Alors, ce livre sur Chirac et le Japon, comment cela marche ? Ah la question vacharde ! Et bien, notre livre à Olivier et moi ne marche pas du tout. Les Français se tapent de connaitre les frasques de Jacques Chirac au Japon. Et tant pis s’il a fréquenté là bas d’anciens criminels de guerre et des banquiers verreux. Et tant pis si un livre l’accuse d’avoir détourné à son profit l’appareil d’Etat pour masquer ses petits larcins !
On avait pourtant, Olivier et moi, fait fort dans ce petit livre : voici l’entourage de Chirac accusé au détour d’un chapitre d’avoir tenté d’intimider, via un "accident" de la circulation, un ancien magistrat coupable d’en savoir trop ; voici un chef de l’Etat acceptant d’instrumentaliser sa politique étrangère au profit de petits calculs bassement financiers.
Notre éditeur qui croyait dans le succès de ce livre en avait tiré 16 000 exemplaires. Le bouquin fut exposé partout, en tète de gondole. Certains auteurs ont l’impression parfois de ne pas avoir été soutenus par leur maison d’édition, d’avoir été oubliés par les distributeurs. Tel n’est pas notre cas. Et merci aux confrères, de Ruquier aux Grandes gueules jusqu’à Libération, pour avoir parlé, et en bien, de notre modeste ouvrage.
La réalité , la voici : la séquence Chirac est terminée, oubliée. Pas question pour l’opinion de chercher à se faire une idée du bilan d’un chef de l’Etat qui a quitté le pouvoir il y a un an, autant dire une éternité. Chirac a parfaitement réussi sa sortie, grand humaniste devant l’éternel passant même, en une du Monde, pour défendre l’agriculteur africain ! Un comble pour un homme qui a défendu la PAC et les grands céréaliers de la Région parisienne, causant la ruine des petits exploitants de l’hémisphère sud.
Un juge de Tahiti, chargé d’enquêter sur la disparition de Jean Philippe Couraud, le journaliste tahitien dont la famille pense qu’il a été assassiné par les sbires de Flosse, le roitelet de Tahiti et financier de Chirac, est à Paris pour quelques jours. Il a versé notre livre à son dossier ; des flics de la Brigade financière sont venus voici quelque temps chercher notre bouquin aux Arènes. Et voici ce juge qui interroge, à Paris, les anciens de la Dgse qui ont eu à connaitre de l’affaire japonaise.
Un petit espoir dans un océan d’amnésie.