Depuis la création de Pôle Emploi, les chômeurs ont beaucoup plus de contacts avec le téléphone qu’avec les conseillers. Bakchich s’est rendu à l’agence spectacle de la rue de Malte à Paris, constater l’absence de lien social.
Le hall de l’agence parisienne Pôle Emploi spectacle accueille, en son centre, une hôtesse au sourire agréable. La jeune femme, courtoise, répond à un type un peu paumé : « La sécurité sociale ? Non, ce n’est pas ici ». Sur sa gauche, quelques sièges, où patientent trois hommes, lassés d’attendre un conseiller. La porte du fond, ouverte, donne sur une grande salle à ordinateurs. C’est la salle de formation. Automatique. Y viennent les personnes inscrites à Pôle Emploi qui souhaitent, par exemple, apprendre comment réaliser un CV. D’autres portes mènent aux bureaux des conseillers.
Les conseillers, on en compte une trentaine dans cette agence du centre parisien. Ce qui n’est pas mal. Pourtant, les personnes qui, cherchant du boulot et/ ou souhaitant obtenir un renseignement, se pointent à l’agence, sont quasi-systématiquement renvoyées vers un… téléphone automatisé.
« Pour ce type de demande, il faut que vous appeliez le 3949 ». Une formule maintes fois entendue ici depuis la création de Pôle Emploi, que dénoncent la CIP- IDF (coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France) et les chômeurs. A l’instar de ce comédien au chômage « à peu près un jour sur deux » rencontré sur le parvis de l’agence, qui raconte : « Même quand il s’agit d’être poli, c’est difficile de joindre quelqu’un de Pôle Emploi, que ce soit en chair ou par téléphone. La semaine dernière, j’ai reçu un SMS pour un casting. Malheureusement, au jour et à l’heure de la représentation, je travaillais sur autre chose. J’ai donc cherché à répondre au message, simplement pour prévenir que je ne pourrais pas être là. Ça a été mission impossible pour trouver le numéro de téléphone de la personne qui m’avait contacté. J’ai composé le numéro qui s’était affiché sur mon téléphone, il me renvoyait systématiquement vers la plate-forme téléphonique. C’est absurde ! ».
Un marionnettiste se joint à la conversation, affirme qu’il est forcé de gérer de plus en plus de choses par téléphone, via le 3949. « Y compris des détails de mon dossier ! Car depuis la fusion de l’ANPE et des Assedic, il n’y a plus qu’un conseiller qui le gère. Quand il est absent, ce qui arrive bien évidemment, je l’ai dans le baba. » Mêmes remarques consternées chez un réalisateur de film, qui explique s’être retrouvé dans des situations « extraordinaires ». Où le téléphone le renvoyait à un conseiller qui le renvoyait vers le téléphone. Mais « c’était comme ça déjà un peu avant la fusion ».
Un temps béni que d’aucuns regrettent amèrement. A l’instar de ce comédien pressé d’en finir avec son collage d’affiches. « Du temps de l’ANPE, pendant qu’on faisait la queue, certains employeurs nous repéraient à travers leur vitre. Je repartais souvent de là avec quatre - cinq propositions de casting ! Aujourd’hui, tu te contentes de donner tes photos avec ton nom au dos à la nana de l’accueil, et tu repars en priant pour que quelqu’un te réponde un jour. » Il conclue : « Cette agence a perdu l’accompagnement, qui distinguait l’ANPE des Assedic ».
La différence depuis le 1er janvier et la création de Pôle Emploi, c’est le 3949, ses 14 000 conseillers « virtuels », sa voix féminine automatique (les personnes qui ont un accent ne peuvent pas l’utiliser…) et son prix. Car si la communication passée vers ce numéro depuis un téléphone fixe ne coûte pas cher (11 centimes quelle que soit sa durée), l’appel passé depuis un téléphone portable est décompté du forfait. A l’image du 3635 de la SNCF. On comprend donc que cette plate-forme téléphonique pose problème aux syndicats. A commencer par le LKP (Lyannaj Kont Pwofitasyon) guadeloupéen, qui s’en est débarrassé début février, après deux semaines de grève générale. Pour l’attachée de presse du Pôle Emploi régional, par contre, le 3949 est un « bon système », qui permet avant tout de « s’inscrire facilement » et « à moindre coût ». D’ailleurs, le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, l’a annoncé hier, la plate-forme téléphonique va être renforcée, à la rentrée de septembre, de 500 CDD supplémentaires. Bien qu’il soit de plus en plus utilisé, le 3949 « ne va [donc] pas remplacer les conseillers ». Peut-être pas complètement. Encore faudrait-il que les conseillers virtuels conseillent.
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Bonjour,
Etant cadre ingénieur ( ?) en chômage depuis plus de 1 an, j’ai postulé au pôle emploi comme conseiller. Mon expérience de plusieurs années, mes connaissances du marché de l’emploi, de la formation, de l’orientation et du recrutement. (VERBE ?)
