Les Américains pensaient s’être débarrassé des méchants barbus d’Al Qaïda au Yémen. Raté ! L’organisation renaît de ses cendres et l’on compte déjà des victimes.
Coup sur coup, les Etats-Unis ont été la cible de deux actions violentes à Sanaa, la capitale du Yémen. Le 18 mars, des tirs d’obus ont manqué de peu leur ambassade, tuant une écolière et un policier. Le 6 avril, plusieurs roquettes étaient tirées sur des villas dans lesquelles résidaient des experts pétroliers de l’ancienne compagnie américaine Hunt Oil, aujourd’hui propriété du Yémen, sans faire de victimes.
Même si ces attaques ont raté leurs objectifs, elles ont été prises très au sérieux par le Département d’État américain : rapatriement d’office d’une partie de ses diplomates en poste au Yémen et de leurs familles, restriction des déplacements pour l’équipe restante et strictes consignes de sécurité aux ressortissants du pays. Les revendications qui ont suivi ces deux attentats n’ont en effet pas incité les autorités américaines à mégoter. Toutes deux étaient en effet estampillées « Brigades des soldats du Yémen - Organisation Al-Qaïda Al-Djihad dans le sud de la Péninsule arabe ». Une signature qui leur a rappelé quelques souvenirs.
Les Américains pensaient en avoir fini avec le réseau Al-Qaïda au Yémen. L’exécution, en 2002, par un drone de la CIA de son leader d’alors, impliqué dans l’attentat contre le navire de guerre USS Cole*, Abou Ali Al-Harithi, avait porté un premier coup au groupe. Conséquence de l’engagement du Président yéménite Ali Abdallah Saleh à se montrer solidaire des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme aux lendemains du 11 septembre 2001, la coopération entre les deux pays, alors à son pic, avait permis de procéder à des arrestations d’importance. Dont celle, l’année suivante, du successeur d’Al-Harithi, et des principales figures du réseau.
Avec la guerre en Irak, le pays s’était vidé des quelques velléitaires tentés de reprendre la place, partis en nombre répondre à une autre priorité du moment : le combat contre les Américains aux côtés de leurs frères irakiens. Pour les Yéménites comme pour les États-Unis, Al-Qaïda et consorts faisaient désormais partie du passé.
Mais un incroyable événement est venu perturber cette apparente accalmie et briser cette belle harmonie. En février 2006, 23 détenus de la prison de haute sécurité, à Sanaa, s’évadent par le tunnel qu’ils ont creusé. Parmi eux, deux vieilles connaissances de la CIA : Jamal Al-Badaoui, considéré comme le cerveau de l’attentat contre l’USS Cole, et un certain Nasser Al-Wahayshi, l’ancien secrétaire d’Oussama Ben Laden. Lequel est aujourd’hui aux commandes des « Brigades du Yémen », nouvelle version d’Al-Qaïda reconstituée au Yémen.
Apparu formellement en janvier dernier, le groupe a déjà revendiqué un palmarès chargé : deux attaques mortelles contre des convois de touristes - l’une en juillet 2007, tuant huit Espagnols et deux Yéménites ; l’autre en janvier 2008 dans la vaste région désertique de Hadramout, faisant quatre morts, dont deux Belges – et deux attaques sur des barrages militaires dans cette même région en novembre 2007.
Du coup, les États-Unis l’ont mauvaise. Pour le Département d’État comme les services de sécurité, les évadés d’hier qui les visent aujourd’hui ont bénéficié de complicités internes et jouiraient de la protection discrète mais efficace de hauts gradés yéménites. Pour l’opposition locale, ces mêmes militants djihadistes, qui permettent au Président Saleh de crier au loup, seraient utilisés comme mercenaires pour combattre la guérilla menée par la minorité chiite zaidiste au nord et les émeutiers du sud, dont les combats avec les forces de sécurité ont occasionné de graves violences ces derniers jours. Autant de bonnes vieilles combines qui ont permis à nombre de dirigeants alliés de Washington de rester au pouvoir en se présentant comme la seule alternative à un régime islamiste…
* Al-Qaïda a revendiqué l’attentat suicide d’octobre 2000 contre le navire de guerre USS Cole, dans le port d’Aden, au Yémen, où 17 marins américains ont péri.
ça alors ! des proches de Ben Laden auraient bénéficié de la complicité du pouvoir en place pour servir à nouveau ?
Sanaa pas possible ? On va encore accréditer la théorie conspirationniste ! Je réfute vigoureusement cette hypothèse, qui se dégonflera j’espère comme une baudruche, et retourne sucer ma barbapapa Disneyland.
Très chère Anne Giudicelli,
Croyez vous un seul instant que les Neo-cons a la tête des États-Unis d’Amérique, soient les victime naïves de pantins au pouvoir, dans des pays arabes alliés ? Pourquoi ne pas inclure les dirigeants US dans le cercle de ceux qui usent « de bonnes vieilles combines » à la sauce Al Quaeda ?
