Dans une République à la force tranquille, une affaire comme Clearstream ne devrait pas exister. Rien d’autre qu’un excès du temps.
Article paru le 1er octobre 2009
Dans une République à la force tranquille une affaire comme Clearstream ne devrait pas exister. Elle n’est rien d’autre qu’un excès du temps, un tic actuel : la « judiciarisation » de toute chose. Ici on demande à des magistrats de dire le droit à propos d’une série de coups, forcément bas, entre deux hommes politiques. Si la mode en continue, le TGI devra siéger au Parc des Princes lors des matchs OM-PSG…
Mais qui donc a tout fait pour que ce crime (sans cadavre) de lèse-majesté soit arbitré par des hommes en noir ? Notre bon mais peu aimé président de la République (le JDD s’arrache les tripes pour donner tort aux 60% de Français sondés qui le « désapprouvent ») est celui-là même qui a voulu voir la bande de Clearstream pendue « à un croc de boucher ». Notons, perpétuel amour de la botte, que le crochet de boucher est une solution italienne appliquée pour en finir avec Mussolini…
Un temps, l’excellent procureur de Paris a voulu freiner ce char de justice conduit par une aveugle, ce qui n’est guère prudent. Il eu l’intention d’exfiltrer Villepin de ce dossier ridicule mais l’imprécateur, Nicolas Sarkozy, patron du parquet et partie civile, à remis Marin sur le bon cap, sur le clair courant. Un Marin qui, aujourd’hui a autour de lui des journalistes pompiers capables de porter l’eau de sa parole là où la fumée obscurcit la vérité.
Qui a convaincu le procureur de pendre Villepin et autres ? La volonté du chef de l’Etat ? Bien sûr que non. Dans Le Monde du dimanche 20 septembre, on trouve l’explication à cette juste justice : « Le procureur, jusque-là circonspect, requiert, après avoir étudié le dossier dans ses moindres recoins, le renvoi de l’ancien Premier ministre en correctionnelle ». Deux informations. On apprend que le proc a été « circonspect » et qu’il a étudié le « dossier ». Que rêver de plus ! Marin a dit la vérité, le poète doit être exécuté.
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