Les affectueuses relations entre journalistes et hommes politiques ne sont pas l’apanage de la Sarkozie. Encore un signe d’ouverture !
Encore une rupture dans les usages politiques. Et celle-ci, même Nicolas Sarkozy n’y avait pas pensé ! En envisageant de démissionner du Quai d’Orsay s’il s’était avéré que la nomination de son épouse Christine Ockrent à la direction de France Monde (RFI, France 24 et TV5 Monde) le mettait en conflit d’intérêt, l’ex-French Doctor donne une leçon de courtoisie à l’ensemble du personnel politique de la Vème République. En n’excluant pas de s’effacer cette fois-ci, Kouchner est le seul politique à mettre en pratique ses convictions en faveur de l’égalité homme/femme.
À moins qu’il soit le seul véritablement amoureux de sa femme… Sa petite phrase selon laquelle il ne voit pas « pourquoi ce serait toujours les femmes qui devraient démissionner », exprimée lundi 3 mars sur les ondes de France Inter, tranche en effet avec les us et coutumes du microcosme. Jusqu’ici, à chaque liaison incestueuse trop visible entre une journaliste en jupon et un élu en cravate, les femmes avaient l’habitude de trinquer. D’auto-saborder systématiquement leur carrière professionnelle au profit de celle de leur compagnon.
Certaines l’ont fait de plein gré comme par exemple Isabelle Juppé, qui abandonna en son temps la rubrique politique de La Croix pour convoler avec l’homme droit dans ses bottes. D’elle-même, Anne Fulda, chargée de suivre l’UMP au Figaro, a abandonné la rubrique politique dès qu’a commencé sa – brève – idylle avec « Sarko Ier » alors patron du parti. En son temps, Anne Sinclair, madame Dominique Strauss-Kahn à la ville, avait longuement hésité à abandonner l’émission phare de TF1, Sept sur Sept. Mais s’était finalement résolue à tourner la page de la télé quand son mari est entré à Bercy.
Certaines de leurs consœurs, plus futiles ou plus carriéristes, ont tenté de renâcler. Mais sans succès. Marie Drucker, qui partage sa vie avec l’ex-ministre de l’Intérieur François Baroin, ou encore Béatrice Schönberg, mariée au ministre de l’Environnement et du Développement durable Jean-Louis Borloo, se seraient ainsi bien vues continuer à présenter les informations sur leurs antennes respectives en pleine campagne des présidentielles de 2007. Las, la direction de France Télévisions a jugé que la décence imposait qu’elles s’effacent pour mettre fin à leur évident conflit déontologique. Ces demoiselles avaient en réalité un seul tort : celui d’avoir vu afficher leurs amours dans les pages people des magazines. Personne ne pouvait plus fermer les yeux devant l’évidence.
Mais dans le tout-Paris des médias et de la politique les règles restent encore assez floues. Voire totalement schizophrènes. Le cas de Valérie Trierweiler, journaliste à Match et compagne de François Hollande, est emblématique. Sa nouvelle situation maritale a conduit sa hiérarchie à la retirer de la rubrique politique sur la couverture du PS. Mais ladite journaliste, fort talentueuse quoi qu’il en soit, continue de présenter une émission politique sur Direct 8, la chaîne de Bolloré où elle accueillera à l’antenne, en mars 2008, Laurent Fabius après avoir reçu par exemple Pierre Moscovici, François Bayrou ou encore Jean-Pierre Raffarin. Bonjour le mélange des genres !
Seules les journalistes plus discrètes arrivent encore à ménager la chèvre et le chou, leur carrière journalistique et leurs amours politiques. Une ancienne responsable des pages « Politique » d’un grand magazine d’actualité a ainsi longtemps roucoulé avec un ténor rocardien sans que sa hiérarchie s’en émeuve. Ses amours saphiques avec une ministre du gouvernement Raffarin n’ont pas non plus empêché une grande signature politique de la télévision de continuer à commenter la marche de l’État. Plus récemment, une – brève – liaison torride avec Nicolas Sarkozy n’a pas eu la moindre influence sur la carrière d’une présentatrice politique d’une autre chaîne.
La presse écrite n’est pas épargnée. Loin de là. Une journaliste des Échos vient de s’installer avec un outsider dans la bataille pour la succession de François Hollande à la tête du PS, une autre suit la politique au Parisien tout en partageant sa vie avec un député socialiste et une dernière du Nouvel Obs est mariée avec une des figures de la jeune garde socialiste. Sans que personne n’y trouve à redire… Puisque ces jeunes femmes ont choisi de faire profil bas et d’éviter de faire scandale avec des articles trop orientés vers la chambre à coucher. Pas vues, pas prises. Sans jeu de mot.
La réaction bien tardive de notre présumé ministre des AE avait été précédée d’au moins deux semaines par une caricature du Canard enchaîné sur le même sujet et avec beaucoup plus de talent.
Pensez-vous un instant qu’il démissionera. Vous êtes bien naïf. Comment pourrait-il vivre sans les cameras braquées sur lui ?
Bonjour,
Je comprend mieux les "liaisons" étroites entre la presse, la politique, et, et, et , LA JUSTICE de notre soit disant "démocratie" où par exemple dans la seule région toulousaine tant de dysfonctionnements politico-judiciaires ne peuvent obtenir le moindre echo dans nos grands médias (sauf pour certain usant de leur statuts, en s’invitant au pied levé !)
Ceci expliquerait-il cela (195 disparitions recensées sur la seule région toulousaine et toujours ces pauvres familles des victimes qui clament à tout va dans un désert médiatique "que la vérité se fasse depuis plus de vingt ans). www.stopaloubli.org
Merci pour eux ; à force d’hurler sur tous les blogs, il y aura bien quelqu’un qui en aura entre les jambes pour hurler en haut lieu avec nous !