Ce jeudi se tient l’audience du procès en diffamation de Bakchich contre Philippe Val, le patron de France Inter. A l’automne 2008, le charmant Philippe nous avait un peu abruptement comparé au journal collaborationniste Je Suis Partout. Une rhétorique récurrente chez l’ancien boss de Charlie-Hebdo.
En novembre 2008, l’épatant Philippe Val, directeur, à l’époque, de Charlie Hebdo, fait à la télévision, chez Ruquier, la promotion de son nouveau bouquin : Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous !Vers la fin de sa (pittoresque) prestation, Éric Zemmour lui fait grief, sans trop d’aménité, d’user de raccourcis pesants, et de trouver notamment comme « point de comparaison », pour attaquer « le site Bakchich », les années 1930, et plus particulièrement « Je suis partout », répugnant torchon collaborationniste. Val se défend, avec sa coutumière flamboyance : quand il compare Bakchich avec Je suis partout, il ne s’agit bien sûr pas de l’infecte feuille collaborationniste des années 1940, mais « du journal Je suis partout dans les années 1930 », qui naturellement « ne pouvait pas » encore « être collabo » (mais qui « était un journal de rumeurs qui poussait les gens au suicide en colportant des saloperies » - de sorte que la comparaison reste assez peu flatteuse pour Bakchich). Et le big boss de Charlie d’insister, devant des millions de téléspectateurs (qui n’en peuvent mais) : « Je dis des années 1930 », dans le livre ».
Problème : c’est un – effronté – mensonge. Dans le livre, comme il dit, Val écrit : « Ne parlons même pas de Bakchich, qui adapte sur Internet les méthodes glorieuses de Je suis partout ». (C’est ce qui lui vaut de comparaître, ce jeudi 24 septembre 2009, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, après que Bakchich a porté plainte pour diffamation.) Nulle part il ne précise qu’il s’agirait du Je suis partout des années 1930 : son lectorat peut donc librement supposer qu’il s’agit de la feuille immonde où Brasillach appelait, sous l’Occupation, au meurtre des Juifs.
Mais pour infâme qu’elle soit, une telle comparaison, venant de lui, ne doit pas trop surprendre : Val s’est en effet construit, au fil des années, un élégant système de « pensée » où, schématiquement, quiconque n’est pas de son avis encourt le risque, sérieux et permanent, d’être plus ou moins explicitement traité de nazi.
En 1999, par exemple, quand l’OTAN procède à une longue série de bombardements sur la yougoslavie, le patron de Charlie fustige la triste engeance qui s’émeut : de son (haut) point de vue, ces outrecuidants salauds sont de ceux qui préféraient naguère « Hitler à Blum », et sont, d’évidence, « mûs par la haine de la démocratie et l’antisémitisme ». De même, si des militants de « France Palestine » ont l’excessive effronterie de s’offusquer du sort fait aux Palestiniens, Val, tel qu’en lui même, les portraiture, en 2007, en « gros connards qui, en réalité, dépensent toute leur énergie (…) en haine des Juifs (…) et de la démocratie en général ». Et ainsi de suite, ad nauseam : ce ne sont que deux exemples, parmi (tellement) d’autres.
Or. Val, en sus de cette espèce d’addiction aux amalgames nauséabonds, a de surcroît ceci de particulier, qu’il n’aime pas du tout qu’on lui retourne, fût-ce sur un mode humoristique, les ahurissants « compliments » dont lui-même est si prodigue – et que, pour ce qui le concerne, l’excès de caricature, oui, d’accord, très bien, mais à condition qu’il s’applique aux mahométans, plutôt qu’à un directeur de Charlie Hebdo. En sorte que, lorsqu’il découvre un beau jour qu’un dessinateur – Plantu- a osé le caricaturer « en nazi », comme lui-même fait d’autrui depuis de si longues années, il se fâche très fort – et donne, dans le burlesque livre qu’il promotionnera chez Ruquier, le fin mot de l’odieux affront : « Plantu reprend là un grand classique de l’antisémitisme ». Décidément : c’est une obsession.
Lire ou relire sur Bakchich :
En février dernier il a commis sur France Inter une tribune hallucinante pour flinguer Pierre Péan qui commis le crime, abominable, de pointer les bidonnages et amitiés malsaines de Bernanrd Coute-cher.
Il est allé dire que Péan était toujours du côté des bourreaux et Kouchner toujours du côté des victimes.
2 exemples :
la tragédie du Rwanda,
l’attentat contre l’avion d’UTA : d’après Val, Péan serait un suppôt de Kadhafi dans cette affaire.
Tout est monstrueusement faux : dans le premier cas, Péan a condamné avec la dernière énergie les bourreaux rwandais, de quelque côté qu’ils soient.
Dans le 2eme cas Péan a démontré que Kadhafi n’était qu’un comparse mineur : les responsable de cet attentat étaient l’Iran et le Ezbollah.
Dire une telle énormité revient à dire qu’on est pro-nazi parce qu’on soutient que ce sont les russes qui sont responsables d eKatyn et non les nazis.
La dialectique de ce Val est puante : il est infiniment regrettable qu’il ne soit pas seul dans ce registre même s’il est un des plus caricaturaux.
Que serait Sébastien Fontenelle sans Val ? Il n’a rien d’autre à faire ? Il n’a pas d’autre sujet qui l’intéresse ? C’est pathologique à ce niveau…
Il doit rêver d’être, lui aussi, directeur de France Inter !