Le président Ben Ali parti, ses proches ont essayé de créer les conditions d’un retour de "Bac moins 3". Raté. Et la France continue de se ridiculiser.
La présidence tunisienne a la bougeotte. Trusté 23 ans durant par Zine Ben Ali, alias "Bac moins 3", le trône change chaque jour d’occupant. Une sorte de bougeotte irrépressible qui s’est emparée du pays du Jasmin, contrit pendant deux décennies par un régime aussi policier que peu policé.
Une fois la smala Ben Ali envolé, qui vers la France (notamment Leila "régente de Carthage" Trabelsi, sa seconde femme), qui vers l’Arabie Saoudite (Ben Ali lui-même), un saute-mouton s’est instauré pour éviter une vacance du pouvoir. C’est d’abord le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, qui s’est investi président par intérim à la télévision le vendredi 14 janvier. Avant que le conseil constitutionnel (et la rue) ne le boute hors du costume pour introniser le président du Parlement, Foued Mebazaa.
Entre les deux larrons, selon nos informations, un troisième homme a cherché à sortir la tête. Le patron de la sécurité de Ben Ali, le doucereux général Ali Seriati a en effet tenté, avec quelques sbires, de prendre le pouvoir. Pour garder la place au chaud en cas de retour du boss ? Ou l’homme a-t-il cru en son destin ?
Peut-être ses geôliers en savent-ils plus. Sériati a en effet été arrêté samedi matin avec une partie de ses hommes par l’armée, décidément bravache. Après avoir refusé de soutenir la répression de Ben Ali, voilà qu’elle empêche un coup d’Etat. Selon Al-Jazeera, les loustics de Sériati se sont livrés à divers braquages et violences. Histoire de montrer à la population insoumise que sans Ben Ali, le pays était livrée à la furie. Bref, créer les conditions du retour du dictateur.
Raté. Et le clan continue de tomber. Belhacem Trabelsi a été arrêté quand il a tenté de fuir en yacht, vers l’Italie de son ami Berlusconi. Mais en trois jours, la Tunisie aura connu plus de présidents que dans toute son histoire… et vu la France se vautrer dans le ridicule ! Le pays des droits de l’homme s’est gargarisé d’avoir mis en place des procédures pour geler les avoirs des familles Ben Ali-Trabelsi sur son sol, quelques jours après avoir proposé une assistance policière au régime. Un retournement de veste bien inutile.
L’immense majorité des avoirs des Trabelsi sont logés dans des banques en Argentine et à Dubaï. Loin de l’Hexagone et de ses risibles déclarations…
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Mais non la France n’est pas ridicule, seul le nanocrate et ses minuscules de l’intérieur, des affaires étrangères, etc… sont ridicules. Ils ne représentent pas la France, mais uniquement leur clan de corrompus. Et s’ils ont agit ainsi, peut-être ne sont ils pas désintéressés dans les affaires de la tribu de Bac moins trois. Copinages et magouillages sont deux activités très répandues dans le gouvernement français (Woerth, Bétancourt, Médiator, Karachi, Bongo, etc…). La répression policière se développe en France. Tout comme en Tunisie, en moins pire mais cela vient doucement. Ne voila t-il pas d’où pourrait venir le soutient du nanocrate à son copain le dictateur tunisien. Entre dictateur on se serre les coudes, sinon les cochons de payant pourraient se révolter. L’Union Pour la Méditerranée tant voulue par le nanocrate ne pourrait elle être qu’un club de dictateurs ?
Le peuple tunisien s’est libéré lui même des maîtres qu’il s’était donnés il y a 55 ans lors de l’indépendance. Voila une bonne chose. A lui de choisir son avenir, et de l’organiser. Le nanocrate n’est pas le maître de la Tunisie, qu’il s’abstienne de tout propos sur le sujet. La France patrie des droits de l’Homme défend le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Nous l’exigeons du nanocrate. La france-afrique c’est finie. La france à fric pas encore.
Comme c’est encore le temps des voeux, formons celui ci : "Voir la révolution tunisienne se répandre comme une tache d’huile en Algérie, en Arabie Saoudite, en Egypte, en Lybie, au Maroc, etc… (Seul l’ordre alphabétique est intervenu dans cette liste. Il ne faut y voir aucune espèce de priorité)".
Il faut espérer que les tunisiennes et les tunisiens seront assez sages pour ne pas retomber sous la coupe des Etats-Unis d’Amérique, lesquels soutiennent quelques régimes policiers proches sous le prétexte de l’anti-terrorisme. A l’époque de l’Union Soviétique, les Etats-Unis sous prétexte d’anti-communisme soutenait déjà des régimes policiers et corrompus (il faut penser au Sud-Vietnam, au Chili, et la liste n’est pas exhaustive). De même faut il souhaiter que la Tunisie n’embrassera pas la bannière de l’anti-américanisme en se ralliant à la République Iranienne, comme il y a quelques décennies certains pays se rangeaient dans le camp communiste. Nous devons aussi croire en la sagesse des tunisiennes et des tunisiens qui leur évitera de se soumettre à la dictature prétendument religieuse de barbus obscurantistes. Il serait dommage qu’ils se fassent voler leur révolution comme ils se sont fait voler leur indépendance.
Une petite correction :"les Etats-Unis sous prétexte d’anti-communisme soutenaient déjà des régimes policiers et corrompus". Pas tout à fait : non seulement ils les ont soutenu mais pour la plupart, ils les ont créés … Et ça continue.
Obama n’a pas même prévenu Sarkozy et Alliot qu’il lâchait Ben Ali … Et comme Sarko court après Obama, le virage est très compliqué à négocier.
Qu’est-ce que ça va donner en Côte d’Ivoire quand Obama acceptera de recompter les voix et donc de déclarer Gbagbo vainqueur des élections ?