Fin de l’ère Bush et crise financière obligent, cette année, Al Qaida semble bouder l’anniversaire du 11 septembre 2001 et de la destruction des tours jumelles du World Trade Center.
Le 11 septembre serait-il devenu un jour ordinaire pour Al Qaïda ? Grande tradition depuis sept ans, la commémoration de l’événement-référence pour l’organisation extrémiste, jusque là ressassée à l’envi par ses figures, n’est pas cette année au rendez-vous. Aucun signe de mobilisation particulière des réseaux, pas une allusion à une communication d’importance à venir, le « jour j », comme un message du Cheikh Oussama ou de son bras droit Ayman Al-Zawahiri accompagné du testament inédit d’un des 15 kamikazes annoncé pour diffusion sur les forums dijhadistes – comme il en est d’usage à chaque anniversaire – et son lot de menaces d’un nouvel 11/09 imminent : rien !
Voilà que les idéologues et autres communicants de la mouvance radicale, d’ordinaire si bavards à cette date toute choisie pour s’en prendre de nouveau à l’Amérique et annoncer encore sa fin toujours plus proche, ont cette fois zappé. A croire que le plus grand « coup » d’Oussama Ben Laden ne parvienne plus à remuer les foules djihadistes, au point de passer inaperçu. Comme s’il appartenait désormais à un autre temps. Normal : c’est le premier 11 septembre depuis 2001 sans Georges Bush…
Car l’Amérique n’a pas seulement changé de président depuis le 7ème anniversaire des attentats de New York et Washington : elle a aussi changé de priorités. A peine investi le 20 janvier 2009, Barack Obama s’est attelé à son grand projet : permettre au pays de tourner la page des années noires après deux mandats de busheries et restaurer son statut bafoué de plus grande démocratie du monde. De quoi définitivement couper l’herbe sous le pied et la barbe des dirigeants d’Al Qaïda, qui voient l’ensemble de leur argumentaire traditionnel s’effondrer, et leur fond de commerce brutalement frappé de caducité. Ce qu’ils redoutaient est bien arrivé.
Dans son entreprise de « débushisation » du pays, Obama s’est d’emblée attaqué aux symboles de la « guerre contre la terreur » chère à son prédécesseur. Pas de quartier pour la prison tant décriée de Guantanamo et sa juridiction d’exception, réservée aux « combattants irréguliers », dont il a ordonné la fermeture. Haro sur la CIA et le nauséabond dossier de ses pratiques illégales – ses tortures, son programme secret d’assassinats de « terroristes », ses cachotteries au Congrès à qui l’Agence a obligation de rendre compte – qu’il a exhumé et qui fait désormais l’objet d’enquêtes de la Chambre des représentants et du Ministère américain de la justice. Histoire d’enfoncer le clou, la nouvelle administration leur a mis dans les pattes une nouvelle unité d’élite chargée d’interroger les suspects d’importance dans les affaires de terrorisme (High-Value Detainee Interrogation Group-HIG) comprenant des juristes, qui sera supervisée par le Conseil national de Sécurité et sous surveillance de la Maison Blanche. Et ce n’est pas tout : lors de son discours au Caire le 4 juin dernier, il a déclaré sa flamme aux peuples arabes et musulmans et demandé presque pardon en appelant à « un nouveau départ » dans les relations avec la grande puissance occidentale. Un comble pour Al Qaida, qui s’est toujours fait fort d’œuvrer à défendre les « frères » des guerres menées par le premier des infidèles et à restaurer la paix « au service d’Allah »….
Pris de court, les spin doctors de la mouvance ont d’abord opté par une contre-attaque d’urgence, histoire d’occuper le terrain. Dieu est grand, l’opération « enterrer Bush » menée par Obama comporte une faille dans laquelle s’engouffrer : le dernier vestige de l’ère bénie, soit la guerre en Afghanistan, soutenue et encore intensifiée sous Obama. Et de sortir du keffieh un nouvel argumentaire : Bush et Obama, même combat ! Qu’il faut donc absolument continuer. Pour marquer le coup, Oussama Ben Laden a même mouillé la gandourah, en sortant à deux reprises de sa grotte avec pour seule défense, la nouvelle antienne – le 14 janvier, à quelques jours de l’investiture d’Obama, et la veille du discours du Caire. En attendant de trouver mieux.
Mais le pire est arrivé, tétanisant l’organisation. Une menace plus grande encore qu’Al Qaïda : la crise financière internationale, qui mobilise le pays, monopolise ses medias, omnubile les opinions. Le low profile vaut mieux qu’un grand flop. Et la nostalgie ne fait plus recette. S’il n’en reste qu’un à pleurer Bush, c’est bien Ben Laden…
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Les lecteurs sont des stupides : tous les grands spécialistes et tous les experts qui causent tous les jours dans le poste savent bien que M. Laden est bien le PDG de la société Al Qaïda. D’ailleurs, lors des conseils d’administration où se décident tous les attentats, il est assis au bout de la table, entouré des vice-présidents et des autres administrateurs (qui s’appelent n°1, n°2, n° 3 etc. comme dans les films) … Comme le dit Guillaume Durand, la preuve qu’il existe, c’est qu’il a revendiqué les attentats.
Mais qui a cassé le vase de Soissons ?
ALLO la terre Wake up c’est Lundi !! … Un communiqué audio de Ben aladin traine sur les forums islamistes depuis samedi ( je sais le WE personne ne bosse dans ce pays ) et il cartonne quand meme gentillement Obama.
Pour un mort depuis 2001 y parle encore pas mal !!! ( pas question de maquillage video ; mais juste de la voix . et celle d’OBL est quand même tres particuliere . et pis c’est encore du As-Sahab production !!
On peut penser que le pentagone ne reçoit plus de commandes de la maison-Blanche (ou de la vice-présidence) pour sortir des videos trafiquées sur le fantôme Ben Laden.
C’est dommage. Je m’étais habitué à bien rigoler en voyant un plan fixe de Ben Laden avec un discours ridiculement caricatural imitant sa voix.
Sérieusement, si Ben Laden était vivant, on en aurait des traces, de vagues échos, un témoignage, une photo actuelle. Qui peut encore croire qu’il soit vivant ?
Maintenant que son fantôme a bien servi, il est probable que la nébuleuse militaro-fascisante des Etats-Unis va le laisser s’enfoncer dans les limbes de l’oubli.
Il n’y a plus que les journalistes pour croire à Ben Laden.
Soit Obama a oublié, soit il prépare un autre coup. En attendant, j’ai imaginé une hypothèse, elle vaut ce qu’elle vaut, pour arrêter le terrorisme : http://michael-ange.over-blog.com/article-34638570.html
Bon, ok, c’est un décalé. Mais tant qu’on a pas essayé…
MA