France Inter dévoile que peu avant les rapports de Bernard Kouchner sur la Santé au Gabon en 2004, le Quai d’Orsay avait très officiellement remis un rapport de 160 pages à l’Etat gabonais en 2002.
En ces temps de crise économique, louées soit les fourmis, qui amassent en prévision de temps plus rudes, quand les cigales tombent. Béni soit dès lors Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et des factures étrangères, qui a su se mettre à l’abri des vicissitudes de la vie.
Dézingué politiquement, inexistant au parti socialiste autant que rayonnant dans les sondages, le French Doctor a connu sa traversée du désert, jusqu’à sa nomination au Quai d’Orsay (ou Quai d’or frais) en 2007. Mais ne s’est pas lamenté et a su se retourner. Un rebond qu’il convient de saluer.
France Inter, par la plume et la voix de Benoît Collombat n’y manque pas aujourd’hui. Et décrit avec forces détails l’ensemble des contrats pour lesquels a été rémunéré le consultant Bernard Kouchner, passé de l’humanitaire au charity’Business avec le temps, avec des pays à la réputation aussi affriolante que leurs gouvernants sont corrompus. Gabon, Congo-Brazzaville après la Birmanie, le Niger ou le Kurdistan. À qui des rapports sur le travail forcé, la prévention de la grippe aviaire, du sida, ou d’avisés conseils sur la tenue d’états généraux de la santé, ou la création d’une assurance maladie.
Plus qu’avisés, précieux et coûteux. Avec ces rapports, l’ancien de Médecins sans frontières ou de médecins du Monde a gagné un nouveau surnom en Afrique, « Coute-cher ». Pour pas grand-chose. Les rapports gabonais sur la Santé, datés de 2004 facturés 2,6 millions d’euros et posés sur la place publique par Bakchich, ne représentent à ce jour que 15 pages. Quand l’avocat du ministre en promet plus de 100…marqués du sceau secret défense au Gabon. Et que, comme le dévoile France Inter, le ministère des Affaires Etrangères avait en 2002, réalisé un volumineux rapport de 160 pages sur le même sujet. Soit deux ans avant les liminaires remarques du docteur Bernard… Sans doute le rapport n’avait-il pas été aussi bien vendu à Omar Bongo.
Quant à l’état sanitaire des contrées gabonaises, congolaises, nigériennes, ou kurde… Sûr que les millions qu’ont coûté prose et vers du sieur Bernard n’ont pas été investis dans les hôpitaux. Fin 2008 encore, devant l’état de délabrement des structures publiques de son pays, le président Omar Bongo a dû se faire évacuer vers une clinique privée de Libreville, après un violent malaise. L’enquête de France Inter
A lire ou relire sur Bakchich.info :
J’attends avec impatience la plainte en diffamation de Bernard Kouchner contre Pierre Péan. J’avais admiré avec quel talent Maître Kiejman s’était glissé dans la peau de Marie Trintignant pour enfoncer Bertrand Cantat. Nul doute qu’il nous fera autant pleurer sur la façon dont a été traité Bernard Kouchner ("Moi qui me suis tant battu pour dénoncer le malheur des pays en détresse" affirme celui-ci dans son article du Monde du 21 juillet 2005* intitulé "Cessons de nous mentir"). Pour 25 000 euros reçus par "BK Conseil" et qu’il avait dû rétrocéder ultérieurement à des associations humanitaires, Bernard Kouchner avait accepté de cirer les pompes de Total dans sa station-service de Birmanie. Comme cela n’était pas du tout dans la ligne de ses certitudes antérieures, il s’en était ainsi expliqué : " Hurlant avec les loups sans connaître la réalité, j’avais pendant des années incriminé Total… Je ne reculerai plus devant les vérités, même si elles bousculent des certitudes,surtout les miennes." Malheureusement, Total lui-même n’avait pas été convaincu par le plaidoyer de Bernard Kouchner puisqu’il avait préféré indemniser les plaignants pour faire cesser les poursuites engagées contre ses dirigeants sous l’accusation de "travail forcé". Je ne suis donc pas étonné des accusations de Pierre Péan sur le comportement de Bernard Kouchner en Afrique.
*En dehors de cet article de Bernard Kouchner sur lui-même dans Le Monde, on pourra s’intéresser à d’autres articles dans la Chronique d’Amnesty International d’octobre d’octobre 2004, dans Royaliste et dans La Grande Relève en juin 2007.
L’info de France Inter n’a rien d’"exclusif"… Challenges avait déjà révélé l’existence de ce rapport dans son numéro du 12 février : "Questions sur l’originalité de l’étude d’Imeda ensuite. Celle-ci reprend des éléments d’un rapport réalisé en 2002 par des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères français sur l’« Evaluation de la coopération française dans le secteur santé au Gabon ». Lequel inclut un mémo du ministre de la Santé gabonais de l’époque, André Mba Obame, sur « un Projet de mise en place d’un système de couverture maladie au Gabon ». Or ce projet recèle l’idée-phare du rapport d’Imeda : l’instauration d’un financement public spécifique pour la couverture des indigents."
L’article complet se trouve ici : (sous le paragraphe "Missions au gabon")http://www.challenges.fr/magazine/evenement/0155.018744/ ?xtmc=imeda&xtcr=5
Plus qu’avisés, précieux et coûteux. Avec ces rapports, l’ancien de Médecins sans frontières ou de médecins du Monde a gagné un nouveau surnom en Afrique, « Coute-cher ».
hahaha koute cher va encore envoyer ses copains dans les médias pour nous expliquer qu’il s’agit de mensonges