Numéro deux de la liste UMP en Ile-de-France pour les européennes, Rachida Dati cherche à être nommée, en prime, à la tête de l’Institut du Monde Arabe. Un tremplin pour la mairie de Paris ?
C’est peu dire que Rachida Dati, programmée désormais pour quitter le ministère de la Justice en juin prochain, voire même avant, a accueilli sans enthousiasme excessif la perspective de figurer sur la liste de l’UMP en Ile de France au moment des Européennes. Les séjours, même brefs, dans la belle ville de Strasbourg n’enthousiasment guère nos politiques. Et Rachida Dati, encore moins que les autres, compte tenu de son gout prononcé pour les paillettes et les diners en ville.
Disons que notre ministre de la Justice préfère les petits fours aux plats de choucroute qui ont fait la renommée de la capitale alsacienne. Et que après la dure campagne que Rachida Dati a inaugurée, en jean, samedi dernier, dans le quartier du Val-Fourré à Mantes la Jolie, elle souhaite participer à des conclaves plus festifs. D’où l’intense lobbying que, parallèlement à sa campagne pour les Européennes, la ministre a entrepris pour obtenir la présidence de l’Institut du Monde Arabe (IMA), un joli tremplin pour se lancer dans la course pour la mairie de Paris.
Choucroute donc à Strasbourg et tagine à Paris. L’IMA est une belle sinécure : un cabinet particulier, un chauffeur, un secrétariat, des frais de déplacement illimités ou presque, une carte de crédit. C’est surtout l’occasion pour le Président de cette belle institution de verre et d’aluminium de croiser, à Paris, les élites du monde arabe et d’inaugurer, avec le gratin, expositions et colloques. Et Dieu sait si Rachida Dati cultive, ces derniers temps, ses liens avec le Qatar, où elle passe fréquemment ses fins de semaine. Une soeur de Rachida travaille d’ailleurs dans une fondation animée par l’épouse de l’Emir du Qatar.
Habile, Rachida Dati met aussi en avant la fidélité des liens que, d’origine marocaine, elle a montré pour le Palais. Cette fidélité remonte à l’époque d’Hassan II et de Driss Basri, alors qu’elle travaillait pour Charles Pasqua dans les Hauts de Seine. Il fallait entendre le redoutable Basri, avant sa disparition, parler avec émotion de sa jeune protégée.
Du coup, Rachida Dati a bénéficié en coulisses du soutien de l’Ambassadeur du Maroc, Fathallah Sijelmassi. Agé seulement de trente huit ans, « Fethi » a navigué, jeune, dans les cercles huppés de la ville de Rabat, que fréquenta assidûment Rachida. L’ épouse du diplomate est la nièce de l’actuel Premier ministre, un vieux routier de l’Istiqlal. Hélas pour Rachida, Fathallah Sijelmassi, a été rappelé brutalement au Maroc en novembre 2008.
Le principal obstacle pour Rachida Dati reste l’actuel Président de l’IMA, Dominique Baudis, par ailleurs tête de liste UMP dans le Sud Ouest. C’est que ce notable toulousain n’a aucune intention de quitter ses fonctions à l’IMA, lorsqu’il intégrera le parlement européen. Ses proches sont très remontés contre la campagne que Rachida Dati mène en coulisses pour prendre sa place. « Une intrigante », tranche l’un d’eux.
Mais en matière de goût pour le cumul et de désinvolture vis-à-vis de leurs futurs électeurs, Baudis vaut largement Rachida.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
J’ai lu en quelques heures le livre Un rimmel et des larmes de Jacqueline Remy, après avoir lu bel ami.
Le portrait de Dati est celui d’une affabulatrice, une menteuse, une manipulatrice, intrigante, feignante, une traîtresse, cancanière,foutant la zizanie,jalouse, aimant le luxe, les amis riches, les protecteurs riches amis ou amants, une opportuniste, une pistonnée sans talent ni mérite prête à tout pour arriver en haut et y rester, etc etc
Finalement Dati sort d’un cercle plus chiraquien que sarkoziste.(bonnet blanc et blanc bonnet)
Je ne suis pas fan du tout de cette femme, mais je me sens mal à l’aise.
Jamais les journalistes n’ont mis autant de zèle pour fouiller dans la vie d’une ou d’un politique.
Combien de journalistes seraient prêt à faire alliance une pourriture pour avoir un article ? Dati est à l’image de votre confrérie, elle nage dans un milieu de voyous, et se sert des autres sans aucun état d’âme, "et met sa morale de côté quand ça l’arrange"….
L’auraient-ils fait si Dati n’avait pas "des origines" en représentant la première femme issue de la diversité qui obtient un Ministère important.
La vie de Dati est fouillée de son enfance à sa vie de femme, de son réseau, de ses amants, de sa vie privée jusqu’au nom du père de son enfant qui ne regarde personne, sauf si cet homme a des contrats avec l’État.
La seule question intéressante, sur laquelle je me permets de la juger est une position de citoyenne sur les questions touchant la République, sur sa compétence des abus aux frais de la République, les lois répressives qu’elle a mené, des passes-droits qu’elle peut utiliser en se croyant dans une monarchie.
Lorsque je lis un livre, ou si je regarde un tableau, je ne m’intéresse pas de savoir, si l’auteur à coucher avec les vieilles peaux du CAC,ou si il est fidèle en amitié etc etc .
Mais j’aimerai aussi lire des livres, des articles fouillés sur d’autres personnalités politiques, en commençant par Nicolas Sarkozy.
Cet acharnement sur Dati et pas sur les autres proches de Sarkozy ou de la politique, qui ne valent pas mieux qu’elle, m’interpelle ?
Elle est ce qu’elle est, mais personne ne pourra lui enlever un point :
Elle est arrivée où elle a rêvé d’être, en utilisant les moyens qu’elle a voulu, la pitié, son corps, la manigance, les mensonges.
Mais peu de gens peuvent se vanter d’être arrivé d’une cité à la place Vandôme, en 20 ans, "en sortant de nul part", et ça prouve une force de caractère hors du commun.