L’UMP avait annoncé la tenue d’un conseil national pour présenter sa nouvelle direction. Samedi, à la Mutualité, à Paris, la majorité a simplement avalisé les décisions de Sarko. Sans débat. Ni spontanéité.
Aseptisé. Si l’UMP a fait la démonstration de sa force numérique et de son rassemblement derrière Nicolas Sarkozy, elle a bien eu du mal à faire vivre le débat. La partition s’avère scrupuleusement respectée. Pas de fausse note. À l’exception de quelques ampoules qui ont rendu l’âme au moment où Michèle Alliot-Marie et Éric Besson s’expriment à la tribune. Et à voir la tête excédée de Frédéric Lefèbvre pendant cet épisode, manifestement la spontanéité n’a pas été envisagée.
Comme pour la désignation de la nouvelle équipe. Si le bureau national procède bien à un vote pour avaliser la nomination de Xavier Bertrand à la tête de l’UMP, il n’est que pure formalité. La nouvelle direction, minutieusement préparée par Nicolas Sarkozy, était connue de tous depuis plusieurs jours. À la tribune, le chef de l’État explique tout sourire : « Ce n’est pas mon travail de faire ça. Mais moi, j’essaie de ne pas être hypocrite. Et si vous étiez divisés, j’ai une petite idée à qui on l’aurait reproché ». Au moins, c’est dit. Bertrand, secrétaire général par intérim depuis décembre et seul candidat en lice, a donc été élu… à l’unanimité !
Seule son émotion au début de son discours et ses yeux humides amènent un peu de fraîcheur dans le décor. L’intéressé se ressaisit et lance : « Je n’ai pas fait de grandes écoles, je n’ai jamais travaillé dans un cabinet ministériel, je suis comme vous de province ». Le discours est convenu, les allusions aussi. Sûr de son bon mot, Bertrand annonce ensuite le déménagement de l’UMP vers des quartiers « plus populaires » que la rue de la Boétie dans le VIIIè arrondissement de Paris. Et sa volonté d’atteindre l’objectif de 500 000 militants pour 2012. Soit moitié plus qu’aujourd’hui. Puis, le secrétaire général poursuit : « comment faire renaître le débat » à l’UMP ?
Question à 1000 euros… tant les échanges de ce samedi ont semblé bien préparés ! Des militants UMP pré-choisis sont installés dans des boxes sur scène et invités à poser des questions à la nouvelle équipe dans un décor façon jeu télé ou « Tournez-Manèges ». Les membres de la direction ne sont pas censés connaître les questions, ni leur ordre. Pourtant, Éric Besson est prié par une militante de passer son micro à Nathalie Kosciusko-Morizet… alors que la question à la secrétaire générale adjointe n’avait pas commencé. Transmission de pensées sûrement ! Comme pour saluer l’arrivée de d’Éric Besson à la direction de l’UMP. Chacun y va de son petit mot pour rendre hommage au courage de l’ex-socialiste, héros du jour, prise de guerre de la majorité. « À l’UMP », analyse Nadine Morano, « il y a des sarkozystes historiques et il y a les sarkozystes de l’avenir ». Besson, donc, un ex-socialiste, aujourd’hui ministre et sarkozyste de l’avenir. L’intéressé semble satisfait.
Tout comme les militants appelés à voter. Éric Woerth, trésorier du parti, présente les budgets 2008 et 2009 avec des chiffres tous petits sur grands écrans. Et enregistre un franc succès avec 91% de oui ! Pour la validation des têtes de liste pour les européennes avec notamment le tandem Michel Barnier - Rachida Dati en Ile-de-France, ce sont 89% de militants qui sont d’accords. Et quand les instances dirigeantes demandent aux militants leur mandat pour finir la composition des listes européennes, 80 % des militants sont favorables…Le score le plus faible du jour. Le tout avec petit boîtier pour voter et décompte du temps sur grand écran, façon « Question pour un Champion ».
Heureusement, à l’UMP, il n’y a qu’un champion : Nicolas Sarkozy. Le président de la République est venu délivrer un discours d’une heure à son entière gloire : son action contre la crise, son action pour la paix dans le monde et comme président de l’Union européenne. Heureux, dit-il, d’être venu voir sa famille et ses amis. Surtout qu’à l’UMP, tout le monde s’aime. NKM et Jean-Louis Borloo qui entretenaient encore il y a quelques semaines des relations houleuses, pouffent devant les caméras. Brice Hortefeux et Xavier Bertrand, sont devenus les meilleurs amis du monde. Un chouhia moins quand même que ce dernier et Jean-François Copé qui se rendent mutuellement hommage… Et pour Rachida Dati, tout va bien, même si Sarkozy a profité des élections européennes à venir pour l’ex-filtrer du gouvernement. La ministre de la Justice qui a négocié de rester au gouvernement jusqu’à son élection, avale la couleuvre, souriante sur scène quand Sarkozy lui lance : « la vie d’un gouvernement, et j’en sais quelque chose, c’est fait de départs et de retours ».
Tout était donc préparé. Même les sorties du chef de l’État contre Rama Yade, à qui il avait proposé de prendre la tête pour les européennes en Ile-de-France. « Qu’est-ce que c’est que cette attitude qui consisterait à dire que l’Europe ce n’est pas ce qu’il y a de plus important pour l’avenir de notre continent ? », lance Sarkozy. « Est-ce que vous croyez vraiment qu’on peut continuer à faire de la politique en ignorant l’Europe, en ignorant le Parlement européen ? »
Avant d’ajouter : « J’ai plus de respect, plus d’amitié, plus de reconnaissance pour ceux qui conduiront le combat que pour ceux qui suivent le combat que font les autres ». Rama Yade, visiblement tendue, a quitté la salle refusant de répondre aux journalistes. La messe est dite. Sarko s’en va.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
« L’AVEU »… enfin !…… Il a avoué hier : « TROP DE FONCTIONNAIRES ! »
Ça c’est bien… l’origine « franco-française » de la crise !
DONT ACTE… pour cet… ‘aveu’… du « PATRON DES FONCTIONNAIRES »…
Qu’il fasse comme le Patron d’IBM… ou comme OBAMA !…
>>>> Si un(e) Fonctionnaire n’accepte pas la réduction drastique de son traitement ou de sa pension… qu’il le révoque !… <<<<
Ça diminuera les charges des Travailleurs qui… eux… triment en bossant !.. Ça permettra de BAISSER la T-V-A, les autres Taxes, les Impôts, les Contributions, les Contraventions, les Amendes… bref… tout ce qui est VOLÉ aux TRAVAILLEURS….
« BAISSER les TRAITEMENTS et PENSIONS des FONCTIONNAIRES…
… c’est SAUVER l’ÉTAT français de sa… probable… ‘banca rotta’ ! »