En Afghanistan la démocratie piétine et c’est bien dommage. Cette légère séance de surplace altère la magnifique campagne conduite par nos merveilleuses troupes sur le sol où Gengis Khan et Saladin ont usé leurs spartiates. Comment, le bon président Hamid Karzaï, nourrit au lait du trust pétrolier américain Unocal, aurait bourré les urnes lors des dernières élections ! Bourré à la corse puisque même les morts ne semblent pas assez nombreux pour remplir toutes les cases des registres électoraux ! Difficile à croire que, alimenté aussi par le bon argent démocratique de nos impôts, Kharzaï puisse être un malhonnête homme…
Pour régler ce contentieux ridicule entre un docteur qui ne porte pas de chapeau et Karzaï qui orne le chef du chef par un calot en joli poil de chameau, comme celui du père Bugeaud, je propose d’envoyer à Kaboul le subtil Robert Bourgi, le « Monsieur Afrique » de Nicolas Sarkozy. Regardez comment Robert nous a torché un chantier démocratique au Gabon… Certes, quelques africains sont morts de balles et de rage dans la tourmente du scrutin, mais, petit (1), être morts les empêche d’avoir faim, petit (2) on ne fait pas de progrès civiques sans broyer du noir, Martin Luther King ne viendra pas me démentir.
Bourgi pourrait même faire une « joint venture » entre Kaboul et Libreville. Des échanges, quoi. On baptiserait le président du Gabon Bonzaï et celui de l’Afghanistan Kargo. Ce serait une grande leçon pour tous ces taliban, des imbéciles de Pointe Noire ou de Kandahar qui n’ont même pas lu Condorcet ou Robert Badinter. C’est parfois avec des idées simples que le bonheur et la liberté progressent dans des contrées ou manque la lumière de l’Occident.
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