Le même jour, mercredi 21 novembre, l’ancien Président de la République est à la fois mis en examen à Paris et mis en cause dans une autre procédure à Tahiti sur ses liens financiers avec Gaston Flosse. Le journaliste Nicolas Beau qui prépare, avec Olivier Toscer, un livre aux Editions "les Arènes" sur le compte japonais de Chirac, revient pour Bakchich sur ces dossiers.
Avec l’ancien président de la République, une affaire judiciaire peut en chasser une autre. Hier jeudi, Jacques Chirac était mis en examen par la juge Siméoni dans le dossier des chargés de mission de la mairie de Paris. Incontestablement une première dans l’histoire de la Cinquième République. Il n’est pas si fréquent qu’un ancien chef de l’Etat risque dix ans de prison.
Le même jour, le pauvre Chirac apprenait de bien mauvaises nouvelles en provenance de Tahiti.
En effet, la chambre d’accusation du tribunal de Papeete autorisait la justice locale à réclamer les pièces qui concernent, dans l’instruction du dossier Clearstream, le fameux compte que Chirac aurait possédé au Japon dans les années 90 à la Sowa Bank, l’établissement de son ami Osada.
Comment un juge à Tahiti peut-il s’intéresser aux économies de l’ancien Président ? Et bien, l’histoire mérite d’être contée. Voici une dizaine d’années, un journaliste courageux, Jean Pascal Couraud, dit JPK, s’intéressait aux malversations de Gaston Flosse, grand pote de Chirac et roitelet de cette lointaine collectivité française pendant des années. Or, en 1997, JPK disparaît, sans laisser de trace ; son corps n’a jamais été retrouvé. Depuis, son avocat a expliqué à la justice comment son client avait recueilli plusieurs témoignages sur les versements discrets de Flosse vers des comptes au Japon.
Aujourd’hui, deux thèses s’affrontent sur la disparition du journaliste : celle du suicide que défendent des amis de Flosse et celle de l’assassinat, mise en avant par le comité de défense de la mémoire du journaliste. Une instruction a été ouverte qui est en cours. Et la famille de Jean-Pascal Couraud, qui s’est portée partie civile, a demandé la transmission des pièces du dossier Clearstream concernant les liens Chirac-Flosse-Osada. La ministre de la Justice, Rachida Dati, vient d’écrire à la mère de JPK un mot de réconfort qui a, semble-t-il, beaucoup touché la famille.
De nombreux indices rendent la thèse de l’assassinat, sinon certaine, au moins plausible. Les manières de Flosse en effet ne sont pas toujours délicates. Ainsi ce grand humaniste a-t-il créé une garde prétorienne, composée d’une centaine de mercenaires. Et ce ne sont pas franchement des gens très recommandables, à en croire un rapport publié voici deux ans par la chambre régionale de la Cour des Compte (et qui est public). Lequel rapport a déclenché une instruction, confiée à Paris aux juges Siméoni et Van Ruymbeke. En octobre dernier, les deux magistrats ont envoyé à Tahiti une escouade d’une petite dizaine de fins limiers. Ces flics financiers de Nanterre qui ne passent pas pour des man,chots ont passé trois semaines à Papeete à éplucher les comptes des amis de Flosse. Et ils sont revenus avec quelques dizaines de kilos de documents qui, d’après une source judiciaire, seraient « édifiants ». L’étau se resserre sur le vieux Gaston, y compris sur le plan politique puisqu’il est totalement lâché par le nouveau Président, Nicolas Sarkozy.
Plus grave, un ancien membre de la garde présidentielle de Flosse a raconté au juge d’instruction que Jean-Pascal Couraud avait bel et bien été torturé, puis tué et jeté dans le lagon avec un peu de béton armé pour que le corps ne remonte pas à la surface. Depuis, ce témoin, visité dans sa cellule par quelques gendarmes mal intentionnés, est revenu en partie sur ses propres déclarations.
Dans le « message » adressé fin 1996 par le chef de poste de la DGSE à Tokyo, où il est fait état du fameux compte, les barbouzes français expliquent également que le banquier et ami de Chirac Osada aimait lui aussi s’entourer de quelques gros bras qui ne rechignaient pas à montrer leurs muscles et à monter des coups tordus.
Non, les amis de Chirac, Flosse et Osada par exemple, ne sont pas infréquentables. L’ancien Président, chacun le sait, est un grand humaniste qui fréquente des gens bien. Mais tout de même, l’Ex devrait conseiller à ses chers amis de mieux s’entourer.