Je vous livre une piste, parmi tant d’autres, qui me font pencher vers cette horrible hypothèse. La mort suspecte de 2 officiers, l’un Britannique l’autre US, que les médias traditionnels se sont garder de commenter. (ils font malheureusement partie d’une liste bien trop longue)
Le premier, le capitaine Ken Masters (http://iraq.pigstye.net/article.php/MastersKen), enquêteur en chef de la Royal Military Police, à Bassora, mort dans des circonstances mystérieuses, était commandant de la division des enquêtes spéciales. Il était « responsable des enquêtes sur tous les incidents sérieux sur « le théâtre des opérations militaires », selon le ministère de la défense britannique. Le capitaine Masters était entre autre responsable de l’enquête sur les circonstances de l’arrestation de deux agents des forces spéciales (SAS) britanniques, habillés en tenue « arabe », par la police irakienne à Bassora le 19 septembre 2005. Plusieurs rapports de presse ainsi que des témoignages suggèrent que les deux officiers étaient en quelque sorte déguisés en « terroristes » d’Al Qaeda et planifiaient de faire exploser des bombes dans le centre de Bassora durant un important événement religieux.
Pour rappel, es deux « soldats » britanniques, qui conduisaient une voiture remplie d’armes et de munitions, furent ensuite « sauvés » par les forces britanniques, dans un assaut militaire majeur contre l’édifice de la police irakienne pourtant alliée, où ils étaient détenus.
Le capitaine Masters est mort à Bassora le 15 octobre 2005. Selon le ministère de la Défense, « les circonstances de sa mort n’ont pas été considérées comme suspectes. » et les rapports suggéraient prudemment que Masters était sujet au « stress », ce qui aurait pu le pousser au suicide. Qu’avait il a nous dire sur son enquête au sujet de la mission clandestine des deux SAS ? Pourquoi des « soldats » britanniques en civil, vêtus de vêtement arabes traditionnels tiraient-ils sur la police irakienne ?
Le second est le Colonel Ted Westhusing (http://iraq.pigstye.net/article.php/WesthusingTedS) , mort en Irak, dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Westhusing travaillait directement pour le plus connus des généraux US, le Gén. David Petraeus, qui à l’époque était à la tête du commandement de transition de la force Multinationale en Irak, et qui depuis à gagné une quatrième étoile, en devenant le commandant suprême des forces armées US en Irak. La mission de Westhusing était de superviser l’entraînement des forces de sécurité iraqiennes. Dans le cadre de cette mission, il était également chargé de superviser de nombreux contrats avec des sous-traitants militaires ( les fameux contractors). L’un des principaux contrats supervisé par Westhusing fut celui passé avec l’ U.S Investigation Services, une entreprise privée de sécurité de Virginie, à hauteurs de $79 millions (parmi les propriétaires de l’USIS, on retrouve le fond Carlyle Group )
Convaincu d’avoir affaire à une corruption majeur de la part de l’USIS, il avait a mainte reprise prévenu sa propre famille, mais aussi des hauts responsables de l’armée US (Petraeus ?), sur la disparitions de nombreuses armes et équipements militaires, destinés initialement aux forces spéciales de police irakienne. Une semaine avant sa mort, on lui attribua une lettre où il absout totalement l’USIS, en total contradiction avec les mails qu’il transmit à sa famille la même semaine. Il se serait tué d’une balle dans la tête,le 5 juin 2005, une semaine avant la fin de son service en Irak, le jour de l’anniversaire de sa mère, qu’il avait prit soin d’appeler le matin même, pour la féliciter…
Quelques mois après sa mort, il apparaît clairement que les armes perdues dans le cadre du programmes de lutte anti-terroriste n’était qu’une infime partie de pertes bien plus importantes. Au mois d’Août 2006, le « Governement Accountability office » rapportait que le Pentagone ne retrouvait plus trace de 110,000 fusils d’assaut AK-47, de 80,000 pistoles, de 135,000 gilet par balle, et 115,000 casques destinés aux forces iraqiennes de sécurité.
A qui ont bénéficié toutes ces armes, d’après vous ? et pourquoi n’hésite-t-on pas a liquider quiconque ose exprimer un doute ? Croyez vous que se sont des agents d’Al Quaeda qui ont infiltrés les très sécurisés camps militaires US, pour assassiné ces 2 officiers intègres ?
Les familles des 2 officiers, elles, ne croient pas un seul instant au suicide.
Je vous implore d’enquêter sérieusement sur ces sujets là. Indirectement, c’est de la vie de millions de personnes qu’il s’agit. N’oublions pas que les pertes irakiennes civiles s’élèvent à plus d’ 1.200.000 victimes de mort brutale, depuis le début de cette ignoble mission civilisatrice US.
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