Rachida Dati a encore réussi à créer la polémique. Son retour au gouvernement, cinq jours après son accouchement, n’est pas passé inaperçu. L’affaire est prise au sérieux. Et pas qu’en France !
Rachida Dati, sortie en milieu de semaine de la clinique où elle a donné naissance à une petite fille, était la reine de la fête au Conseil des ministres, mercredi 7 janvier. Dans la cour de l’Élysée, les photographes s’en sont donnés à cœur joie – et l’intéressée aussi ! – pour immortaliser la scène : une maman ministre à 43 ans en pleine forme, haut perchée sur des talons noirs, le sourire de rigueur et le ventre à peine arrondi. Rien de moins.
De retour cinq jours après un accouchement par césarienne, est-ce normal docteur ? Aux yeux de certains, l’acte serait à saluer. Jean-François Lamour, président du groupe UMP au conseil de Paris, a d’ailleurs utilisé le terme de « prouesse » soulignant « la force de caractère » de la Garde des Sceaux. Le ministre des Transports, Dominique Bussereau s’est dit, lui, carrément « bluffé ». Quant à Nicolas Sarkozy, il semble qu’il ait applaudi des deux mains. De quoi la remettre en selle au Château ?
Pour d’autres, Rachida Dati donnerait un mauvais exemple. Les questions grossissent en effet sur le Net, notamment sur les forums de discussions. Les internautes s’inquiètent que le retour rapide de la ministre ne mette en danger le congé maternité. Le débat a également infiltré le monde des entreprises. « Rachida Dati est retournée au boulot au bout de cinq jours, pourquoi pas toi ? » Voilà ce que s’est vue répondre par son big boss une jeune femme employée d’une boîte de peintures dans la région lyonnaise.
The Guardian, quotidien de référence britannique de centre-gauche, s’est lui aussi saisi de « l’affaire ». Dans un dossier de quatre pages, la décision de Rachida Dati est étudiée sous tous les angles : professionnel, matériel, médical, et relationnel (entre elle et son bébé). Selon l’un des auteurs de l’article, cet exemple va donner du grain à moudre à tous ceux qui disent : « de tous temps, les femmes ont accouché. Alors pourquoi les femmes modernes en font tout un flan ? » Si le Guardian pointe que nombre de femmes reprennent rapidement le travail après un accouchement - comme dans les secteurs de la finance, du droit ou des médias - il souligne que l’intéressée est ministre. Et qu’à ce titre, en tant que personnage public, sa décision a force d’exemple et peut influencer le comportement de ses congénères.
Comme le raconte le quotidien britannique, la journaliste Catherine Nay, auteur d’une biographie de Nicolas Sarkozy, a rendu visite à la jeune maman quand elle était encore à la clinique. Selon elle, la décision de la ministre de la Justice relevait d’une volonté politique : montrer qu’il n’y avait pas de vacance du pouvoir. Mais Catherine Nay lâche aussi qu’au delà de cet intérêt, il y a sûrement une petite fierté de la part de Rachida Dati « maman-ministre ».
« En voulant absolument jouer la superwoman », Rachida Dati « dessert-[elle] la cause des femmes », selon l’expression employée par la femme d’affaires Sophie de Menthon, dans le quotidien Metro ? « Je trouve qu’on lui fait un faux procès », s’agace Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial. « Quand j’entends dire que la ministre de la Justice pourrait donner un mauvais exemple, j’ai envie de retourner les choses. Pourquoi reprend-elle le travail ? Quelle pression la pousse à reprendre son travail, outre l’ambition légitime qu’elle peut avoir ? » On peut d’ailleurs imaginer, selon elle, que le problème se serait posé pour un ministre homme qui aurait voulu prendre quelques jours de congé après la naissance d’un de ses enfants. « J’imagine assez bien les critiques qu’il se prendrait », sourit la représentante du Planning Familial.
En focalisant sur Rachida Dati, on déplacerait donc le problème sans le régler. Selon la féministe Thérèse Clerc qui se bat pour les droits des femmes depuis 35 ans, « le monde politique étant tellement dur, qu’en disparaissant même un court instant, vous êtes éjecté ». En politique - et a fortiori en Sarkozie ! - la règle consiste à exister. Être vue. Surtout ne pas disparaître du paysage médiatique. Vite, vite une belle photo… Thérèse Clerc poursuit d’un ton ferme : « C’est là un handicap qui concernent les femmes politiques qui ne s’accordent pas le droit de se reposer. Mais ce n’est pas un cas qui va remettre en cause les droits chèrement acquis sur la maternité ».
Rachida Dati, elle, se trouve néanmoins écartelée entre deux statuts, résume Marie-Pierre Martinet : « celui de la mère dont la société attend qu’elle prenne ses congés. Et celui de la femme politique qui se retrouve à un poste où les femmes ne sont pas traditionnellement dévolues ». Même si dans ce contexte, souligne Thérèse Clerc, la Garde des Sceaux, contrairement à un grand nombre de femmes, a suffisamment de moyens financiers et matériels pour parvenir à faire le grand écart. Et installer une nurserie place Vendôme ?
