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La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro

Logement / mardi 14 octobre 2008 par Olivier Vilain
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La loi Boutin sur le logement, débattu au Sénat à partir d’aujourd’hui mardi, est censée aider les mal logés. Enquête chez huit locataires parisiens un peu à l’étroit.

Tous gagnent moins de 1700 euros par mois dans une région qui concentre près de 30% du PIB. Ils sont huit : Une professeur des écoles, un éboueur, une historienne, un employé de banque, une travailleuse sociale, un agent ANPE, une employée de la restauration d’entreprise.

La question du logement, qu’aborde la loi Boutin en examen ce mardi au Sénat, tient une place centrale dans ce portrait de la France qui travaille. La situation est en effet catastrophique après dix années de flambée spéculative qui a vu le prix du mètre carré plus que doubler ; une tendance suivie de près par les loyers. « C’est important et aussi assez rare de s’intéresser aux conditions de vie, et en premier lieu, au condition de logement des salariés parisiens », confie à Bakchich Alex Maudet, le conseiller juridique de la Confédération nationale du logement de Paris.

D’un côté, la fragilisation de leur statut de salarié, avec en particulier la fin de l’indexation des salaires sur les prix à partir de 1984 ; et, de l’autre, la flambée des biens et des services de base : logement, nourriture, soins… Résultat, une France de salariés qui rame…

Les derniers bons plans de Particuliers à particuliers - JPG - 74.9 ko
Les derniers bons plans de Particuliers à particuliers
© Morvandiau

Ambroise, agent ANPE : « Je ne mange jamais de viande, c’est hors de prix ! »

Comme ses copains de Seine-et-Marne, Ambroise est venu travailler à Paris : « 10 ans de collocation. » Après la fac et les petits boulots, ce célibataire de 31 ans est entré à l’ANPE à l’été 2007. « Je gagne 1.450 euros. » Depuis trois ans, il occupe, près de Ménilmontant, un meublé de 16,5 m², qui a tout de la chambre d’étudiant. « En terme de surface, je ne peux pas prétendre à plus. C’est déjà 440 euros, charges comprises. »

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© O.V.

Façade décrépie, suie autour d’une fenêtre, grille barrant le hall d’entrée et interphone hors d’usage. « C’est pas très glamour, j’hésite à inviter des femmes. » Cette année son propriétaire « fait profile bas. » Ambroise a changé à ses frais le frigo, le canapé et une plaque de cuisson qui a « rendue l’âme ». En plus, la gouttière a fuit. Enormément. « Ma demande de logement social est récente. Je croyais que c’était réservé aux précaires. » Ambroise ne touche plus d’allocation logement. « Je gagne trop ! Malgré mes trois mois de chômage en 2007. »

Il privilégie resto’ chinois et bars du quartier, petits concerts à 12 euros et bouquins d’occas’. En revanche, il ne fume que des roulés et prend 30 euros par semaine de plats tout préparés. « Je ne mange jamais de viande, c’est hors de prix. Je me rabats sur les œufs. » Sans le savoir, Ambroise porte le nom de famille d’un parrain du capitalisme hexagonal.

Fabienne, cuisinier : « L’hôtel meublé était la seule solution »

Elle fume. Fabienne a 44 ans et un fils de 19 ans « qui travaille ». Elle est « cuisinier. Pas cuisinière ; ça a quatre feux et ça s’allume… » Elle « tourne » dans les restaurants d’entreprises des quartiers d’affaires : Grande Bibliothèque, Opéra, Montparnasse… « ça ajoute 200 euros de prime à mes 1.200 euros mensuels ».

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Avec ses collègues, elle a négocié un treizième mois. C’est pas du luxe. « Pour les dents ou les lunettes, j’étale, j’attends ; pour les courses, j’ai ressorti la calculette : c’est 40, 50 euros par semaine… chez Lidl, j’ai pas le choix ! » Elle vit avec son fils dans un hôtel au milieu d’une zone industrielle à Gennevilliers, au Nord-Ouest de Paris. « C’est pas loin de l’usine Panzani. » Ils se partagent deux meublés, qui communiquent, de 25 mètres carrés chacun. « On paie 300 euros chacun, 350 en hiver. C’est pas encore trop cher parce qu’on est pas très bien desservit. »

Chaque matin, c’est une heure, une heure dix, en transports en commun. L’hôtel meublé s’est imposé. Fabienne n’avait pas le temps d’attendre un logement social. Le privé ? Avec son seul salaire, à l’époque, et un enfant à charge, « on avait forcément droit aux mêmes questions : ‘‘Et s’il vous arrive quelque chose au boulot ? Et si vous tombez malade ?’’ » C’était cuit.

