La première pierre d’une centrale nucléaire construite en Chine par Areva a enfin été posée, mais pour le géant nucléaire, décrocher ce méga-contrat a ressemblé à une course d’obstacles. Intermédiaire en prison, retrait du passeport d’un collaborateur, les coulisses des négociations étaient jalonnées de mines.
Avec l’attribution d’un premier marché aux Américains, la demande des Chinois de transferts de technologies et leurs exigences de prix cassés, la signature des méga-contrats remportés en Chine par Areva a été plusieurs fois reportée. Anne Lauvergeon, la patronne du géant du nucléaire français, cache à peine son exaspération, pestant en privé contre les embûches que Pékin a mises sur sa route. Mais bon, la cérémonie de lancement des travaux a bien eu lieu le 26 août dernier, à Taishan, en présence de représentants d’Areva, d’EDF et d’Alstom, ainsi que de politiques locaux et du président de China Guangdong Nuclear Power Company, l’équivalent chinois d’EDF, avec qui une joint-venture a été créée début septembre.
Les coulisses du marché pour les deux EPR ont connu des soubresauts méconnus que Bakchich se devait d’éclairer. Car Pékin a mené la vie dure aux représentants d’Areva. Un collaborateur du groupe, dont le nom apparaissait dans une affaire de corruption menée en Chine, s’est en effet fait retirer son passeport pendant plusieurs mois par les autorités chinoises. Un signe à interpréter comme un durcissement indéniable vis-à-vis de la société française. Questionnée par Bakchich, le groupe confirme : « Dans le cadre d’une enquête relative à une affaire de corruption menée par les autorités chinoises, des noms de représentants d’entreprises françaises avaient été relevés dans des documents appartenant à une société de consulting locale. Parmi ceux-ci figurait celui d’un de nos collaborateurs, qui a suivi une partie des dossiers de réacteurs de génération 2 avec la Chine, au sein d’Areva NP [chargée de la construction des centrales]. Pour les bonnes fins de l’enquête, il avait été demandé à ce collaborateur de ne pas quitter le territoire chinois à titre provisoire ». Sans passeport, cela aurait été difficile.
Mais bon l’affaire s’est réglée dans la discrétion. « Celui-ci a pleinement coopéré avec les autorités chinoises pour apporter les éléments d’information nécessaires à son retour en France (qui a eu lieu le 17 janvier 2008). Cette personne poursuit aujourd’hui normalement ses activités au sein du groupe », souligne le groupe.
Le climat entre Areva et Pékin s’est envenimé au point que le groupe français a pris soin, pour ne pas prêter le flanc aux accusations susceptibles de surgir à tout instant, de ne pas se mouiller dans les négociations sulfureuses qui entourent ce type de grands contrats à l’export. Principalement autour de la distribution des jolies commissions qu’il a bien fallu verser à des dirigeants chinois afin de pouvoir leur présenter le projet français sous son meilleur jour et leur faire presser la cadence. Il y a toujours le jaloux de service qui, faute d’avoir été arrosé, proteste et se venge !
Areva a donc chargé Eurotradia, une société « de conseil », autrefois connue sous le nom d’Office général de l’air (OGA) et qui travaille « historiquement » avec Areva (dixit le groupe nucléaire), de se charger du sale boulot. Cet ancien office d’armement, qui fut présidé par le général Jacques Mitterrand, le frère du président, et dont les actionnaires sont aujourd’hui Total, Thales, EADS, Safran (ex-Snecma), MBDA et Dassault Aviation, gère des réseaux d’intermédiaires dans le monde et se charge de rémunérer les bons relais locaux. En clair, graisser la patte à qui de droit.
Mal lui en a pris. L’un des agents préférés d’Eurotradia en Chine, un Chinois bien placé dans l’establishment, a été arrêté dans une affaire de corruption. Et contrairement au collaborateur français d’Areva, qui a récupéré son passeport et est rentré au bercail, l’intermédiaire chinois dort en prison.
Mais de tout cela, on a pas parlé au cours de la pose de la première pierre de la centrale de Taishan… Et à Eurotradia, on a pas souhaité répondre à nos questions.
Je me pose de plus en plus la question suivante : qu’est devenu bakchich ?
Des vidéos censurées, des journalistes qui ne questionnent plus mais qui accusent…
Jamais ils ne se sont posé la question « si » : Taiwan et ses péripéties juridico-politique avec la France pouvait avoir une influence quelconque… Politiquement parlant…
Jamais ils ne se sont confrontés aux meilleurs hommes d’affaire du monde, les Chinois ; bien meilleurs que ceux de la bourse de NY !
Mais voilà, ils accusent sans preuves… c’est pas de la propagande ça ???