De fin 2006 à début 2008, des travailleurs sans-papiers ont rénové l’Assemblée nationale. Suite à une grève lancée par la CGT pour la régularisation, ils se joignent au mouvement… et le syndicat a découvert le pot-aux-roses.
13 janvier 2010, le temps s’est radouci sur Paris. Une aubaine pour une petite manifestation devant l’Assemblée nationale. Aux sons des tam-tams, 200 à 300 sans-papiers réclament leur régularisation.
Ils sont plus de 6000 aujourd’hui à faire grève. Plus de 2000 entreprises sont touchées selon la CGT. « Une partie de l’iceberg » selon le syndicat.
La manifestation ne s’arrête pas devant le parvis du temple républicain. A l’intérieur de l’édifice, la CGT et des députés de gauche ont invité la presse à rencontrer des sans-papiers ayant travaillé dans le saint des saints. Au 101, rue de l’université exactement. Bouygues diligentait alors les travaux et a fait appel à des sociétés intérimaires apparemment friandes de personnels sans-papiers.
Témoignages :
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patron d’une agence de travail temporaire dans le batiment, je délégue réguliement du personnel sur les chantiers et tres souvent des manutentionnaires. Ces derniers viennent s’inscrire chez nous par relation je travail avec X qui connait Y. Il nous est extremement difficile de discerner sur les cartes de sejour si untel est bien la personne qui nous présente les papiers (photos noir et blanc avec personnes bien souvent d’origine africaine) deplus les controles de papiers ne sont que sur la validite des cartes et non sur la personne concernee ou non .
Un autre phenomene auquel nous avons ete confronté : un manut vient s’inscrit et le lundi envoie un autre gars a sa place (nous n’avons aucun moyende controle, pas de possibilité de passer sur tout les chantiers pour verifier).
Alors Faut il renforcer les sanctions sur les employeurs ??? a quoi cela servira lorsque nous sommes nous meme victime ??? Ne croyez vous pas que nous souhaitons minimiser les risques en etant dans la legalité la plus compléte ??? lorsque nous declarons une personne et que celle ci en realité c’est fait preter des papiers, la secu, l’ursaff et autre organisme ne peuvent ils pas nous prevenir de la multiplication des contrats sous un meme nom.
Fustiger les entreprises : la simplicite
Une salutaire piqure de rappel qui n’est qu’un cas parmi tant d’autres.
Des Monuments Historiques au Ministère de l’Intérieur lui-même, toutes les administrations sont touchées par ce phénomène puisque les grandes entreprises de BTP ne peuvent rivaliser lors des appels d’offres publics que grâce aux sans-papiers qu’elles payent au "lance-pierre" !
Bien sûr, qu’il est IMPOSSIBLE de ne pas s’en apercevoir quand, nous fonctionnaires, sommes témoins ou parties prenantes dans une construction ou une rénovation de bâtiment. Nous avons même l’obligation de prévenir le Procureur de la République si nous constatons un délit ! L’article 40 du Code de Procédure Pénale prescrit notamment que :
« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ».
Alors ? Nous ne sommes ni des auxiliaires de la Police, ni des partisans du charter, nous sommes des citoyens qui agissons avec notre conscience.
Mais prenons donc ce gouvernement de faux-culs au mot. Alors que, si n’importe quel citoyen responsable et sensible à la misère humaine, héberge ou aide un sans-papier même très temporairement, il risque de se retrouver sous le coup de l’article L622-1 qui l’interdit.
Alors, Mme Alliot-Marie, MM. Hortefeux et Besson, faites votre boulot : au trou les patrons voyous, au trou les amis du Fouquet’s !