Avec la quasi retraite de Le Pen, l’extrême droite se durcit : coups de latte, dimanche dernier, devant Notre Dame, et ralliement des purs et durs par Carl Lang.
Dimanche dernier, sur le parvis de Notre Dame à Paris, les Verts, Act-Up et le PC manifestaient gentiment contre les dernières déclarations du Pape Benoit XVI sur le préservatif. Face à eux, un petit groupe de cathos traditionnels arborait un badge « Touche pas à mon pape ». Rien de bien grave : les militants pro Benoit XVI avaient même été soutenus par la grande Frigid Bardot, star des nuits parisiennes low cost et épouse de Bacille de Koch, l’ex plume de Pasqua.
Sauf que cent cinquante nervis d’extrême droite survenaient sur les lieux et frappaient brutalement quelques militants de gauche. Résultat : deux blessés dans le premier camp, dix sept interpellations dans le second camp
Cette initiative musclée est la première, depuis des mois, à rassembler autant de militants de l’extrême droite radicale. Étaient présents le responsable des Jeunesses identitaires, ainsi que des membres du Rassemblement des étudiants de droite (RED) et des militants des Camelots du Roi.
Jolie troupe, dont le noyau était constitué de quelques dizaines d’allumés de « Cevitas ». Lequel mouvement est un avatar de « la Cité Catholique », un groupuscule qui fut, pendant la guerre d’Algérie, l’interface entre l’extrême droite et les militaires de l’OAS.
Les services du ministère de l’Intérieur, voici deux ans, avaient noté la présence dans cette discrète organisation du colonel Chrissement, colonel d’active. Autant dire que « Cevitas » compte encore des relais importants dans l’armée, notamment chez les parachutistes.
La porte est désormais étroite pour le Front National. Dieudonné, avec l’appui de Alain Soral - ex proche de « la bande à Marine », présentée désormais comme , « un agglomérat de multi transfuges, de marchand du Temple et de cage aux folles » - grignote quelques voix à l’extrême droite. Philippe de Villiers, allié aux chasseurs, vole des voix, lui aussi, au Front National. D’autant qu’il possède quelques soutiens à l’Elysée. Enfin, l’ancien secrétaire général du Front et inconditionnel de Le Pen pendant vingt cinq ans, Carl Lang, a quitté le Front National officiellement, le 23 février pour fonder « Le parti de la France ».
« Carl Lang attire à lui bon nombre d’ex-cadres du FN », observe un expert électoral de l’UMP. Chef de file des dissidents et adversaires de la fille du chef, Carl Lang dénonce la PME familiale et stigmatise « la normalisation médiatique » de son ancien mouvement. Et lui qui ne croit ni à Dieu ni au Diable rallie les cathos intégristes de Bernard Antony, dit Romain Marie. Ce qui fait sourire Le Pen en privé : « Ce bon Carl qui s’est marié nu sous la lune avec une suédoise fait mumuse maintenant avec les cathos, c’est drôle ».
Drôle peut-être mais efficace, Carl Lang joue aujourd’hui finement. « Au nom du passé commun, déclare-t-il, nous ne présenterons aucune liste contre Le Pen dans le Sud Est, pas plus que nous ne nous présenterons contre Bruno Gollnish en Rhone Alpes…au nom de l’avenir commun ». Tête de liste à Lyon, Gollnish était le successeur désigné de Le Pen, jusqu’au jour où Marine Le Pen fut intronisée par son père. Aujourd’hui, Carl Lang se met à rêver. Et si Gollnisch, à peine élu en juin, démissionnait du Front et rejoignait l’aimable Parti de la France ?
La montée de Carl Lang inquiète sérieusement Jean-Marie Le Pen qui met désormais tous ses espoirs dans la justice de son pays. En effet, un des bras droits de Lang, Philippe Bernard, est inquiété dans le Nord dans une sombre affaire financière. Le parquet vient de délivrer un réquisitoire pour « escroquerie en bande organisée ». Un coup de pouce de Sarko, espère Le Pen, et Carl Lang, le renégat pourrait être mis en examen dans ce dossier.
Entre Le Pen et Carl Lang, Nicolas Sarkozy préfère, pour l’instant, avancer seul sur le terrain sécuritaire !
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
"Les services du ministère de l’Intérieur, voici deux ans, avaient noté la présence dans cette discrète organisation du colonel Chrissement, colonel d’active."
Nous voilà revenu sous l’occupation ? çà balance facilement des noms… on ne se refait pas !!!