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Mesdames et messieurs ordinaires, nous sommes d’une autre planète… J’avais déjà donné mon opinion dans le blog Betapolitique sur le congé maternité de R. Dati qu’elle a gâché car c’est la meilleure occasion de tisser paisiblement des liens d’amour avec sa fille et je reste persudadé que c’est Sarkozy qui a fait exprès de faire la rentrée 2009 avec la réforme de la Justice qui incombe bien sûr à la garde de Sceaux. Donc, pas le choix. Ok, maintenant elle va faire face à ses déclarations : "les mineurs de 12 ans pourront être mis en prison, c’est du bon sens". Qu’en est-il des bracelets électroniques pour désemplir les prisons dans lesquelles les gens se suicident de plus en plus ? C’est bien moins cher que des bracelets de luxe de chez Cartier ou Dior, non ? Mais en surfant, je suis tombée sur l’article que je vous livre en intégrale ci-dessous pour que vous n’ayez pas à faire l’effort de cliquer, et là je vois que nous, mesdames et messieurs ordinaires, ne sommes pas de la même planète, faut plus rêver :
"Cinq jours seulement après avoir donné naissance à sa petite Zohra par césarienne, notre diva de la Place Vendôme est retournée travailler, svelte et court-vêtue, comme si de rien n’était… Enfin presque. Car à Gala.fr, on a remarqué que notre jeune maman, incroyablement mince et alerte, arborait tous les basiques d’avant sa grossesse. Tailleur noir et chevelure de jais, le sourire en étendard, notre garde des Sceaux a repris le chemin de l’Elysée, sans même un regard sur les vitrines de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ! Avant, il y avait la politicienne-fashionista, pensionnaire d’un vestiaire Dior, inconditionnelle de Saint-Laurent et de Balenciaga… Puis Rachida s’est muée en femme enceinte, radieuse et rebondie. Séduire, faire tourner les têtes ou tomber les chemises, était devenu le cadet de ses soucis. Aujourd’hui, le « plus beau moment de sa vie » s’est concrétisé. La célibattante est devenue maman. Alors on s’interrogeait, ferait-elle un retour tonitruant, haut en couleur dans une mini-robe chamarrée avec des cuissardes pour gainer ses jambes fuselées ? Ou garderait-elle les oripeaux de la mère-courage, des tenues sombres et informes, caches-misères et rondeurs ? Et bien une fois de plus la Dati nous a éblouis par sa classe et sa simplicité. Epanouie par sa maternité, rayonnante, resplendissante même, depuis qu’elle a donné la vie à cet enfant qu’elle désirait tant, la gracile quadra (ou une de ses sœurs dévouées) a juste ressorti les valeurs sûres de son dressing ! Féline devenue louve, Rachida Dati, 43 ans, a gagné en sobriété ! Fini les essayages à rallonges dans les salons privés des grands couturiers. Les heures perdues pour dégoter une tenue en exclusivité. Seule compte aujourd’hui sa mission gouvernementale et plus encore, sa fillette chérie. Après avoir déposé son petit trésor chez elle, Rachida a enfilé sa plus modeste parure. Pas de pendants d’oreilles en diamants, ni de bracelets bling-bling. Déjà éblouissante par la précocité de sa sortie publique, la belle raffinée a choisi de fines créoles dorées. Un bijou qui soulignait à merveille son brushing impeccable, sa frange raccourcie et sa coupe légèrement rafraîchie. A ses doigts, sa bague Cartier et sa mystérieuse alliance. Si notre vedette n’est plus une prédatrice aux griffes acérées, mais une blanche colombe, prête à couver, elle avait pourtant recouvert ses ongles d’un vernis rouge grenat. Autre effet de laque sur ses pieds bridés, notre Dame de Droit a fait un retour en « grandes pompes ». Plus qu’à l’aise dans ses escarpins, la sylphide a dévoilé des chevilles extra-fines. Oublié les températures polaires. Réchauffée à cœur par son bonheur, notre star peopolitique a même oublié de réendosser son manteau marine après le déjeuner Place Beauvau. Avec son indémodable pull col-boule noir et sa veste fétiche, un modèle en velours cintré à doublure imprimée léopard, Rachida Dati se sentait d’attaque pour affronter les frimas. Le rouge passion pour affoler l’Elysée. Il n’en est plus question. Bye-bye volants affriolants et couleurs chatoyantes, la garante de la Justice a opté pour une jupe anthracite à godets. Mais, en ce jour de reprise, impossible pour la jolie brunette de renoncer aux talons aiguilles. Malgré une cicatrice lancinante au milieu du ventre, la jeune maman s’est perchée sur des échasses de 10 cm. Surprenant ? Pas tellement. Si le divin enfant a changé la donne, Il n’a pas transformé l’icône de mode en madone !"
Justine Boivin Mercredi 7 janvier 2009 Gala
Je veux reprendre sur cette partie du texte : "On peut d’ailleurs imaginer, selon elle, que le problème se serait posé pour un ministre homme qui aurait voulu prendre quelques jours de congé après la naissance d’un de ses enfants. « J’imagine assez bien les critiques qu’il se prendrait », sourit la représentante du Planning Familial."
C’est oublier, un peu (beaucoup ?) vite, que c’est le VENTRE, l’UTERUS, le VAGIN et la VULVE d’une Femme qui "voit" sortir un petit bébé de 3,5 (c’est la moyenne) PAS DU TOUT celui d’un homme ! DONC…. il n’y a PAS de comparaison !
Ce qui me fait "rire" (jaune) c’est que pour une même maladie(quellequ’elle soit), les femmes continuent de travailler, de s’occuper de la maison et des repas, et s’occupent de leurs enfants quand les hommes sont "cloîtrés" au fond des lits !!!!
Je répète, il n’y a pas de comparaison !
Je n’ai pas le souvenir qu’un homme politique après une opération du coeur ou de la prostate soit revenu travailler 5 jours après ! (la gravité d’une césarienne égale bien ces 2 autres opérations, n’en déplaise aux hommes) !
je suis pas sur de voir en elle une stakhanoviste. Mais force est de constater que c’est bien vu de sa part.
Si cette idée de retour aux affaires est d’elle on peut dire qu’elle va poser, a plus ou moins long terme, des problèmes aux mâles de l’UMP.