Isabelle, professeure : « J’ai pris un crédit. Sur 25 ans (…) Je tire la langue. »

Blonde. Dynamique. Isabelle a 29 ans. Depuis six ans, elle est professeure des écoles à Paris et habite le XXe arrondissement. « Le moins cher. » Ces derniers mois, elle fait des remplacements pour obtenir des primes de déplacement et aussi des extras : ses baby-sitting lui apportent parfois 150 euros. « C’est un peu la honte, non ? Mais, je refuse les heures sup’ de Darcos ! »

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Isabelle est propriétaire d’un deux pièces au 1er étage d’un immeuble de style 1910 où flotte l’odeur aigre-douce de la cire. « En 2003, il n’y avait plus une seule location. J’ai pris un crédit. Sur 25 ans. » Les mensualités sont lourdes : 580 euros par mois. Elle restreint toutes ses dépenses. « Sur mon salaire, ce n’est jamais le boom et en dépit de mes 1.680 euros, je tire la langue pour acquitter les 240 euros de charges chaque trimestre ». Elle a mis fin à sa psychanalyse entamée en début de carrière craignant « de finir usée comme certains collègues. »

Isabelle a arrêté ses cours de guitare à 11,50 euros. « Si je vais au ciné c’est à 11 heures, c’est 5 euros. Les resto, c’est fini. Si je sors, c’est un verre, c’est tout — Je calcule. » Question nourriture, c’est pas Byzance : « Chez moi, c’est pâte, riz, poulet. Au choix. » Le midi, avec ses collègues, elle prend le plat à 1,45 euro. « Pas celui à 4,20 euros ! » Ses élèves sont excellents en arithmétique.

Maryam, travailleuse sociale : « Je suis un peu désespérée. »

« Avec 1.500 euros par mois, tout va bien. Le seul problème, c’est le logement. » Un problème de taille. Fine, résolue, Maryam (*) est travailleuse sociale, depuis fin 2006, pour la mairie d’un arrondissement de la rive droite. Chut ! Il ne faut pas le dire à son propriétaire. D’origine malienne, elle est venue de l’Ouest de la France pour ses études.

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Boursière, elle est d’abord hébergée chez une cousine en 2002. Puis, à la résidence universitaire d’Antony : « six mois dans 9 mètres carrés, pleins de cafards et de puces… » Depuis 2004, un bailleur pour étudiants la loge avec sa cousine dans un 50 mètres carrés, rive Gauche. « 690 euros par mois ; toute seule, ça aurait été trop cher. » Son bail s’est achevé fin août et Maryam ne veut plus s’inscrire à l’université juste pour le prolonger. « Cet appart’ doit revenir à un étudiant, c’est normal ;mais dans le privé, le moindre studio est à 600 euros ou alors il est à perpét’. Je n’ai pas de solution. » Le compte à rebours est enclenché.

Elle tente de décrocher un logement social. « Je ne suis jamais prioritaire. Je suis un peu désespérée ». D’autant qu’« au boulot, les gens viennent me voir tous les jours pour que je résolve leurs propres problèmes de logement. » Parfois, elle envisage de repartir. « Pour mon vieux père tout va bien… je suis dans la fonction publique. »

(*) Le prénom a été changé.

Joachim, employé de banque : « Un loyer faible, sinon se serait nettement plus dur. »

Vous êtes jeunes ? La banque embauche. Cheveux mi-long, Joachim a poussé la porte d’un grand établissement du boulevard Haussmann, en 1991, après avoir raté la fac. Il ne travaille pas derrière un guichet. « Toute la journée, je clos des comptes pour 1.400 euros par mois. Comme je me manifeste, j’ai peu d’augmentation, de formation. »

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A 38 ans, il chante dans un groupe de salsa ; ça lui assure de 100 à 200 euros supplémentaires. « Les courses, le câble, le mobile, Internet, les transports en commun… Bon, ça chiffre, mais je n’ai pas de soucis. » Ses collègues ou ses copains ont généralement des enfants et n’habitent pas Paris intra-muros. « C’est dingue, avec la spéculation, la plupart des gens ne peuvent plus habiter dans la ville où ils travaillent ! » Lui, a toujours « habité et travaillé à l’intérieur du périph’. » Donc, pas de voiture à payer. « Surtout, mon loyer se limite à 400 euros, tout compris. Sinon, se serait nettement plus dur. »

Il vit à Porte de Pantin, dans le XIXe. Son 2 pièces de 47 mètres carrés a le confort rustique des logements sociaux des années 1920/1930 dont les façades en brique rythment la capitale. Grâce à son CDI, il a pu prétendre au 1% Logement, le parc social géré par le patronat et les syndicats. « Je viens de demander à changer pour un trois pièces. On s’installe avec ma copine. »

Stéphanie, intermittente du spectacle : « les propriétaires ne perdaient pas leur temps. »

