Dans quelles conditions, avec quelle bénédiction du pouvoir, donnée sous quelle forme, l’oligarque russe Pougachev a-t-il pris le contrôle du prestigieux titre de la presse populaire française ?
Pas facile, de percer le mystère de l’opération France-Soir. Dans quelles conditions, avec quelle bénédiction du pouvoir, donnée sous quelle forme, l’oligarque russe Pougachev a-t-il pris le contrôle du prestigieux titre de la presse populaire française ? C’est le sujet de cette édition de Ligne J@une, une web-émission dont Bakchich est partenaire.
Autour de Guy Birenbaum, deux anciens directeurs de la rédaction de France-Soir, Serge Faubert et Gilles Bornais, Simon Piel de Bakchich et Sébastien Rochat d’Arrêt sur images.
S’en dégage un savoureux portrait du jeune oligarque, qui rêve de faire un journal "people" à scandale, et souhaitait inclure dans ses (nombreuses) pubs des extraits des films de… Sophia Loren.
A lire sur Bakchich.info :
Dans cette émission, on parle de la relance de France-Soir avec mépris et suffisance. Triste ! Mais ce journal qui s’est vendu à 1 million d’exemplaires n’est pas à relancer. Il est à ramasser. Les donneurs de leçon qui s’expriment dans ce clip, et qui donnent leurs "bonnes idées" sont justement ceux qui ont échoué. Ceux, d’ailleurs, on s’est séparé parce qu’ils avaient échoué. Leur ligne de pensée est à hurler de rire. "Ce que veulent faire les nouveaux repreneurs, ce qu’ils disent, est ridicule et ne marchera pas." Mais, eux, qu’ont-ils prouvé ! Soyons sérieux deux minutes.
L’ensemble de la presse parisienne qui n’arrive pas à prospérer, ou même survivre, à l’image de ce qui se passe en Angleterre, en Suède, aux Etats-Unis ou ailleurs, est héberluée et inquiète. Des articles critiques sur la relance de France-Soir paraissent à tous les coins de rue dans la "bonne presse". "Cà ne marchera pas. Ils n’ont rien compris. Etc." La concurrence est inquiéte, héberluée.
La réalité c’est qu’il y a longtemps que l’on n’avait pas injecté autant d’argent et d’enthousiasme dans la presse quotidienne Française. Et c’est rafraichissant ! Dans la foulée, on verra peut-être un renouveau de la distribution et le goût de lire son journal préféré le matin en prenant son café-au-lait comme à New-York. Ou le soir en rentrant à la maison comme à Londres.
Quant aux donneurs de "bonnes leçons" ne devraient-ils pas se réjouir que l’industrie qu’ils ont choisie et qui les nourrit, investisse enfin et autant. Au lieu de dire "Cà ne va pas marcher", ne devraient-ils pas se répandre dans les salles de rédaction en criant : "Regardez ! N’est-ce pas minable que des gens venus d’ailleurs, qui ne sont ni "X", ni "Enarques", et ont à peine le Certificat d’Etudes, viennent investir chez nous dans "notre" Presse alors que tant d’argent est gaspillé dans des projets futiles". "Réveillons-nous, que Diable !" "Pourquoi, n’y a-t-il pas chez nous le même esprit d’entreprise".
Oui, la Presse quotidienne est partie en vrille, il y a plusieurs décennies. Oui, les gens "intelligents" et "bien diplômés" s’y sont cassé les dents. Oui, il fallait être jeune et oser. Quelques soient les freins, les enjeux et les obstacles, les arrière-pensées, les ambitions, on peut penser, on peut espérer que cette entreprise réussira. Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles, disait un vieux sage, il y a bien longtemps.
— -