« Kaboul Disco 2 » ou le quotidien de Nicolas Wild, jeune dessinateur français parti travailler pendant plus d’un an en Afghanistan. Carnet de bord.
« Le meilleur que l’on puisse ramener de voyages, c’est soi-même, sain et sauf ». C’est avec cette « sagesse persane » que commence Kaboul Disco 2, dernier album de Nicolas Wild dans lequel il raconte la suite de ses aventures afghanes.
Après des vacances bien méritées en France, le jeune dessinateur revient à Kaboul pour continuer son travail d’illustrateur chez Zendagui Média, agence de communication basée dans la capitale afgane. Ses premières missions d’illustration sur la Constitution du pays achevées, il est cette fois chargé de croquer une campagne de lutte contre l’opium, commanditée, à l’époque dans le plus grand secret, par l’ambassade américaine de Kaboul. « L’opium tue ». Les affiches de Nicolas et de ses collègues s’étalent dans tout le pays, premier producteur mondiale de ce puissant psychotrope.
Quand ils ne travaillent pas, les expat’ se retrouvent à « La Joie de vivre », repère pour frenchies et autres occidentaux qui rêvent « d’un bon bœuf bourguignon ». Outre la vie de cette « poignée d’irréductibles gaulois », le dessinateur français, en fin observateur, raconte en images la réalité afghane. L’élection des députés. Un moment clé dans la vie du pays. Si Nathan, employé de Zendagui, se targue d’assister à la « naissance d’un démocratie », son collègue afghan Ramin ne le voit pas du même œil : « Alors merde ! C’est parce-que je suis plus instruit que j’ai pas voté ! Plus instruit sur ce simulacre de démocratie ! Plus instruit sur le nombre de candidats qui ont du sang sur les mains ». Et de poursuivre : « Je hais mon pays ! Dès que je le pourrai, je me casse à l’étranger ! ». Décalage flagrant. Nicolas Wild met en scène la naïveté des expatriés qui vivent, malgré la situation afghane plus que préoccupante, dans une certaine inscouciance.
Partir. Quitter l’Afghanistan. Le dessinateur y pense après les violentes émeutes anti-occidentales de mai 2006. Mais à l’heure du départ, il ne reçoit pas le traditionnel tapis afghan, normalement offert par les copains de l’agence, persuadés qu’il reviendra.
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