Le ministère algérien de l’Intérieur l’a annoncé hier, dimanche 24 août, l’armée nationale vient de tuer dix islamistes armés, à Tarek Ibn Ziad (ouest d’Alger). La contre-offensive était prévisible, l’Algérie ayant vécu, du 14 au 20 août, une semaine chargée en attentats, faisant au total au moins 70 morts et des dizaines de blessés. « Al Qaida au Maghreb islamique » revendique ces attentats et donne les raisons de ces crimes dans un communiqué diffusé sur les forums djihadistes. Que « Bakchich » s’est empressé de consulter.
Le Ministre de l’Intérieur algérien, Yazid Zerhouni, a presque eu du nez, ce 9 août. En affirmant que l’attentat à la voiture piégée contre une brigade de gendarmerie à Boumerdès, qui vient de faire huit morts, n’est autre que la « réaction des groupes terroristes au coup dur que lui ont assené l’armée et les forces de sécurité à Beni Douala » (Tizi Ouzou) la veille. [1]
Al Qaida dans les pays du Maghreb islamique (AQMI) vient en effet de donner raison à Yazid Zerhouni. En partie au moins. Dans son dernier communiqué diffusé sur les forums djihadistes, daté du 21 août, que Bakchich a lu, il confirme. L’attentat du 9 août a bien été perpétré « en réponse à l’opération scélérate menée par l’armée renégate et criminelle à Tizi Ouzou ». Mais ce n’est pas tout : les neuf autres qui ont suivi aussi…
Présentée comme une expédition punitive contre l’armée et les services de sécurité, la « campagne de vengeance », que l’Emir lui-même, Abou Moussab Al Woudoud a initiée, selon ce communiqué, couvre dix attentats perpétrés en Kabilye entre les 9 et 21 août. Dont au moins trois sont kamikazes.
Finies les actions violentes qui frappent le cœur de la capitale, comme en avril et en décembre 2007, et son lot de victimes civiles, veulent faire savoir les signataires. Les cibles sont désormais soigneusement choisies et récurrentes : des sites militaires, des convois de l’armée et la police. Les trois derniers, les plus meurtriers, le confirment. Le 19 août, c’est l’Ecole supérieure de Gendarmerie qui a été frappée, faisant une quarantaine de morts et autant de blessés. Le lendemain, c’est Bouira qui est ciblée : simultanément contre des employés d’une société canadienne, considérés comme coupables de travailler pour les intérêts économiques d’un pays allié au régime, et une caserne située aux abords d’une cité militaire. Douze morts et une quarantaine de blessés. D’après le communiqué, il s’agit bien des derniers de cette « campagne » meurtrière. Avec ses quelques soixante dix morts selon les chiffres officiels – « 130 » selon le groupe – et sa centaine de blessés, le groupe peut décréter unilatéralement y « mettre fin ». Jusqu’à nouvel ordre, menace-t-il : une « réponse » des services de sécurité à leur encontre la relancerait…
Dans cette surenchère de la violence aux airs de règlement de compte, le groupe – que les autorités s’entêtent à appeler GSPC et pas AQMI comme pour se raccrocher au « bon » vieux temps où elles pouvaient encore qualifier ce terrorisme de « résiduel » – veut démontrer qu’il a le dessus en discréditant la politique anti-terroriste du gouvernement par une stratégie d’action ciblée. En concentrant ses objectifs revendiqués comme exclusivement sécuritaires, il prend aux mots les autorités, qui l’accusent de viser des civils, façon pour elles de disqualifier tout fondement politique à son action – et qui entretiennent dans le même temps eux-mêmes la distinction dans les décomptes officiels avec les victimes militaires… Pire. Le voilà qui prend les commandes de la gestion sécuritaire du pays, en allant jusqu’à en fixer l’agenda : une trêve conditionnée à l’arrêt des hostilités des forces de sécurité !
A se demander qui est le plus « aux abois » : les extrémistes algériens ou la stratégie de lutte anti-terroriste. Face à un groupe qui n’en finit pas de mourir dans le discours officiel, les services de sécurité tentent de survivre. Voilà presqu’un an, depuis la mort du Général-Major Smaïn Lamari, que le poste du numéro 2 du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), pilier du contre-espionnage algérien, est laissé vacant. Dans le silence assourdissant des responsables politiques du pays, et notamment au plus haut niveau, tout au long de cette vague de terreur, les Algériens n’auront entendu que celle d’un vétéran oublié : le fondateur et ex chef du GSPC, Hassan Hattab, appelant par voie de presse ses anciens coreligionnaires à renoncer à la lutte armée et « descendre du maquis ». De quoi rassurer les membres du groupe AQMI. Si le régime en est à ressortir la vieille ficelle Hattab pour défendre la politique de réconciliation défendue – malgré ses écueils – par le Président Bouteflika et visant à réintégrer les « repentis » de l’action islamiste armée, ils ont encore de beaux jours devant eux.
Lire ou relire dans Bakchich :
[1] Douze membres de l’ex-Groupe pour la Prédication et le Combat (GSPC), rebaptisé Al Qaida dans les pays du Maghreb islamique (AQMI) y avaient en effet péri.
je pense pas qu’il s’agisse de reglements de compte comme disent souvent nos voisins les "je me mêle de tout"
c juste des idiots qui ont une interpretation de l’islam érronée et qui croit que ce qu’il font est légitime,
ALQAIDA n’existe que dans l’imagination d’une certaine presse surtout occidentale.
Ce qu’on voit en algerie ou au maghreb ce sont les séquelles du colonialisme, la lutte entre les clans les tribus les courants religieux etc…c’est que les peuples n’ont pas encore choisit leur élites pour stabiliser leurs pays, avoir l’égalité des droits et bien distribuer les richesses, que les colons avaient cédés à leurs collaborateurs.
Si ces régimes restent au pouvoir avec des milliards bien blanchit en europe ou ailleurs ( une irresponsabilité de l’occident et aussi cause de terrorsime ), difficile d’imaginer la stabilité du maghreb, quelque soit la complicité de l’europe pour façonner des régimes arabes à leur goûts et intérêts…une des idées de l’UPM.
Les guerres dans le maghreb ont encore de beaux jours devant elles, le seul moyen de les éradiquer c’est de partager les richesses le pouvoir et avoir l’égalité des chances.
donc y a aussi le terrorisme et les causes du terrorisme
c’est comme la maladie et ses causes laquelle combattre ?