Le juge des référés du tribunal de Paris a débouté, le 22 décembre, Cabu, Wolinski et Val qui réclamaient l’interdiction de l’affiche du film « Choron dernière ». Arthur, ex de Charlie, aujourd’hui à Siné revient sur la polémique.
Le 7 janvier, devrait sortir en salles « Choron dernière », une œuvre de Pierre Carles et Martin. Pourquoi « devrait » ? Parce qu’il est sous-titré : « Vie et mort du professeur Choron et de Charlie Hebdo » et que, s’agissant du deuxième cadavre, on trouve sur l’affiche les noms des croque-morts : Val, Wolinski et Cabu, lesquels sont allés en justice pour faire gommer leur participation.
Les connaissant perso, j’étais surpris qu’ils crachent ainsi sur l’occasion unique d’élargir leur surface médiatique. Mais j’ai compris en visionnant le film : ils n’ont que des petits rôles à la Iago. On les voit déguisés en pingouins montant les marches du festival de Cannes. La vedette du film étant ce bon Georges Bernier, alias Choron, l’immortel provocateur qui a créé Hara-Kiri, journal bête et méchant, mais aussi l’Hebdo Hara Kiri, devenu Charlie-Hebdo à la mort de De Gaulle (et mort en 82), puis Charlie mensuel, Zéro, Grodada, La Mouise et on en oublie.
Grand « patron » de presse, punk libertaire, ivrogne au cœur immense, chanteur déjanté, Choron avait vu le trio de la gauche bobo susnommé lui voler le titre Charlie-Hebdo en 1982 pour relancer l’ersatz que l’on connaît et dont les ventes s’effondrent depuis la création de Siné-Hebdo, l’héritier véritable du vrai Charlie-Hebdo. Ces vicelards de Carles et Martin ont eu le culot d’interviewer nos trois lascars à propos de Choron qui avait refusé évidemment de donner son titre bête et méchant à l’équipe du révérend Val. Gênés, Val et Cabu répondent à côté. Faire un canard avec Choron, et son équipe, Vuillemin ou Berroyer ? Vous n’y pensez pas, des anars, des types aussi mal élevés ! Seul, Cavanna verse une larme car il se souvient, lui, que sans Choron qui s’est ruiné pendant 40 ans pour faire vivre ses journaux et révéler au grand public les noms de Reiser, Gébé, Willem et autres Gourio, l’aventure bête et méchante n’aurait pas eu lieu.
Attendons donc la décision de la justice à propos de l’affiche où les noms des trois gugusses pourraient être recouverts du bandeau « censuré » ce qui à lui seul renie toute leur carrière ! Ce film émouvant vous donnera une idée de ce que fut Choron : un homme à part, provocateur grossier, « gentleman déguisé en salaud qui a passé sa vie à rire avec talent d’une société de salauds déguisés en gentlemen » ( « L’Obs »). Mais dont on observe, en le voyant dans son village lorrain retrouver ses vieux potes, qu’il avait gardé son âme d’enfant.
PS : plus de détails à www.choronderniere.com et ne ratez pas l’émission de Daniel Mermet, le 7 janvier, sur Inter.
Pierre Carles, il y a quelques années, s’attaquait au pouvoir de TF1 et à la connivence entre le pouvoir de droite et les journalistes. Aujourd’hui Pierre Carles s’attaque à un journal de gauche, indépendant et libre. Il utilise le personnage de Choron pour servir sa thèse nauséabonde.
Le film de Pierre Carles a été encensé par le Figaro-Magazine. Juste retour des choses pour un cinéaste qui a clairement retourné sa veste. Aujourd’hui Pierre Carles est un cinéaste de droite !
Dites-moi Arthur, Vous qui n’êtes pas forcément objectif du fait de votre collaboration à (l’excellent) Siné hebdo, auriez-vous des chiffres à nous fournir pour étayer cette phrase
Charlie "dont les ventes s’effondrent depuis la création de Siné-Hebdo"
Cordialement
Affichez-vous, affichez-vous, il en restera toujours quelque chose "À condition de vouloir effectivement fortifier cet esprit critique et non conforter certaines pulsions infantiles, bêtes et méchantes." comme dirait l’égérie des trois comiques.
Votre analyse est nulle, il fallait que leurs noms soient en haut de l’affiche et en plus gros que celui de Choron.
Grâce à eux Choron a enfin gagné un procès et c’est justice.