Alors que le président Bush parade en Arabie Saoudite, en Irak, mais aussi au Liban et au Pakistan, l’administration américaine témoigne d’un aveuglement croissant et fait le choix du pire…
L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad a été profondément ébranlée, au début de l’année 2007, par les rapports des services de renseignements américains et irakiens. Des documents saisis ont révélé que les Forces d’al-Qods (l’unité des gardiens de la Révolution iranienne entre autres spécialisée dans les opérations terroristes et de guérilla) soutiennent désormais à la fois des groupes chiites et leurs adversaires sunnites en Irak. Les membres d’al-Qods coopèrent avec les réseaux d’al-Qaida et d’Ansar al-Sunna (groupe armé irakien) implantés en Irak. Cette stratégie iranienne vise à contrer l’éventuel soutien que les voisins sunnites de l’Irak pourraient apporter aux groupes rebelles.
Les Américains prétendent avoir capturé le chef d’al-Qods, un commandant portant le nom de Chizani, dans un appartement appartenant à l’ayatollah Hakim ; l’un des principaux chefs chiites sur lequel compte George W. Bush pour créer une nouvelle coalition excluant le chef radical Moqtada al-Sadr. Cette alliance militaro-terroriste aurait été scellée à Téhéran et les groupes d’al-Qods, appliquant une stratégie de la tension, auraient coopéré avec les groupes sunnites qui attaquèrent et détruisirent la mosquée d’Or de Samarra, un des hauts lieux du chiisme.
Washington va alors faire le choix du pire ou le pire des choix et opérer, en mars 2007, un changement radical de stratégie. Le prince Bandar, l’ancien ambassadeur d’Arabie Saoudite à Washington et intime du président américain, est l’artisan de ce virage à 180 degrés. Désormais, l’administration américaine se rallie à la ligne dure prônée par certains dirigeants saoudiens qui estiment que l’Iran représente en Irak un plus grand danger que les sunnites radicaux proches d’al-Qaida.
Bandar bin Sultan se veut un stratège. En approuvant dans les années 1980 le financement des moudjahidin afghans et l’envoi de volontaires arabes pour lutter contre les Soviétiques, il avait fait naître Ben Laden et al-Qaida. Désormais, toujours unis, Washington et Riyad financent et arment huit mouvements extrémistes proches de l’organisation terroriste pour combattre l’influence iranienne. Pour l’administration Bush, ce soutien à des mouvements sunnites radicaux qui combattent les troupes américaines représente la négation de la lutte contre le terrorisme qu’elle prétend mener depuis 2001. Cette stratégie d’« endiguement » de l’Iran compromet également encore plus ses perspectives de victoire en Irak. Le Premier ministre irakien, Al-Maliki, s’est d’ailleurs inquiété de ce nouveau cours auprès des responsables américains en visite à Bagdad. « Sans obtenir de réponse claire », selon un de ses proches collaborateurs.
La nouvelle stratégie américaine, qui n’a jamais été reconnue officiellement par l’Administration, a vu son périmètre s’élargir à l’occasion de la visite au Pakistan, en février 2007, du vice-président Cheney. Une partie de ses entretiens avec le président Moucharaff, au palais présidentiel, a porté sur le financement et le soutien logistique au groupe Jundullah. Encadré par l’ISI, le service secret pakistanais, financé par les Saoudiens et supervisé par des hommes des Forces spéciales du Pentagone, ce gang tribal du Balûchistân, la province frontalière de l’Iran, a pour mission de kidnapper et d’assassiner des militaires iraniens.
Ces « combattants de la liberté » ont été choisis par les Américains et les Pakistanais en raison de leurs états de service : activistes sunnites, ils combattaient en Afghanistan aux côtés des talibans, tout en se livrant parallèlement au trafic de drogue… Enfin, depuis la victoire du Hezbollah, que les néoconservateurs considéraient, avant septembre 2001, comme une organisation terroriste encore plus dangereuse qu’al-Qaida, le Liban est l’enjeu d’une guerre secrète. Pour contrer l’Iran et son allié libanais, l’Arabie Saoudite décide de soutenir le gouvernement à dominante sunnite de Fouad Siniora, l’argent transitant par les Américains. Entre juin 2006 et janvier 2007, les responsables gouvernementaux libanais reçoivent plus d’un milliard de dollars auxquels s’ajoutent 200 millions de dollars d’aide militaire, dont 40 millions consacrés à la sécurité intérieure. Il s’agit d’un jeu dangereux car les Saoudiens, les Etats-Unis et le gouvernement libanais financent également des groupes salafistes antichiites dont le principal dénominateur commun est la haine de l’Amérique.
C’est un peu juste ou juste un peu léger …
Vous ne vous voyez pas en train de flirter avec la connerie parfois ? :-D
Sinon c’est tout l’inverse qui se produit en ce moment. L’alliance Chiite Sunnite est un revirement de la politique de l’Arabie Saoudite vis à vis de l’Iran (et inversement) qui perturbe les cerveaux mono-neurones des stratèges américains.
A ce que je vois ça perturbe aussi Bakchich.
Une info qui vous a échappé :
L’Arabie saoudite n’a « rien contre l’Iran » qui est « un pays important dans la région », a affirmé, hier, le ministre saoudien des Affaires étrangères, rejetant de manière implicite l’appel de George Bush pour que Riyad aide Washington à isoler la république islamique. Le prince Saoud al-Fayçala a aussi affirmé que son pays « ne pouvait pas faire plus vis-à-vis d’Israël » pour faciliter un règlement de paix israélo-palestinien. La semaine dernière, le président américain avait demandé aux pays arabes de « tendre la main » à Israël.
http://www.lesechos.fr/info/inter/4673245.htm
al-Qaeda= une nébuleuse ? une entité terroriste bien identifiée ? un label (attribué par qui) ?
Merci pour ces articles mais il y a du ’foutage de bouche’
un coup "al qaeda", un coup "les sunnites", un autre "al qaeda est c’est les sunnites", encore une foi "al qaeda par-ci, par là…"
Ras-le-bol de cette propagande. Il faut nous expliquer ce qu’est al qaeda sinon pas la peine d’en parler.
Ensuite, un jour nancy pelosi(il y a quelques mois à peine) nous dit qu’il n’y a pas d’al qaeda en irak.
C’est un hellzapoppin cette histoire, il y a beaucoup d’intox.
tout ça pour un " re-shape the middle-east" qui tourne de plus en plus en " le chaos reconstructeur" ou plutôt "le chaos et ensuite on voit s’il y a moyen de faire quelque chose une foi la poussière retombée"
L’irak n’est donc plus simplement (pour les USA) "l’alternative" au pétrole et au "terrorisme" du régime saoudien puisqu’ils ont toujours bossé main dans la main dans toute la région.
les "spécialistes" qui passent à la télé et dans les journaux nous font la messe ; il ne se pointent plus pour faire dire ’amen’ depuis qu’une frange des services français laissent "fuiter" des infos confidentielles.
Tout ce tintamarre serait risible si des civils, partout dans le monde, n’étaient pas les victimes des intérêts de quelques mégalomanes qu’ils soient occidentaux ou autres. Et tout celà sous couvert des "intérêts de l’Etat"(ou de la "démocratie", ou de la "guerre contre le terrorisme" ou "la guerre contre l’iran nucléaire") qui ne profitent en réalité qu’à une micro élite qui en profite pour masquer l’effondrement du libéralisme à tout va
Le chaos est un business…
Tout ça sent l’intox à plein nez
Merci qd même !!!!