Jean-Pierre Raffarin, mauvais joueur ? Après avoir cru à la présidence du Sénat, il manifeste aujourd’hui sa mauvaise humeur. Au point, selon l’Elysée, d’avoir franchi la ligne rouge.
« Parmi les anciens Premiers ministres, ce n’est pas Édouard Balladur qui me pose le plus de problème… », a lâché Nicolas Sarkozy en conseil des ministres, mercredi 22 octobre. Ce jour-là, le président recevait, à 9h30, son ancien mentor et ancien chef du gouvernement pour régler avec lui la composition de la commission Balladur, chargée de réfléchir à la fusion des départements et des régions. « Mais au moins, avec Balladur, on peut discuter », précise un ami de Nicolas Sarkozy. Sous-entendu : ce n’est pas le cas avec tous !
En ce moment, le problème viendrait plutôt de Jean-Pierre Raffarin. Car le sénateur UMP de la Vienne et ancien Premier ministre n’a pas digéré de perdre la présidence du Sénat, le 24 septembre, face à Gérard Larcher. Depuis, « JPR » comme il se nomme lui-même sur son blog bougonne dans son coin, persuadé d’avoir été victime de la trahison de ses amis politiques. « Raffarin est un mauvais perdant ! », raille un conseiller de Nicolas Sarkozy « Pourtant, quand on fait de la politique, il faut accepter d’être battu. C’est la première règle ». La seconde : savoir se faire discret en cas de traversée du désert…
Mais à force de trop vouloir exister et d’avoir fait le pied de grue pour participer au voyage présidentiel au Québec, le 24 octobre, Raffarin risque de perdre toutes les cartes qu’il avait en main. Selon un autre intime du chef de l’État, « le président a peu apprécié que Jean-Pierre Raffarin se répande dans les médias. Surtout pour raconter en ricanant qu’il avait refusé le poste de commissaire européen, que lui avait proposé Nicolas Sarkozy fin septembre ». L’entretien entre les deux hommes ne s’était pas d’ailleurs pas très bien passé. Jean-Pierre Raffarin avait décliné une à une les propositions du président de la République. Et avait exigé l’élection du sénateur René Garrec à la questure du Sénat. Cher payé, avait jugé l’Élysée, pour contenter un perdant et obtenir la paix des braves.
Simple accès de colère ou début d’une guérilla ? Raffarin, qui part se reposer quinze jours à l’île Maurice pour les vacances de la Toussaint, a décidé de se donner du temps pour y réfléchir. Pas sûr que Sarko l’attende !
À lire ou relire sur Bakchich.info :
Raffarin est une baudruche : il serait peut-être bon de se souvenir que le cachalot de la Vienne l’avait choisi pour "dauphin" après s’être surtout assuré qu’il n’aurait jamais l’envergure lui permettant de lui faire de l’ombre …
C’est assez amusant tous ces "poids lourds" inconsistants à qui on fabrique une aura avec la complicité de la presse : Palin aux Etats Unis, Raffarin ou Martinon ici. Et on peut décliner dans la gamme des "hauts fonctionnaires" comiques : les Rondot ou les Bertrand (c’est vrai qu’il faut l’avoir connu pour savoir à quel point ce chef du personnel d’une direction de la police était nul et ne pas tellement comprendre comment il a pu être nommé directeur du temps de la gauche).