Pour lutter contre la baisse du pouvoir d’achat, il suffit de faire baisser les prix. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a annoncé des mesures dans ce sens. L’idée est géniale. Elle se résume en quelques mots et semble imparable. De ce fait, elle trouve des supporters à la pelle, dans les médias ou ailleurs. Elle induit une solution manichéenne : il suffit de donner plus de pouvoir à la distribution pour faire baisser les prix des industriels.
Mais cette démonstration est trop courte pour être vraie sur le moyen terme, celui du trimestre pour les entreprises cotées. Si les prix de vente des industriels diminuent, que vont-ils faire ? Réduire leurs bénéfices ou réduire leur masse salariale ? Cette fois-ci, pas besoin d’ouvrir les paris. Les résultats sont devenus des contraintes pour les entreprises, elles ne diminueront pas leurs bénéfices. Comme les matières premières augmentent, elles réduiront leur masse salariale. Soit en réduisant les salaires : difficile. Soit en licenciant et délocalisant. On nous annonce une baisse des prix, nous aurons une augmentation du chômage. Merci qui ?
Votre raisonnement n’est vrai qu’à productivité égale. Et le problème, en effet, c’est que l’on peut douter que les politiques économiques de M. Sarkozy contribuent bien à améliorer la productivité globale de l’industrie française. En tout cas, ça reste à démontrer.
La vraie solution, ce serait la concurrence, grâce à une simplification de la réglementation et la fin du protectionnisme primaire ("patriotisme économique", disait l’autre). Sur ces points, il y a quelques signes vaguement encourageants : le bidule d’Attali, le travail le dimanche, etc. Dommage que tout ça soit si peu significatif en comparaison de tout le cirque organisé pour faire plaisir aux plus riches, pour qui le gouvernement ne compte pas ses sous.