Berlusconi : sexe, coke et mégalomanie

Il s’appelle Gianpaolo Tarantini et c’est lui qui se chargeait d’organiser les soirées, très intimes, dont raffolait Silvio Berlusconi. C’est lui qui se faisait un devoir de recruter des jeunes femmes pour détendre le Cavaliere dans sa villa sarde, tout comme dans la résidence privée du président du Conseil italien. Mais ce n’est pas tout. Les enquêteurs disposent désormais d’éléments pour soupçonner Tarantini de détention et cession de stupéfiants.

Gianpaolo Tarantini, « Giampi » pour les intimes, qui se retrouve déjà mis en examen pour « induction à la prostitution », a désormais un souci supplémentaire, et non des moindres.

Aujourd’hui, Giampi a peur que les juges décident sa mise en détention. Et, face à une telle perspective, si peu réjouissante, celui qui était devenu le gentil organisateur des soirées, agrémentées de nymphettes tarifées pour le président du Conseil italien, a décidé de se mettre à table.

Berlusconi et la ministre Mara Carfagna en pleine Renaissance

© Filippo Panseca

Depuis deux bonnes semaines, Tarantini répond aux questions de Giuseppe Scelsi, le juge d’instruction responsable de l’enquête. Il faut dire que Giampi a de quoi s’inquiéter. Deux personnages qui évoluaient dans son entourage dorment déjà au trou. Il s’agit de Massimiliano Verdoscia et Stefano Iacovelli. Ils sont accusés « d’avoir détenu et offert gratuitement de la cocaïne et d’autres substances, en occasion de différentes fêtes, et réunions mondaines qui se sont tenues aussi bien dans des villas privées tout comme dans des établissements connus ».

Soirées cokettes

Massimiliano Verdoscia était un étroit collaborateur de Giampi Tarantini. C’est lui qui a présenté la désormais célèbre Patrizia D’Addario à Giampi, lequel s’est empressé, à son tour, de ramener l’escort-girl au Cavaliere… avec qui elle a passé une longue nuit dans « le grand lit » du Palais Grazioli (la résidence romaine du président du Conseil).

Les juges savent désormais que la coke était omniprésente dans les fêtes organisées par Tarantini. La drogue avait le but « d’entretenir agréablement » les hôtes importants, précisent les enquêteurs, qui ont aussi appris d’autres détails concernant les « agréables » soirées chez le Cavaliere.

Selon plusieurs témoignages, il apparaît que le très populaire Silvio Berlusconi faisait preuve d’une mégalomanie exacerbée et sans retenue aucune. En octobre 2008, par exemple, le Cavaliere expliquait avec fierté, aux nymphettes que lui avait « procurées » Tarantini, qu’il avait réussi à bloquer une décision du Conseil européen, concernant la réduction de 20% des émissions de gaz carbonique. Le président du Conseil italien expliquait donc aux nymphettes, qui sans doute devaient être extrêmement concernées par les problèmes écologiques, « qu’il avait réalisé quelque chose de grand ».

Séquences vidéo en hors-d’oeuvre

Berlusca n’arrêtait pas de se vanter : « Je suis arrivé au Conseil européen et j’ai engagé une véritable bataille. J’ai enfin réussi à trouver 9 alliés et j’ai bloqué la décision sur le CO2. Une décision qui nous aurait coûté 25 milliards d’euros et qui en aurait coûté 380 millions au constructeur italien Fiat ». Voici la noblesse de la cause…

On apprend aussi que pendant ses soirées, le président du Conseil infligeait à ses nymphettes de longues séquences vidéo qui relataient ses exploits politiques. Dans une de ces grandes œuvres, on voyait la foule qui l’acclamait et une dame qui expliquait que le précèdent gouvernement (celui de Romano Prodi) « nous avait enlevé beaucoup d’argent, tandis que Silvio ne nous a rien enlevé » ; et voilà que, très promptement, le Cavaliere arrête la vidéo et ironise : « J’avais même l’interview d’une jeune femme qui disait : “à moi, Silvio ne m’a enlevé que la petite culotte”… mais cette séquence, je l’ai faite enlever », précise Silvio, tout satisfait. Et, les invités rigolent. Décidément, les soirées chez le Cavaliere étaient un must d’élégance et de raffinement : sexe, coke et mégalomanie !

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