Le gentil animateur se faisait construire une villa de 293 m2 avec piscine à proximité d’un monument historique. Le tribunal administratif de Marseille vient d’annuler son permis de construire.
Les gens sont méchants. En l’occurrence, il s’agit de la Ligue de défense des Alpilles, qui se bat depuis deux ans pour faire annuler le permis de construire de Michel Drucker. L’homme de télévision, qui possède déjà deux villas à Eygalières (Bouches-du-Rhône), en fait construire une troisième à 340 mètres de la chapelle Saint-Sixte, édifiée au XIIe siècle, portant le nom d’un ancien pape.
Or, il est interdit d’édifier un bâtiment à moins de 500 mètres de ce site classé depuis 1978, « dans un espace remarquable de la directive paysage Alpilles ». De plus, le gentil animateur, sans doute trop occupé à préparer ses émissions sur France 2, a tout simplement oublié de consulter l’architecte des bâtiments de France, pour avis, comme le stipule le code de l’urbanisme…
Ami de longue date de Nicolas Sarkozy, Michel Drucker avait reçu le soutien en 2009 de Jacques Simonnet, le sous-préfet d’Arles, qui ne « trouvait aucun favoritisme dans ce dossier », accusant la Ligue des Alpilles « d’acharnement ». Le Tribunal administratif de Marseille a vu les choses différemment puisqu’il a tout simplement annulé le permis de construire de Michel Drucker le 22 décembre dernier. Celui-ci est carrément « nul et non avenu ».
La star du petit écran doit donc interrompre les travaux. Mais comme l’homme de TV est très prévoyant, sa nouvelle villa est pratiquement terminée. Il sait qu’un juge ordonne très très rarement la démolition d’une maison (sauf si celle-ci est construite sur “sol d’autrui“, ce qui n’est pas le cas).
L’animateur a d’ailleurs déjà fait appel, et déposé une nouvelle demande de permis de construire. Dans une interview donnée à La Provence le 29 décembre, Michel Drucker met cette annulation sur le compte d’une « confusion interne aux administrations communales et départementales ». Il dénonce un « dysfonctionnement entre la Direction départementale et l’architecte des bâtiments de France. Je suis victime de ces zones d’ombres », affirme-t-il.
L’animateur utilise ensuite le registre de la victimisation en annonçant que depuis deux ans, il subit « nuisances, malveillances, diffamations, lettres anonymes ». Tout juste s’il n’accuse pas la Ligue de défense des Alpilles d’antisémitisme… Celle-ci tient d’ailleurs à préciser qu’elle ne s’attaque pas « à un personnage médiatique mais à un permis de construire contestable ».
L’ami du locataire de l’Elysée a également déposé un recours gracieux auprès du ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Quant à l’architecte des Bâtiments de France, muté depuis à Toulouse, il a curieusement changé d’avis sur la villa de Michel Drucker, comme le rappelle Le Canard Enchaîné du 29 décembre.
En mars dernier, l’architecte écrivait à la Ligue de défense des Alpilles pour rappeler que « l’objet de la protection était de s’opposer à toute nouvelle construction à l’intérieur du périmètre du site classé ». Aujourd’hui, il assure que s’il « avait été prévenu, il aurait donné un avis favorable sans réserve » à la villa de 293 m2 de Michel Drucker. Il n’y a que les imbéciles (et les promus) qui ne changent pas d’avis.