Les piliers de l’UMP ne se privent pas d’attaquer Internet pour défendre le ministre de l’Intérieur, voué aux gémonies à cause de son dérapage raciste.
Brice Hortefeux est-il raciste ? Le débat agite la classe politico-médiatique depuis que le souriant ministre de l’Intérieur a déclaré depuis un militant de l’UMP d’origine maghrébine : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Le pote de Super Sarko, qui avait montré une grande humanité au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale (un poste créé pour draguer les électeurs du Front national, soit dit en passant), rame pour essayer de sortir de cette polémique. Mais déjà le débat est ailleurs : tout cela serait de la faute de l’Internet.
Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, répète que les propos d’Hortefeux ont été captés par un téléphone mobile avant d’être diffusés sur le Net. Un argument qui ne tient pas une seconde, puisque la scène été filmée par les équipes de La Chaîne Parlementaire (LCP) et de Public Sénat. Mais, courageusement, les patrons de ces chaînes au public confidentiel ont décidé de ne pas les diffuser. « J’ai décidé de ne pas la diffuser car les conditions de tournage étaient compliquées, la qualité sonore pas évidente… Et puis balancer des propos comme ça, c’est une responsabilité. Certains journalistes n’étaient pas d’accord », a dit Gilles Leclerc (Public Sénat), selon le site du Nouvel Obs. Gérard Leclerc (LCP) a renchéri : « Nous ne pouvions pas diffuser la séquence comme telle, sans recontextualiser et sans incruster des sous-titres. On prend donc la décision de ne pas la diffuser ». Ces deux homonymes ne sont pas parents mais ils partagent la même conception d’un journalisme offensif et intransigeant.
Les images ayant été enregistrées par des journalistes de « vrais » médias, on aurait pu penser que la mise en cause d’Internet s’arrêterait là. Erreur. Toute la Sarkozie est mobilisée pour sauver le soldat Hortefeux quitte à en faire des tonnes.
Voilà Henri Guaino, conseiller spécial de Super Sarko, qui se lance à son tour sur France-Info : « La transparence absolue, c’est le début du totalitarisme ». Pas moins. Ce grand intellectuel qui cherche sa place entre Hugo et Zola ne s’arrête pas là : « Internet ne peut pas être la seule zone de non-droit, la seule zone de non-morale de la société, la seule zone où aucune des valeurs habituelles qui permettent aux gens de vivre ensemble ne soit acceptée ». Et d’asséner le coup de grâce :« Je ne crois pas à la société de la délation généralisée, de la surveillance généralisée ». Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée et véritable Premier ministre, choisit le JDD pour juger « injustes » les accusations portées contre le ministre de l’Intérieur. « On ne peut plus faire des plaisanteries spontanées car le monde, tout le temps, est filmé », déplore-t-il. Effectivement, où va-t-on si on peut plus faire des blagues racistes ?
Résumons : les propos de Hortefeux n’ont pas été volés. Ils ont été enregistrés par les caméras des chaînes parlementaires. Pourquoi le pouvoir dénonce-t-il Internet ? Pour une raison simple : dans l’esprit des puissants, il s’agit de discréditer toute information gênante diffusée sur le Web. Il faut dire que les patrons des médias traditionnels ne sont pas les derniers à critiquer le Net (on a vu les dirigeants du Nouvel Obs faire une distinction entre leur hebdo, forcément prestigieux et crédible, et leur site, considéré comme pas professionnel, au sujet d’un fameux SMS attribué à Super Sarko).
Tout un microcosme se ligue donc pour dire du mal du Net en espérant jeter un discrédit durable sur un outil qu’il ne maîtrise pas. Car Internet n’est qu’un outil. C’est un réseau qui permet à chacun de diffuser ce qu’il veut. Parfois, c’est pour le pire. Souvent, c’est pour le meilleur. Quand les manifestants de Téhéran utilisent le système Twitter pour faire passer des messages, tout le monde trouve ça très bien. Quand les propos pour le moins ambigus d’Hortefeux s’y retrouvent, le gouvernement juge Internet dangereux. Si les médias installés faisaient leur travail correctement, en ne ménageant pas les puissants, des journalistes brimés utiliseraient-ils Internet pour diffuser des informations dérangeantes ? On peut penser que non. Comme les grands médias français s’enfoncent dans le conformisme et n’osent plus contrarier le pouvoir, Internet est devenu l’allié indispensable de ceux qui veulent savoir ce que disent et font les puissants. C’est plutôt une bonne nouvelle.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Le traitre Besson remplacera Fillon au prochain remaniement.
Il se projette dans l’avenir de la dynastie Sarkozy.
Le nabot reproche a Brice de Nice de n’avoir pas revetu la cravatte et le costume du patron-type de l’UMP (j’ai tout le materiel dans la R16).
Besson, lui, est djeune comme Djack Lang :
Je ne mets pas ma cravatte a Seignosse.
J’adresse, avec les compliments de Nico, un doigt d’honneur a la tele.
Allons, si Besson n’est pas le prochain 1er chien-chien, il se projette dans la France de 2020, avec son superbe rapport. A cette date, il sera chef du gouvernement Sarkozy-fils, avec la mise en plis de son maitre.