L’établissement public d’aménagement de la Défense va devoir gratter les fonds de tiroir pour participer aux projets du Grand Paris, de gare TGV, du RER.
En renonçant à prendre la tête de l’Epad, Jean Sarkozy échappe à une avalanche de problèmes calamiteux. Car aménager La Défense, la mission de ce très opaque organisme public, n’est pas de tout repos. Il faut marchander les droits de construire avec les investisseurs (le seul gagne-pain de l’Epad).
« Une petite tour rapporte entre 20 et 30 millions d’euros et une grande entre 50 et 80 millions » susurre cette élue des Hauts-de-Seine. Mais avec la crise, les promoteurs quémandent ristourne… Et à en croire la gauche du 9-2, remontée à bloc par l’affaire Jean Sarkozy, les finances de l’Epad seraient en piètre état. Voire pas claires. En 2007 et 2008, la Cour des comptes a d’ailleurs épinglé l’établissement pour cause d’anomalies comptables.
Argent toujours. Pour Jean-André Lasserre, conseiller municipal PS de la ville de Courbevoie, l’Epad va devoir gratter les fonds de tiroir pour participer aux projets pharaoniques qui se profilent : « le grand barnum mégalo » du Grand Paris, gare TGV, boulevard circulaire de la Défense, enfouissement de la RN13, extension du RER Eole… Il y en à l’aise « pour plus de 15 milliards d’euros » !
Autre problème auquel échappe Sarko Junior en se contentant d’un poste d’administrateur au sein de l’Epad : la mise aux normes de sécurité de La Défense. « Un audit est en cours » claironne Martine Volard, conseillère municipale MoDem de Courbevoie. Et il va faire mal au portefeuille : « La Défense ne possède pas de PC de sécurité centralisé et les tunnels sous la dalle ne sont pas aux normes », détaille l’opposante pour qui le plus gros scandale reste celui des Damiers.
Il s’agit de 250 logements sociaux détenus par une filiale de la RATP, Logitransports. « Or, elle va les vendre au promoteur russe Hermitage qui veut construire une tour de logements à 10 000 euros le m2 » s’indigne Martine Volard. Quant aux habitants des Damiers qui ont découvert ce qui se tramait derrière leur dos dans la presse, ils n’ont qu’à se reloger à Vitry ou Argenteuil ! C’est d’ailleurs ce qu’on leur propose…
A cette affaire, s’ajoute une véritable bronca politique des villes entourant le petit Manhattan français. En cause cette fois ? Le projet de fusion de l’Epad et de l’Epasa, la structure qui aménage des terrains du côté de Nanterre. Le nouvel ensemble, l’Epadsa, sera en plus chargé d’aménager quelques lopins à la Garenne-Colombes. Mais à gauche (et pas seulement) on dénonce une « OPA de l’Epad sur l’Epasa » et le détroussage d’une partie des territoires de Nanterre et de la Garenne.
Quant à Courbevoie et Puteaux, toutes deux administrées par l’UMP et qui se trouvent sur les terres de l’Epad, leurs conseils municipaux ont voté contre la fusion Epad-Epasa. Mais leur avis n’est que purement consultatif. La méthode Sarkozy a encore de beaux jours devant elle dans le 9-2.
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