« Dans les périodes difficiles, j’ai faim. » A 38 ans, Stéphanie vit avec sa fille de 22 mois dans immeuble vide depuis des années en face du très chic parc Monceau. « J’ai tout le 5e étage pour 200 euros par mois pour l’eau et l’électricité ». Elle vivait jusqu’en février dernier à Rouen. Elle a quitté son compagnon. « Je travaille dans l’édition de spectacle. »

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Sur l’année, elle touche 1.200 euros par mois en moyenne. « Le choc a été rude. Les prix avaient flambé et les propriétaires ne perdaient pas leur temps avec une intermittente. » C’est l’association Jeudi Noir qui lui a trouvé un refuge et négocie en parallèle un relogement. Le confort est spartiate : un pouf, un fauteuil et une table basse. Que de la recup’. Le matelas par terre fait tache aux pieds de la cheminée en marbre. Sa fille dort dans une autre chambre avec un lit pour bébé. Il faut être vigilante entre fils électriques dénudés et les immenses portes-fenêtres. « Les mois d’été, il n’y a pas de travail et 600 euros d’allocations ce n’est pas suffisant. »

Stéphanie achète pour 150 à 200 euros de nourriture et fait les fins de marché. « Je m’arrange pour que ma fille ne manque de rien. Quand il faut faire des économie, je mange des potages aux vermicelles, des pâtes. » Elle tire lentement une bouffée sur sa cigarette roulée, ses yeux bleux délicats sont songeurs. Bientôt la température chutera. Il n’y a bien sûr que des convecteurs de fortune. « Je flippe c’est avec ce genre d’engin qu’arrivent les incendies. »

Madeleine, historienne : « Les prix ont grimpé, c’est effarant ! »

Historienne, Madeleine travaille à la commande. « Les budget dans la culture n’ont pas cessé de baisser. » A 61 ans, elle gagne 1.200 euros par mois, moitié travail, moitié retraite. « Les prix ont grimpé, c’est effarant ! » Madeleine mange rarement de la viande, même les légumes sont chers. « Et les fromages ! » Elle va au marché, lorsque les commerçants s’apprêtent à remballer.

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« Mon petit plaisir, c’est d’acheter du café chez Casino. » Rizotto, potages… elle est « la reine des recettes pas chères ». Madeleine ne part jamais en vacances. « Je n’ai même pas de pass Navigo. » Rayon loisirs, « le cinéma, j’ai fais une croix dessus, c’est assez préjudiciable socialement ». Madeleine s’est abonnée à un théâtre public : « 12 euros la place, mais j’ai été élevée à l’ombre du théâtre de la Commune, à Aubervilliers. » Elle habite un petit immeuble en mauvais état près de Belleville. Depuis 1999, Madeleine est propriétaire d’un 37 mètres carrés sous les combles, remplis de photos et de tableaux.

« J’habitais un 3 pièces ; le loyer ne cessait d’augmenter : 900 euros, ce n’était plus possible ». Et puis, des vendeurs pressés, l’immobilier au plus bas. « J’ai emprunté 45.000 euros sur 13 ans. Ma banque qui connaissait mes découverts a refusé. J’ai un peu triché et une autre a marché. » Elle acquitte 600 euros par mois plus 90 euros de charges. « J’ai dû refaire le toit, le plomb… cela a doublé les charges, facile. » Equilibriste, en plus.

Serge, éboueur : « J’ai tendance à ne jamais faire le plein »

A 51 ans, Serge est éboueur de la ville de Paris et gagne 1.500 euros par mois, soit légèrement plus que sa femme, une aide-soignante qui touche 1.400 euros. « Avant, je vivais à Paris. Je n’ai jamais prévu d’aller vivre à Maison-Alfort. » Ils vivent dans un trois pièces mis à la disposition par l’office HLM de leur ville.

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« Je ne le quitterai pas. C’est vert, c’est bien entretenu, les gens se connaissent, le centre-ville n’est pas loin. » Et, le prix est imbattable : 500 euros par mois. Pour aller travailler dans le XVIe arrondissement, le trajet dure 45 minutes. « L’essence, je fais attention. Même chez Leclerc, c’est plus de 1,30 euro le litre. Le prix du baril a baissé, paraît-il, mais à la pompe c’est toujours aussi cher. J’ai tendance à ne jamais faire le plein : 80 euros ça me paraît énorme. Je mets 20, 30 euros, c’est une habitude. » La santé n’est pas un problème, grâce à la Mutuelle de la ville de Paris.

