Les hommes du Président, Patrick Devedjian en tête, ont bien l’intention de contrôler de près les grands projets immobiliers du quartier d’affaires de la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Ils ont profité des élections municipales et cantonales pour renforcer leurs positions. Il y a beaucoup de mètres carrés et d’argent en jeu
Mardi 11 mars, Patrick Devedjian a montré ses gambettes sur la Croisette. Il a dévoilé le nom des cinq architectes finalistes du concours de la future tour Signal, une tour aussi haute que la Tour Eiffel qui doit être construite dans le quartier d’affaires de La Défense, près de Paris. Pour rien au monde, le patron de l’UMP n’aurait manqué ce rendez-vous : à Cannes se tenait le Mipim, le salon international des pros de l’immobilier, princes du Golfe et milliardaires russes.
Pour eux, Devedjian est « le roi de La Défense », l’homme qui, à la tête du département des Hauts-de-Seine, règne sur le plus grand quartier d’affaires d’Europe, dans lequel Nicolas Sarkozy a l’intention de couler du béton à la tonne !
La relance de La Défense (450 000 m2 vont être construits dans les dix ans à venir), on n’en parle que dans les milieux économiques, dans les tours de la Société Générale, d’Areva ou d’EDF, qui étincellent sur la dalle. Dans la campagne électorale, motus. Eh bien, on a tort ! Car c’est le cœur du système Sarko dans le 92. La fontaine à millions dans laquelle le département, fief du président, puise son exceptionnelle richesse.
Pendant que Devedjian paradait sur la croisette, les 250 locataires des Damiers, une résidence années 1970, au cœur de La Défense, ont reçu une lettre de leur bailleur, leur annonçant qu’ils allaient devoir faire leurs cartons avant l’été. La résidence, vendue à un promoteur, va être purement et simplement rasée, pour faire place aux nouvelles tours voulues par Sarko. A l’EPAD, l’établissement public d’aménagement de La Défense, on appelle cela « démolition-reconstruction ».
Entre l’Arménien et le Cardinal, la méfiance règne ! Patrick Devedjian n’a pas été franchement ravi de trouver Bernard Bled comme directeur général de l’EPAD, lorsque Sarkozy lui a transmis les rênes du département mi-2007. Depuis, il lui mène la vie dure. Il faut dire que le Cardinal, surnommé ainsi pour son art de la manœuvre politique, n’a pas le profil d’un X-Ponts…
Ce titi parisien a longtemps été un serviteur zélé de Jacques Chirac, puis de Jean Tibéri à la ville de Paris, avant de se ranger au service de Charles Pasqua, dont il a été le directeur général des services au Conseil général du 92. Sarkozy l’a trouvé là en 2004, et après avoir hésité un moment, lui a confié les rênes de l’EPAD. Il y a des hommes qu’il vaut peut-être mieux avoir à son service…
A l’Elysée, Nicolas Sarkozy continue de suivre de près le plan Défense 2015, qu’il a lui-même lancé en juillet 2006. Et les hommes de son clan ont profité des élections municipales et cantonales pour renforcer leur mainmise sur ces terres de béton et d’acier.
Jean Sarkozy, pour commencer : le fils cadet du président a été élu dimanche, au premier tour, conseiller général du 92, dans le canton de Neuilly-sud. Il sera l’œil de Papa.
Un autre proche s’est glissé, sans bruit, sur la liste municipale du maire de Courbevoie, élu lui aussi les doigts dans le nez : Eric Cesari, ex-directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au Conseil général et aujourd’hui directeur de cabinet de l’UMP.
Le clan a aussi placé un émissaire à Nanterre, autre commune du périmètre de La Défense : Rachid Kaci, le seul beur membre du cabinet de Sarkozy à l’Elysée, sera l’homme de l’UMP dans ce fief communiste, où Patrick Jarry a été élu haut la main dimanche. Ce quadragénaire d’origine maghrébine s’est certes pris une tôle au premier tour (la liste qu’il conduisait n’a fait que 14%), il reste néanmoins bien placé pour relayer à son maître les informations en provenance de Nanterre.
