Juste avant de dévoiler qu’une enquête était lancée sur le marché des ordures à Marseille, Bakchich avait rencontré le croque-mitaine des poubelles et du PS local, Alexandre Guérini, le frère du président du conseil Général.
Lundi, Bakchich.info dévoilait qu’une enquête judiciaire sur les marchés publics des ordures avait été confiée au juge Duchaine. Et mercredi 18, selon nos informations, le siège de la société d’Alexandre Guérini et son domicile ont été perquisitionnés, comme l’a confirmé le principal intéressé à Bakchich…
Quelques jours plus tôt, vendredi 13 novembre, à la veille de son départ à l’étranger, le discret Alexandre Guérini avait reçu Bakchich au siège de sa société. A l’heure du café, il nous avait expliqué son rôle et son métier dans le domaine des déchets.
Alexandre Guérini ne fait jamais défaut quand il faut louer le génie de l’inventeur du système Deferre qui régit encore le fonctionnement de Marseille. Alex, membre du conseil fédéral du PS, est le frère de Jean-Noël qui, pour sa part, préside le conseil général des Bouches du Rhône. Sur le port Alex est connu pour être le « Monsieur poubelles » de la région.
« Et quoi, j’ai l’air du monstre qu’on vous a décrit ? » s’amuse le Guérini frère. Un charme à la Tapie, un bosseur levé tous les jours à 5h30, un entrepreneur intelligent qui a réussi. Et une force de conviction qui impressionne. Le tableau servi dans les bars correspond à peu près. Alex reçoit dans sa société la SMA La Vautubière. Tout près de la passerelle de Plombières, à l’entrée de l’autoroute Nord, celle qui conduit vers Aix-en-Provence. Avenant, Alex a guidé Bakchich pour trouver les lieux. Au volant de son 4x4 Mercedes, le militant PS et patron de PME nous a ouvert la voie.
Alex a le conseil facile, et s’il s’y connait en ordures, il est aussi compétent en matière de presse. Il commente notre article paru dans Bakchich Hebdo numéro 8 : « Minot. Franchement ton article c’est n’importe quoi. Il a vraiment peiné mon frère. Franchement, tu te rends pas compte. Je ne suis qu’un petit qui me bat contre des gros ». Verbe chantant, ton qui monte, jamais menaçant : « Il faut que tu connaisses mieux les réalités. Antoine te l’expliquerait mieux que moi, mais il n’a pas pu venir ».
Antoine c’est Rouzaud, le délégué à l’assainissement de la Communauté Urbaine de Marseille (CUM). Un ami d’Alex, à l’instar de Roncin ou de Karabjakian des fonctionnaires qui sont aussi des responsable des services techniques de la la CUM. Dans les amis, on compte aussi Gérard Lafond, boss des services du Conseil général … « Bien sûr que je les connais. Comme tout le monde. Comme toutes les sociétés les connaissent. Mais moi quand je les appelle ce n’est pas pour le business, c’est pour que ma ville soit propre et qu’ils se bougent le cul. »
De la même façon, Alex a rencontré le directeur d’exploitation de l’incinérateur de Fos, pas encore en service : « Je suis contre cet incinérateur. Pas pour des raisons de business - la preuve, ils veulent me faire bosser - mais pour des raisons politiques ». Ne pouvant en savoir plus, ce "politique" va rester un mystère.
Et pourquoi Alex engueule-t-il régulièrement Patrick Mennucci, le maire socialiste d’un arrondissement de Marseille, ou Eugène Caselli, tout aussi PS, qui préside la CUM ? Au sein du parti, Alex est-il délégué au fouet ? « Evidemment que quand on cause, ce n’est pas sur les ordures ! On parle de la stratégie des régionales et voilà, on est des méditerranéens des sanguins alors le ton monte. C’est tout ».
A ses côtés le jour de la rencontre, Eric Pascal, boss de Queyras, une boite d’enlèvement d’ordures, qu’Alexandre a pris sous son aile. Pascal m’explique mon privilège : « Tu sais, Alex il ne parle jamais, c’est parce qu’il t’aime bien qu’il prend du temps avec toi ». Merci.
A la fédé marseillaise du PS, demander le numéro d’Alexandre fait bafouiller les standardistes : « Non, désolé, on n’a pas son numéro ». Membre du conseil fédéral, ancien de la commission des adhésions, candidat potentiel aux régionales… Alex est injoignable. « A la fédé, ils ne comprennent rien. Ils ne respectent pas les petits qui bossent, qui vont au turbin, collent les affiches. Alors que moi, un colleur d’affiches, si je peux en faire un élu pour le récompenser c’est tant mieux. » Il faut d’urgence décorer notre ami Alex de la grand’croix dans l’ordre du Mérite socialiste.
Et retrouver toute notre enquête, Marseille la chute de la maison Guérini, dans Bakchich Hebdo n°9, disponible dans tous les bons kiosques
A lire ou relire sur Bakchich.info :
Les années Defferre-Guerrini les mafieux ont pourri à tous jamais cette ville !
Je n’en reviens toujours pas qu’en France, une ville comme Marseille puisse avoir des dirigeants aux activités mafieuses dirigent club de foot, soit à la tête d’une ville.
Gaudin c’est la même chanson en couleur.. mais que font les autorités ?
fernand le coussin
a force de vouloir tout contrôler tout aseptiser tout faire devenir politiquement correct on en arrive a des ambiances qui dégoutte ceux qui bosses aux profit de jaloux qui veulent la place la france se meurt et les entreprises partent ailleur la ou le bachich toleré fait tourner le système et crée des emploies
Ils vont bientôt entrer dans le who’s who les Guerini. Ce sont des "élites" originaires de Colenzana , centre de formation bien connu dans le milieu..des affaires et qui figure même, en anglais sur Wikipedia :
Calenzana is a commune in the Haute-Corse
C’est de là qu’ était parti le célèbre Mémé Guerini , vedette de la French Connection, à l’ époque où on avait le souci du civisme chez les truands locaux, jusqu’à préter des volontaires au PS pour coller les affiches de Deferre .