En revanche, « quand je fais les courses, la hausse se ressent. Comme je fais un travail de force, je donne la priorité à la qualité. Sinon on grossit ou on tombe malade, c’est pas la peine. » Et les vacances passent à l’as. Serge économise pour les études de son fils, qui prépare une licence d’informatique. « Venant d’un milieu populaire et d’Outre-Mer, il va devoir se faire une place. »

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  • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
    le vendredi 14 novembre 2008 à 16:12, Rosenrot a dit :
    Ca précaire ? Ces gens sont loin de la misère, je suis assez surpris par cet article.
  • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
    le jeudi 23 octobre 2008 à 23:28
    Un fait sur le logement comme pour le reste 53 % des personnes de notre pays se sont exprimées en faveur d’un régime sécuritaire populiste. L’insupportable pour les plus faibles reste à venir. C’eus qui, en usine, ce lèvent depuis 30 ans à 4 h du mat pour gagner un SMIG. Force de constater que de nos jours les décideurs et défenseurs du modèle : Éducation > Études > Travail > Salaires > Argent > Logement > Famille > Vie sociale > Libertés > Bonheur. Ont zappé certains éléments de la liste. Vivons-nous en France dans une vraie démocratie ?Certainement pas.
    • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
      le mardi 4 novembre 2008 à 10:31
      la seule démocratie qui existe en France c’est celle de l’argent et de ceux qui en ont ! La France qui se lèvent tôt se fait baiser depuis des années mais a la conscience léthargique avec de vieux rêves qui ne concrétiseront jamais ! elle est là, égaré comme une veille prostitué fatiguée avec des illusions perdus sans savoir ou aller ! bois ton canon de rouge,France qui se lève tôt,çà t’aidera à supporter l’amertume de la vie !oublis tous çà, demain sera un autre jour, devant ton vingt heure avec David Pujadas pour star ! dors France d’en bas, fait de beau rêves !
  • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
    le dimanche 19 octobre 2008 à 14:21, Quidame a dit :

    Cet article est très bienvenu, on ose enfin parler des classes moyennes mal logées. J’irai même plus loin, même si cela peut paraître indécent lorsqu’on pense à la situation des personnes décrites dans l’article ou même pire, aux sans-logis, mais on ne parle jamais d’une certaine catégorie de la population : les jeunes bac ++, cadres moyens voire déjà sup, bien rémunérés, mais sans héritage ni soutien familial, pompés à fond par les impôts, et qui n’ont donc quasiment aucune capacité d’épargne.

    La solution : partager un appartement en couple, ou bien en colocation pas toujours par choix, ou vivre seul dans un studio, comme un étudiant, après des années d’étude et d’expérience professionnelle… Ou alors prendre le risque d’acheter, et se retrouver avec un crédit sur 25 ans et des mensualités autour de 900 à 1000 euros par mois (ce qui est d’ailleurs devenu quasi impossible avec la crise financière actuelle, sauf à avoir d’excellentes garanties).

    Vous allez me dire, ça ne va pas faire pleurer dans les chaumières. Mais si on pousse un peu le raisonnement, qu’est-ce que cela implique pour un bon salaire sans autre source de revenu (pas d’aide familiale, pas de patrimoine) pour des milliers (millions ?) de jeunes dans la force de l’âge ? L’alternative est simple : payer un loyer à Paris de minimum 700 euros, 800 à 900 si on ne veut plus vivre comme un étudiant ; ou bien s’endetter sur 25-30 ans avec des mensualités au moins équivalentes à un loyer.

    Conséquence pour la société : ces jeunes-là, pour maintenir un tel niveau de vie cohérent avec les années d’étude et de boulot, ne peuvent même pas caresser l’espoir de changer de métier et aller vers le social, l’associatif, l’utile socialement. Parce que pour assurer le paiement de tels loyers/mensualités, il faut déjà avoir un revenu confortable, ce qui implique de travailler d’arrache-pied dans une grosse société type Cac 40, et ne pas en sortir avant la fin du prêt.

    Conclusion : de cette façon le système s’auto-entretient parfaitement bien - on tient les gens par les couilles, s’ils veulent faire de l’utilité sociale, ils doivent prendre le maquis et aller vivre dans des chambres de bonne ou en coloc ad vitam eternam, sinon ils vendent leur âme au système pour pouvoir se payer un logement décent. C’est la perversité du système, méconnue et ignorée, parce qu’évidemment il y a d’autres urgences…

    Une solution alternative serait que les privilégiés qui ont la chance de pouvoir acheter des apparts cash grâce à l’aide familiale, se tournent exclusivement vers des métiers utiles socialement. On peut toujours rêver…

  • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
    le samedi 18 octobre 2008 à 11:36, brindavoine a dit :
    ok les gars mais là vous parlez de panam’. Donc il faudrait aussi que vous fassiez un tour en Province, non ?
  • La France qui se lève tôt ne connaît pas la couleur de l’euro
    le mardi 14 octobre 2008 à 19:01, impots-utiles.com a dit :

    L’Etat a prévu de subventionner à hauteur de 1,5 milliard d’euros le rachat de 30.000 logements …

    http://www.impots-utiles.com/subventions-detat-15-milliards-pour-30-000-logements.php

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