Un ancien de la mairie de Paris va être nommé à la tête de La Défense, le plus grand quartier d’affaires en Europe. Philippe Chaix a été adoubé bien sûr par le patron du département des Hauts-de-Seine, mais aussi par le bras droit de Sarkozy. Tous deux ont enterré sur ce dossier la hache de guerre. Un signe qui ne trompe pas sur l’importance du poste…
La nomination probable, ce mercredi 4 septembre, du nouveau patron de l’Epad, la structure d’aménagement de La Défense, relève de l’équilibrisme de haut vol. Pour prendre les manettes du premier quartier d’affaires européen, soit 160 hectares et 3 millions de mètres carrés de bureaux aux portes de Paris, Philippe Chaix, grand favori pour ce poste envié, a été choisi à la fois par Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, et par Claude Guéant, omnipuissant numéro deux de l’Elysée. Signe que l’ancien fief électoral de Nicolas Sarkozy reste surveillé en haut lieu et que Devedjian n’a pas toute la latitude à laquelle il pourrait prétendre, le bras droit de Sarko rue du faubourg Saint-Honoré ne s’est en effet pas gêné pour mettre son nez dans le dossier. Signe également que la guerre de tranchées entre Devedjian et Sarkozy est parfois susceptible de quelques cessez-le-feu opportuns.
Comme l’a annoncé Le Parisien le 29 août, Philippe Chaix, actuel secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, devrait succéder à Bernard Bled, ex-bras droit de Jean Tibéri et président de l’Epad depuis 2004. Ce sous-préfet nommé en 2003 à un beau poste, aux Andelys, par la grâce de Claude Guéant, alors « dircab » de Sarkozy au ministère de l’Intérieur, est un ancien avocat dont le nom est apparu au détour de l’affaire des faux électeurs du troisième arrondissement de Paris. Chargé de mission au cabinet de Chirac dès 1986, conseiller puis conseiller municipal RPR de la capitale, l’homme aurait rendu quelques services à Jacques Dominati, dont il est alors proche. De menues peccadilles électorales comme l’époque Chirac en a vu passer quelques unes…
Secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine depuis 2006, Philippe Chaix va se voir parachuté à la fois à la tête de l’Epad et de l’Epasa, l’Etablissement Public Seine-Arche, en fait la structure d’aménagement de Nanterre, faisant râler au passage quelques élus de cette ville communiste. Le maire de Nanterre, Patrick Jarry (PC), préside l’Epasa et l’idée de se voir flanqué d’un directeur général issu des rangs chiraquo-sarkozystes le fait frémir… Mais le fait de voir nommé dans ces deux établissements publics un ancien de la préfecture, qui fut donc à ce titre responsable de leur contrôle, ne chagrine pas grand monde. Les règles d’incompatibilité de la fonction publique le supporteront-elles ?
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