Selon les indiscrétions recueillies par Bakchich, le Conseil d’Etat a rejeté le recours déposé par Serge Dassault, confirmant l’inéligibilité pour un an de l’avionneur.
Article publié le dimanche 6 septembre à 20 heures, et modifié lundi 7 septembre
Le 8 juin dernier, le Conseil d’Etat avait déjà condamné Serge Dassault à un an d’inéligibilité, pour achat de voix, et avait annulé les élections municipales de 2008 à Corbeil-Essonnes. Mais peu ravi du jugement, le vieux Serge avait déposé un recours en révision et en rectification devant le même Conseil. Une procédure très rare, « exorbitante » même, selon une concierge du tribunal administratif. Mais que Dassault a pu utiliser sans peine.
La nouvelle audience a eu lieu vendredi 4 septembre, à 14 heures. Selon les indiscrétions recueillies par Bakchich , la formation qui a jugé l’affaire, présidée par le vice-président du Conseil d’Etat lui-même, Jean-Marc Sauvé, a rejeté toutes les demandes de Serge Dassault. Confirmant ainsi l’avis du rapporteur public, qui avait démonté, point par point, les arguments avancés par l’avocat de M. Dassault, Me Guillaume Delvolvé.
Le conseil de M. Dassault dénonçait un « grand complot communiste » contre son client, diligenté par Bruno Piriou, opposant PC au maire déchu. Il déclarait ensuite que l’opposant communiste avait été « aidé par certains organes de presse ». L’avocat précisait que, lorsque son client avait reconnu, devant une caméra cachée, donner « un peu » d’argent à quelques habitants, il s’était fait tout bonnement manipuler par son adversaire, assisté d’une fausse journaliste. Et remettait en cause la validité des 13 témoignages recueillis par M. Piriou, soutenant que 5 d’entre eux (les plus éloquents, ceux qui déclarent avoir reçu de l’argent de la main de M. Dassault), « sont des faux, fabriqués de toute pièce chez M. Piriou ». Pour finir, le beau biffeton sorti de la poche du milliardaire afin d’être glissé dans le sac d’une grand-mère, dont témoigne une femme, « n’est que billevesées », selon l’avocat. Qui ajoutait : « Quand bien même M. Dassault aurait en effet sorti le billet, celui-ci aurait été adressé aux commerçants. M. Dassault achetait ses fruits et légumes ! » Une saillie saluée par les rires de la salle, semble-t-il enjouée à l’idée d’imaginer l’avionneur faire son marché…
La campagne pour les nouvelles élections municipales, qui était menacée par le recours, peut donc continuer. Sans le vieux Dassault, déchu de son mandat de maire… Le scrutin est fixé aux 27 septembre et 4 octobre prochain.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Un sénateur UMP de l’Essonne, qui vend des avions et de la presse, et dont le nom est Serge Dassault. Un homme connu, par conséquent, jusques au royaume de Belgique, pour sa vive brillance (qui fait comme un fanal dans la nuit des idées).
Vient (…)
Les Dassault ont vécu sur le dos de l’Etat depuis des générations.
Serge Dassault paradait avec Sarkozy au Brésil 5 milliards de dollars in pocket.
Les Dassault passent de la chiraquie au sarkogang,on prend les mêmes et on recommence à l’infini…
Les raccorcis sont toujours un peu courts. Il faudrait quand même rappeler que le "vieux" avait à son actif la fabrication d’aéronefs qui étaient parmi les meilleurs de leur génération (Mirages III et F1 par exemple).
Le "petit" pour sa part est le père du célèbre Rafale qui vient en une journée de multiplier par 7 sa production des 10 dernières années : un très bel avion certes, mais tout le mode sait qu’il vole à peu près aussi bien qu’un fer à repasser … Cocorico ! Une revanche de 36 à zéro pour un match de coupe du monde qu’on aurait perdu ?