Le directeur de la rédaction de France-Soir a été convoqué jeudi dernier à un entretien préalable de licenciement par le patron Alexandre Pugatchev et va quitter le quotidien.
Selon Le Figaro mercredi, l’actuel directeur de la rédaction de France-Soir, Christian de Villeneuve, quitte le journal. Ses avocats ainsi que ceux de son patron, l’oligarque russe Alexandre Pugatchev, à l’origine de son limogeage, seraient sur le point de s’entendre sur les modalités de son départ.
De même source, Christian de Villeneuve a confirmé en début de semaine aux syndicats du journal avoir été convoqué, jeudi dernier, à un entretien préalable de licenciement, cinq mois à peine après son arrivée aux commandes de la rédaction le 17 mars dernier, jour du lancement de la nouvelle formule de France-Soir. Entre autres motifs, Alexandre Pugatchev lui aurait reproché des ventes insuffisantes.
Dans une motion soutenue par les délégués du personnel et les syndicats (Info’Com-CGT, SNJ-CGT/SGLCE-CGT, Syndicat des correcteurs, SGJ-FO), les salariés disent ne pas comprendre, ni admettre la décision de la direction de licencier M. de Villeneuve.
Pour populaires qu’ils soient, les journaux n’en ont pas moins une vie de cour. Avec intrigues et révolution de palais dont Christian de Villeneuve avait jusqu’à présent profité. Ce passionné de courses a toujours misé sur le bon cheval. Passé d’employé au Matin à la direction de la rédaction du Reader’s Digest dans les années 80, Villeneuve continue sa carrière au Parisien qu’il ne quitte que pour visiter, à Tunis, son ami Ben Ali.
Puis, miracle, il est nommé directeur des rédactions du groupe Lagardère. Christian y marque les esprits avec un mémorable sujet sur la taille de la maille des filets des pêcheurs espagnols.
En mai 2008, il vient à la rescousse du Journal du dimanche. Un galop de deux ans avant de chuter le 15 février sur un étrange attelage. À l’été 2009, Villeneuve s’était appliqué à décrire à l’éditorialiste Claude Askolovitch son périmètre d’activité afin de lui barrer le chemin de la direction. Trop étriqué pour l’ambitieux, qui trouve dans le rédacteur en chef Olivier Jay un allié de circonstance. Et en Arnaud Lagardère une oreille compréhensive.
Six mois plus tard, Villeneuve est débarqué avec moult indemnités, un satisfecit de Didier Quillot, le boss de Lagardère Active qui gère les journaux du groupe et les applaudissements plus que polis de la rédaction. « Étrange qu’il ne se soit pas méfié davantage », confie un proche. Et qu’il n’ait pas senti la tentation du fils Lagardère : confier, en vue de 2012, la direction du JDD à une équipe DSK-compatible, quand tous les autres titres joueront le jeu présidentiel.