Anne Méaux, grande prêtresse de la com’ et gardienne de l’image de la moitié du CAC 40, réussit une nouvelle volte-face pour rester au cœur du pouvoir.
Le portrait du lundi
Après Rachida Dati dont elle travaille l’image dans les médias, Bernard Kouchner qui l’a enrôlée pour essayer d’éteindre l’incendie allumé par les révélations de Bakchich, voici que maintenant, François Pérol, l’ancien secrétaire général de l’Elysée parachuté, au mépris des règles anti-pantouflages, à la tête du groupe Caisses d’épargne-Banques populaire, vient de la confirmer dans son rôle de communicante du groupe. Ces deux là s’étaient rencontrés à l’occasion du dossier Arcelor. Anne Méaux défendait alors le groupe Mittal. Une position sensiblement proche de celle de Pérol.
Bref, l’ancienne ultra-libérale reconvertie dans le chiraquisme triomphant passe aujourd’hui pour le principal pompier de service de la « sarkozie » en déroute. Beau retournement !
Méaux, « Sarko girl » ? A priori rien que de normal pour cette fille de médecin de Neuilly. Même si son parcours politique, au sein de la droite, de toutes les droites, passe pour l’un des plus tortueux de la république. Il commence en 1968 quand, lycéenne, Anne Méaux, jeune fille blonde et dynamique, s’échine à monter des comités anti-grèves.
Etudiante ensuite à Sciences-Po, d’où elle sort diplômée en 1974, la future étoile de la communication politique, milite alors carrément du côté d’Ordre Nouveau et du Parti des Forces nouvelles, des groupuscules post-fascistes assez courus à l’époque.
C’est là qu’elle rencontre son premier mentor en la personne d’Alain Robert, un militant d’extrême-droite chargé de rallier la jeunesse anti-gaulliste à la candidature de Giscard aux présidentielles. De fil en aiguille, Anne Méaux rejoint le service de presse de VGE en 1976. La militante de choc, habituée aux coups de poings contre les gauchistes, s’initie alors aux subtilités plus feutrées de la com’.
Sur le carreau après 1981, Anne Méaux retrouve une ancienne figure- qu’elle a connu lors de la fondation d’Occident- de l’ultra-droite étudiante devenue chantre de l’ultra-libéralisme : Alain Madelin. En 1986 au retour de la droite au pouvoir, Méaux a même carrément sa place au bureau politique du Parti républicain, la machine de guerre de « la bande à Léo ».
Epargnée par les soucis judiciaires qui vont bientôt s’abattre sur les ultra-libéraux égarés dans les méandres du financement politique illégal, Méaux a déjà donné une nouvelle tournure à sa carrière. La politique est mise entre parenthèses. Bienvenue dans le monde des affaires ! Anne Méaux crée son cabinet Image 7, et commence à truster tous les contrats de consultants en communication des grands patrons.
Les années fric battent leur plein. En quelques années, la méthode Méaux, faite de connivence avec les journalistes et de roublardises avec ses clients grands patrons, se révèle d’une efficacité diabolique. Avec son ancien collègue de la bande à Léo, lui aussi reconverti dans la com’, Michel Calzaroni, elle veille à l’image de la moitié du CAC 40. Et son meilleur client, le milliardaire François Pinault, la rapproche de la Chiraquie alors archi-dominante à droite.
Un atout de plus pour décrocher des contrats tant, en France, la politique et les affaires restent étroitement imbriqués. Méaux se convertie donc au chiraquisme. Et en 1995, après l’entrée de son nouveau champion à l’Élysée, l’ancienne militante néo-fasciste, ne se fait pas prier pour vendre aux ténors des affaires ses bonnes relations avec le Château. De gros contrats se nouent alors avec moult patrons d’entreprises publiques désireux de maintenir la meilleure entente possible avec le nouvel actionnaire. Et par conséquent, de garder leurs postes…
L’arrivée de Sarko Ier au pouvoir aurait pu affaiblir un peu ses relations avec le pouvoir en place, tant la haine entre chiraquiens et sarkozystes reste vive. C’est mal la connaître ! Très proche d’Henri Proglio, le patron de Véolia, Anne Méaux se sert de ce gros client pour se rapprocher de son amie de l’époque, Rachida Dati.
Et voilà la Reine Méaux installée dès 2007 au cœur de la Sarkozie, grâce aux conseils en image qu’elle s’empresse de donner à la jeune garde des sceaux. Rachida Dati est donc « vendue » comme il se doit à ses autres grands amis, les patrons de la grande presse, invités aux célèbres dîners à la maison de Madame Méaux. Des agapes sans chichi, où tout le monde, PDG, politiques et journalistes, aident la maîtresse de maison à faire la vaisselle à la fin du repas !
Depuis, cette experte en communication de crise s’est escrimée pour faire passer le ministre des Affaires étrangères et du Gabon, le dénommé Bernard Kouchner, pour un honnête diplomate désintéressé et François Pérol pour un grand banquier indépendant. Beau travail !
À Lire ou relire dans Bakchich :
Rien à dire sur les fréquentations de Madame Méaux, sur sa fidélité aux nervis de la Droite dure, sur les bastons post-soixante huitardes et sur ses amitiés ultra-droitières… mais PensezBibi se demande pour quelle raison Fred Lonah cache les liens de Madame Méaux avec Ségolène Royal. Curieux cet oubli dans cet article détaillé et très précis.Voilà ce que BiBi avait relevé sur son site :
"En page 4 du JDD du dimanche 26 octobre, on apprend que Ségolène, sous influence Dominique Besnehard, a engagé la papesse de la Com’ politique, Anne Méaux, spin doctor de François Pinault et autres grands de ce beau Monde"…"
De deux choses l’une : ou Fred Lonah était distrait (BiBi pardonnera si Fred Lonah nous fait un autre article sur Ségo-Méaux dans le prochain Vendredi ou le JDD entend des voix, celle de Dominique Besnehard qui comme très souvent arrive à dire de grosses bêtises et c’est alors BiBi qui se fera tirer les oreilles…
Alors ? Un petit mot (supplémentaire) sur Méaux ?
A bibientôt.