Lors de mon entretien qui a duré 10 minutes, j’ai expliqué ce que je peux apporter comme expérience, surtout des objectifs de résultat. Je n’ai pas été sélectionné car soi-disant j’étais trop formé,( !) de plus, il ne fallait pas que je parle du devoir de résultat.
Comme j’ai compris, ces personnes, ces haut cadres fonctionnaires du pôle emploi, préfèrent maintenir ce système pour garder leurs privilèges de corporation.
Mon rêve est qu’un jour ce système sera privatisé en totalité afin de le confier à un gestionnaire avec des objectifs sociaux et surtout de résultat en placement, formation etc….
Une politique réelle de placement des personnes suivant leurs compétences, et non les radier pour diminuer les statistiques. Il faut revoir tout le système pôle emploi et surtout donner des objectifs en terme de placement réel par rapport aux compétences des gens.
Vos compétences en orthographe sont insuffisantes pour être un conseiller Pôle Emploi. De plus, vous savez par votre "expérience" que les résultats sont aléatoires concernant l’humain. Surtout chômeur quand l’économie ne produit pas assez d’emplois pour tout le monde…
Vous seriez pas un "Jeune Pop" essayant de se faire passer pour un cadre au chômage ?
Signé : un collègue cadre et chômeur, "pour de vrai dans la vraie vie"
Voici mon témoignage. Une petite visite au pôle emploi de Versailles réalisée aujourd’hui, ma convention de reconversion à la main. Edifiant, à mon avis.
Licencié économique, en préavis (donc supposé travailler), je pensais trouver un conseiller susceptible de répondre à mes questions sur l’intérêt ou non de bénéficier de cette convention.
Pas de bureau d’accueil. Mais plusieurs comptoirs. Autour de chacun d’eux, des grappes de gens penchés sur des listes et des écrans. Pas envie de déranger. Difficile de savoir à qui s’adresser ? Qui est chômeur ? Qui est employé ?
Une femme dans la soixantaine croise finalement mon regard hagard et me demande : que puis-je faire pour vous ?
Je lui explique que je souhaite rencontrer un conseiller. La femme me réplique sèchement que les rendez-vous se prennent au téléphone. Le fameux 3949.
Je lui répond que je n’ai guère de temps devant moi. Des déplacements professionnels la semaine prochaine… Et le délais de 21 jours imposé par la convention de reclassement, qui s’achève bientôt.
"C’est votre problème, vous n’aviez qu’à vous y prendre avant", me répond-elle sèchement.
Je sors immédiatement pris d’une bouffée d’angoisse. De nature "passive agressive", pas question de m’emporter.
Je me reprends et compose le 3949. Je suis pris dans le "phone game" !
Dois-je déclarer un changement de situation, oser prononcer "Dossier" pour déposer une demande spécifique ? "Rencontrer un conseiller pour une convention de reclassement" ne figure pas parmi les choix proposés.
Je m’y perds. A quoi bon ?
Mon bureau m’attend (encore pour deux mois). Désolé. Tant pis pour cette convention. Tant pis pour moi je suppose.
Je préfère retarder le plus longtemps l’échéance, ou plutôt la déchéance, de devoir rejoindre un pôle Emploi aussi mal embouché.
ne laissez pas trainer, et essayez d’avoir un rdv en passant par leur central telephonique, si vous prenez rdv demain, peut etre la reponse sera dans quelques jours
les employes de ces organismes sont sous pression constante de rentabilité et sont sous le stress du temps
la personne qui a ete seche avec vous, je suis pret a parier que si vous la croisez a la sortie de son travail, elle va vous pleurer dans les bras
vous avez des droits, et essayez de les faire valoir, si vous ne profitez pas de ces droits, vous allez en faire profiter d’autres moins scrupuleux qui passent par des montages financiers pour s’enrichir
lachez pas et bon courage
J’ai reçu hier le retour d’un dossier déposé en Avril par un hotel resto du Gard(12) pour une demande d’aide à l’emploi pour un jeune chômeur. Je suis en Charente, mon nom n’a rien à voir(ainsi que mon Siret) avec celui du demandeur, le courrier a été écrit à Aytré(17) et posté à Courbevoie…
La France est petite !
Si le demandeur réside à COURBEVOIE c’est loqique que ce soit l’assédic de courbevoie qui gère le dossier.
En réponse à l’ingénieur informatique (qu’il s’aide d’un dico et d’un bescherel ne serait pas du luxe), POLE EMPLOI recrute désormais sous statut privé (il co existe tjrs les 2 status pour ceux qui ne le sauraient pas), surveillez les annonces et postulez. Une fois à l’intérieur vous serez très surpris de ce que vous y trouverez………. je vous laisse découvrir.
Enfin, nous ne sommes pas pour le 3949, c’est une absurdité. L’assédic gère via 3949 depuis longtemps, l’anpe depuis janvier. Les conseillers qui vous répondent ne sont pas virtuels, c’est inclus dans nos planning et c’est bien nous conseillers anpe qui vous répondont.