Jusqu’au bout le procureur de Tahiti, Jean Bianconi, aura tenté de protéger Gaston Flosse et Jacques Chirac. Surtout dans le dossier de la disparition de JPK. Mais la roue tourne…
A Tahiti, il y en a qui doivent attendre le mois de juin avec impatience. C’est en effet à ce moment que le procureur de Papeete, Jean Bianconi, quittera la Polynésie. Ce chiraquien convaincu est arrivé à Tahiti en 2003 en provenance d’Aix-en-Provence où il présidait la Chambre d’appel. Depuis plusieurs années, à Tahiti, il prenait soin d’enterrer les dossiers susceptibles de nuire à Gaston Flosse, l’ancien parrain de la Polynésie, et de son protecteur, l’ex président Jacques Chirac.
Il devrait être remplacé par l’actuel procureur d’Ajaccio, José Thorel, un sarkozyste pur sucre. Le vent tourne sur le lagon judiciaire tahitien… Et en particulier dans l’affaire JPK, du nom du journaliste d’investigation Jean-Pascal Couraud, porté disparu depuis 1997 et probablement assassiné. JPK s’intéressait de près aux liens financiers entre Gaston Flosse et Jacques Chirac. Dans ce contexte, autant dire que le départ de Jean Bianconi est une excellente nouvelle pour le juge de Tahiti, Jean-François Redonnet, qui enquête sur la disparition du journaliste et piaffe d’entendre messieurs Chirac et Flosse.
En attendant, la voie est maintenant libre pour de nouveaux témoignages. Et c’est le mensuel Tahiti Pacifique qui annonce la bonne nouvelle dans son édition d’avril 2009 : « dans l’affaire JPK, un témoin surprise s’est présenté devant le juge d’instruction Redonnet. Il s’agit d’une personne qui dit avoir été témoin de l’enlèvement de Jean-Pascal Couraud par une camionnette blanche en 1997, “d’une telle violence et rapidité que j’en ai été choqué” ». Affaire à suivre et, cette fois, sans le procureur Bianconi dans les pattes…
Ce dernier aura tenté jusqu’au bout de protéger Gaston Flosse et Jacques Chirac y compris en portant plainte pour diffamation, en mars 2007, contre cet impertinent mensuel tahitien et son directeur Alex W. du Prel, qui mettent un point d’honneur à enquêter dans l’affaire JPK. Le substitut du procureur, Christophe Perruaux depuis muté à Marseille, et le juge d’instruction Philippe Stelmach, se sont joints à Bianconi dans cette action. La plainte a été déposée à Paris, « en catimini » selon Alex W. du Prel — et l’affaire a été plaidée le 19 mai devant la 17è chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de la capitale.
En cause ? Un article intitulé « Oui, JPK a bien été assassiné ! » publié dans Tahiti Pacifique en janvier 2007 et qui dénonce ce que le frère de JPK qualifie de « refus d’enquêter sérieusement » sur fond de « mainmise politique sur le judiciaire ». Entre autres perles, Axel W. du Prel recense les « facteurs qui ont donné au fil du temps de la crédibilité à la thèse de l’assassinat » et, en premier lieu, « la rapidité et la férocité manifeste du parquet de Papeete vis-à-vis de Vetea Guilloux pour contrer ses révélations ».
Employé du groupement d’intervention polynésien (GIP), les tontons macoute de Gaston Flosse, Vetea Guilloux avait osé affirmer que des barbouzes du GIP « ont torturé puis noyé au large de Papeete le corps lesté de parpaings ». En guise de punition, après une trentaine d’heure de garde à vue, il a été jugé en comparution immédiate puis condamné à 12 mois de prison dont 9 avec sursis pour « dénonciation calomnieuse ». Au final, la Cour de Cassation avait tout simplement annulé cette condamnation délirante en octobre 2006 : Guilloux avait pris deux fois plus que ce que prévoyait le Code pénal !
Dans l’affaire de diffamation qui oppose le procureur Bianconi, son ancien substitut Perruaux et le juge d’instruction Stelmach au journaliste Axel W. du Prel, le verdict sera connu le 23 juin prochain. L’enquête sur la disparition de Jean-Pascal Couraud, elle, continue et promet de nouvelles révélations…
A lire et relire sur Bakchich.info :
Et l’incroyable histoire du compte Japonais de Jacques Chirac
je vous admire de faire votre travail sans perdre la mémoire, les français se mettent à adorer Chirac
Je pense à tous les journalistes qui ont écris, dénoncé la profitation de Chirac et ses amis, les affaires un vie vouée à profiter aux frais de la République.
Résultat impunité totale, Alzheimer collectif, il y a de quoi devenir dépressif, de démissioner pour aller travailler sur une chaîne à l’usine, et de maudir Dieu de vous avoir donné le don de réfléchir, et de ne pas oublier….