Les tracas judiciaires de Chirac dans Bakchich
-Les fantasmes de Me Jean Veil
- Chirac convoqué au pôle financier ce matin et mis en examen
- Chirac trime pour son immunité
- Emploi fictifs et faux chargés de mission :tout le monde aime Chirac !
Terriblement instructif ! Merci Bakchich. Les media étant couchés à plat ventre et baillonés par leurs actionnaires amis de L’Elysée, on ne peut compter sur eux pour nous éclairer. C’est plutot l’organisation de la desinformation de masse ! Comment est-il possible que pas un quotidien d’hier n’ait repris les infos parues dans Marianne sur le fait que Sarkozy, Ministre des Finances en 2004, ait été informé par la cellule anti blanchiment des retraits importants et frauduleux en especes du patron de l’UIMM ( MEDEF ) et ait donné, semble-t-il à Tracfin l’ordre de laisser ce dossier " en attente" ??? Où sommes-nous ? Ces journalistes ont la trouille , ils se couchent , ils sont " fluidifiés" par les fonds opaques du Patronat ? Nous ne sommes plus vraiment en Démocratie.
Si SARKO déteste Chirac, il est peut être possible qu’il le fasse pendre à un croc de boucher, pour reprendre cette si élégante expression du Narcisse de la République à propos de Villepin dans Clearstream. Or de Villepin à chirac, il n’y a qu’un millimètre…
J’ai écouté des émissions sur ce sujet ,
le fond du problème c’est que nos hommes ne se croient pas au dessus des lois ! Ils le sont , ils s’auto-controlent et s’auto-aminstient !
Auto… :Le fond du problème effectivement …historique et permanent.
Qu’écrivait André de Jouvenel en 1913 dans sa "république des camarades" ?
« C’est une vérité d’école qu’une démocratie repose sur le contrôle. Pour que le contrôle existe, disait Montesquieu, il faut que les pouvoirs soient séparés. Il y avait jadis trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Aujourd’hui, il y en a un quatrième, qui est la presse. (Note : écrit en 1913) En principe, les pouvoirs continuent à être séparés. Mais ils voisinent. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont prit l’habitude de se rencontrer : à la Chambre, dans le salon de la paix, au palais de justice, dans la salle des pas perdus, et encore dans les antichambres ministérielles, dans les salles de rédaction, dans le monde et jusqu’au café. Des rapports cordiaux sont nés. Les pouvoirs ne sont pas confondus, ils sont seulement très liés. »
« Tout compte fait, il existe, en France, quelques centaines ou tout au plus, quelques milliers de personnes qui détiennent la puissance publique à des titres divers. Elles sont chargées de se contrôler les unes les autres. Malheureusement elles préfèrent s’entendre toutes ensemble. Ce n’est ni le gouvernement d’un seul, ni le gouvernement de tous : c’est le gouvernement d’un certain nombre."
la solution passe par une réforme drastique du cadre institutionnel en commençant par la suppression du sénat " le lieu de retraite des anciens députés : un sénateur, c’est un député qui s’obstine. A de Jouvenel", temple de conservation de tous les immobilismes, par la réduction du nombre de communes, la suppression du département… Mais les français veulent-ils de telles réformes ?
Roland Dumas prêche pour sa paroisse, Il regrette la mise en examen de Chirac http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20071122.OBS6071/roland_dumas_regrette_la_mise_en_examen_de_chirac.html
Entre assoiffés de fric on se soutient,
Roland Dumas ancien président socialiste du Conseil constitutionnela été condamné dernièrement dans l’affaire de la succession Giacometti
Pas de vague dans les journées j’ai trouvé l’information en lisant Aladin, mensuel des chineurs…
Va t’il échapper à la radiation du barreau…
Quelques réactions dont une autre d’un membre du Conseil constitutionel partisan de la prescription des abus de biens sociaux
Tous les délinquants de France doivent revendiquer la même défense que ces honorables membres du conseil constitutionel !
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp ?id=461895
Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et proche de Jacques Chirac, lui a exprimé "estime et amitié". Partisan de la prescription des abus de biens sociaux, Pierre Mazeaud estime que "les Français ont d’autres soucis que de revenir vingt ans, trente ans en arrière et pourquoi pas maintenant 50 ans".