Deux ministres, deux candidats, une seule place UMP pour les régionales d’Ile-de-France en 2010. Hier, Roger Karoutchi et Valérie Pécresse ont participé à un débat sur France 3.
C’était la première fois, depuis le rendez-vous raté du Raincy, début février, que les deux candidats en lice pour la primaire UMP (du 16 au 22 mars) se retrouvaient pour débattre de leur projet. À la suite des images montrant Valérie Pécresse huée par des militants pro-Karoutchi, l’UMP, à la demande de l’Élysée, avait fait annuler les autres débats publics. Et face à la contestation grandissante dans les universités, la candidate UMP - aussi ministre de l’Enseignement supérieur - avait temporairement mis entre parenthèse sa campagne.
Le débat de ce samedi, organisé sur le plateau de « La Voix est libre », émission de France 3 Ile-de-France, devait donc permettre à Valérie Pécresse de marquer son retour dans la campagne. Ironie de l’histoire : c’est son challenger Roger Karoutchi qui avait eu l’initiative de cette confrontation. Le 2 février, le secrétaire d’État avait fait paraître un communiqué, appelant à un débat télévisé avec sa rivale « pour confronter leurs deux projets », avant même d’avoir consulté France 3 Ile-de-France. La chaîne de télévision et Valérie Pécresse avaient rapidement accepté. Karoutchi, l’arroseur arrosé ?
Malgré 23h de négociation la veille avec les enseignants-chercheurs, sa concurrente a voulu montrer qu’elle ferait campagne jusqu’au bout. Manière de démentir les rumeurs quant à un éventuel renoncement de sa part. Face à la candidate qu’il ne s’est pas résolu à regarder, Roger Karoutchi était presque dans la position du candidat sortant qui met en avant son bilan. « On s’est battu avec Huchon en 2005 », a lâché Karoutchi qui abordait la question du financement des transports. Avant de se rattraper :« ce qui m’intéresse, c’est la défense de l’intérêt général ».
Karoutchi-Pécresse, même combat ? Surtout pas, ont voulu souligner les deux ministres UMP aux adhérents d’Ile-de-France. Les deux candidats ont donc parlé technique : taux d’impôts (stabilité fiscale pour Valérie Pécresse, baisse des impôts pour Roger Karoutchi), transports (concurrence SNCF-RATP, entreprise unifiée pour le secrétaire d’État), Grand Paris, et tout le toutim…
Malgré quelques petites piques sur les sondages par Karoutchi et la démagogie de promesses non tenues par Pécresse, le débat est néanmoins resté relativement courtois. Il faut dire que les candidats se savaient observés, après l’épisode du Raincy. « Le premier qui tire est mort », remarque un cadre dirigeant de l’UMP. Un deuxième et dernier débat opposera les deux rivaux le 13 mars… si d’ici là, il ne s’est rien passé.
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