Rachid va avoir fort à faire. Car Patrick Devedjian se sent déjà à l’étroit dans le périmètre de l’EPAD : il a l’intention de mettre la main sur l’Etablissement public Seine Arche (Epasa), créé en 2000 pour permettre à la ville de Nanterre d’avoir, elle aussi, sa part du gâteau immobilier de La Défense. Sur ses 180 hectares, l’Epasa n’a pour l’instant lancé la construction « que » de 600 000 m2, dans des immeubles ne dépassant pas neuf étages. Ce qui fait enrager Devedjian, qui meurt d’envie de bouffer du coco.
« Il faut que nous élargissions le périmètre de La Défense, pour construire de nouvelles tours », dit-il.
« Elargir le périmètre, c’est à dire ? »
« Reprendre son bien ! »
A Nanterre, Patrick Jarry, grisé par sa victoire du 9 mars, n’a évidemment pas l’intention de se laisser faire : « Les Nanterriens n’ont pas envie que l’UMP s’occupe de leurs affaires. Ils l’ont montré dimanche : cela fait 25 ans que le maire de Nanterre n’avait pas été élu au premier tour ! ».
La bataille de La Défense ne fait que commencer.
Pour déguster le blog d’Hélène Constanty, coauteur du livre « 9-2, le clan du président » (Fayard), cliquez ici
On se rappelle comment la civilisation de l’île de Paques a disparu au 17° siècle par un déboisement massif de l’île, suivi de l’érosion des sols, diminuant les rendements agricoles et la possibilité de se chauffer (et de construire des maisons, tout bêtement). Ce déboisement a été la conséquence directe de la course entreprise entre les différentes tribus de l’île pour ériger les statues géantes si connues. En effet, pour amener les statues de la carrière à leur emplacement, les habitants ont fait des tapis de bois. Les statues de plus en plus imposantes ont nécessité de plus en plus de bois…jusqu’au déboisement total. Triste histoire…qui semble se répéter à une échelle plus vaste.
L’île de Pâques, aujourd’hui, c’est la terre. Les statues…les grands immeubles et autres gratte-ciels qui sont construits à tour de bras pour une préeminence dans le guiness book et un soi-disant prestige. On construit toujours plus haut, toujours plus grand, engloutissant des milliards de tonnes de béton, de métaux, de verres, nécessitant un entretien couteux, et une consommation d’énergie pour fonctionner extrêment élevée (on rigole des pseudo éoliennes de toit venant compenser les tours de verre) sans parler des transports qui en découlent.
Le plan de renouveau de la Défense, c’est la tribu des Epadiens et des sarkozystes qui souhaitent ériger leurs tours dans la grande compétition des tribus du monde.
Les tours Signal ne sont que les Totems des adorateurs de la secte pognon, qui ne se préoccupent pas des conséquences de leurs actes et de leur mode de vie, enrobant seulement leur discours d’un label HQE qui n’est que l’habillage vert cachant la forêt de l’incurie et des lendemains qui déchantent.
Il est toujours temps de réagir avant que notre malheureuse planète ne connaisse le triste sort de l’île de Pâques.
Je n’ai pas encore eu le temps de lire ce livre.
Patrick Devedjian "dit l’arménien" selon les écoutes afférantes à l’affaire du Cercle Concorde, prend les rennes de la Présidence du Conseil Régional
http://www.marianne2.fr/Devedjian-Balkany-un-fauteuil-pour-un_a84886.html ?voir_commentaire=oui&PHPSESSID=d9ff2323097157c52243bf5339988fca
Et oui, ces Sarkoboys constituent bien, on le voit tous les jours, une petite mafia, comme le PS ou ses amis du centre en ont eu, et en ont encore.
Un beau Système qui se tient tout ça, vivement qu’on en sorte, qu’on rompe vraiment !
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