L’arrivée de Carla Bruni n’a pas fait que des heureux. Si les conseillers de Nicolas Sarkozy ont trouvé qu’il gagnait en sérénité, Rachida Dati, elle, l’a mal vécue. La Garde des Sceaux, que Cécilia ex-Sarkozy appelait sa "sœur", a perdu de son influence à l’Élysée.
Extrait de l’article publié le 5 juin :
En ce début d’année 2008, le pire est encore à venir. Le cauchemar s’appelle Carla. Comme un ouragan, la chanteuse débarque dans la vie du Président. A la sidération générale, ce n’est pas une passade, et quatre mois seulement vont séparer le divorce du remariage de Nicolas Sarkozy. Dès le voyage de Sarko en Inde, les gazettes comme le protocole s’arrachent les cheveux pour savoir si, oui ou non la nouvelle « petite amie » du chef de l’ État peut ou pas figurer dans un voyage officiel dans un pays perché à dos d’éléphant sur les principes.
Guest star hier des voyages officiels, Rachida joue désormais les chaisières aux côtés de son patron lors d’un debriefing « off » de Sarkozy devant les journalistes à l’ambassade de France, à New Delhi. « La pauvre en était à regarder l’heure, les yeux dans le vague », rapporte sans pitié un envoyé spécial.
Le 30 janvier 2008, Carla Bruni organise une soirée surprise pour l’anniversaire de Nicolas. Une soirée qui marque la descente aux enfers de Rachida Dati. Comme seul l’avait signalé Bakchich à l’époque, Rachida est acceuillie par Carla Bruni par un : « j’ai hésité à t’inviter mais finalement je l’ai fait ». Dati découvre alors les happy fews conviés à la soirée et surtout la présence en force des membres de « la Firme ». Tous bannis durant l’ère Cécilia. Tous ennemis mortels de Rachida Dati.
Incontestable maîtresse de maison, Carla Bruni sait recevoir. Ce qui lui vaut ce compliment de Nicolas : « elle, au moins, aime mes amis ». Et lors du récent voyage à Tunis, c’est Rama Yade qui a le droit aux amicales remarques du chef de l’État lorsqu’elle abuse des petits fours, lors d’une réception à l’ambassade de France : « Fais attention à ton régime Rama, tu vas avoir un gros cul ! ». Et on a vu la pauvre Rachida esselée, tenter de séduire les invités de Carla Bruni dont le témoin à son mariage avec Sarko, une top modèle tunisienne.
Quelle porte de sortie s’offre aujourd’hui à Rachida Dati ? Il ne fait guère de doute que, lors du prochain remaniement ministériel, elle quittera la place Vendôme. Elle n’y passe d’ailleurs guère plus, ayant investi toute son énergie pour s’emparer de la présidence du groupe UMP au Conseil de Paris. Maire du VIIe arrondissement, elle est en compétition avec Christine Lagarde, ministre de l’Économie mais qui n’est pas parvenue à se faire élire dans le XIIe arrondissement. Sarkozy a déclaré, en présence de Rachida, qu’il n’y aurait pas « de bataille de dames » ; propos interprétés comme un soutien implicite à son ex–favorite. Mais pour certaines sources hauts placées, dans l’appareil de l’État comme à l’UMP, on fait une autre lecture des déclarations du Président. Pour l’un, « Rachida est politiquement morte. L’UMP la hait et jamais ne lui cédera la présidence du groupe à Paris ». Pour l’autre, « l’état de grâce est terminé. Si politiquement, Nicolas Sarkozy ne peut pas se permettre d’endosser le sacrifice de Rachida, il peut bien mettre à profit le bordel qui règne actuellement à l’UMP pour faire endosser son éjection par les élus parisiens ». A l’insu de son plein gré, forcément.
Ne jamais dire « fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». Contre toute attente, c’est à notre confrère du Point que l’on doit de découvrir en exclusivité mondiale les bonnes feuilles du livre « so people » d’Yves Azéroual et Valérie Benaïm : Carla et Nicolas, la véritable histoire. Parmi les extraits sélectionnés par le Point, figure donc le récit d’une visite de Rachida au palais de l’Élysée ; ce qui donne ceci : « Avant le dîner du réveillon (du 31 décembre), Carla et Rachida se promènent dans les appartements privés de l’Elysée. Elles traversent la chambre à coucher. A la vue du lit, la chanteuse se penche vers la ministre qu’elle connaît depuis, et lance, mi-sérieuse, mi-ironique : "Tu aurais bien aimé l’occuper n’est-ce pas ?" Cette pique jette un froid. Les deux femmes, qui vont apprendre à se connaître, vont aussi apprendre à se détester ».
Un passage d’autant plus piquant, qu’il y a quelques mois, le patron du Point, Franz–Olivier Giesbert, s’était fendu d’un éditorial dans lequel il réglait quelques comptes avec l’Express. « Jamais nous ne franchirons le seuil d’une chambre à coucher », professait Fog. Mais parfois, nécessité fait loi.
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