Denis Sassou Nguesso a été officiellement réélu à la tête du Congo-Brazzaville. Encore une fois…Et deux élus français ont applaudi des deux mains le scrutin. Jacques Toubon et Patrick Gaubert, toute honte bue.
Le temps béni du socialisme scientifique n’est pas tout à fait mort au Congo-Brazzaville. Porté au pouvoir en 1979 à la tête du PCT (Parti congolais des travailleurs), le président Sassou avait abandonné le matérialisme historique avec la guerre civile en 1992.
Mais ne l’a pas tout à fait oublié. Il l’a même ressuscité le 15 juillet, avec l’annonce de sa réélection avec 78,6 % des suffrages et un taux de participation de près de 66% selon l’admnistration de Brazzaville. Une annonce attendue depuis le scrutin présidentiel du 12 juillet et contestée par l’ensemble de l’opposition qui argue d’un scrutin qui n’a pas dépassé 10% de votants.
Des mauvais coucheurs, ces opposants, qui ne donnent que peu de crédit aux pourtant si irréprochables observateurs invités par la commission nationale des droits de l’homme du Congo (CNDH). « Le matériel électoral était bien sur place dans les bureaux de vote, les listes d’émargement étaient disponibles et les représentants locaux de la Conel [1] étaient équipés de téléphones portables pour parer à tout problème », ont expliqué les scrutateurs invités. Et tous deux amoureux du Congo-Brazza : les députés européens Jacques Toubon et Patrick Gaubert.
Fidèle d’entre les fidèles de Jacques Chirac, ex-ministre de la Culture et de la Justice, Toubon n’a pas une connaissance parcellaire du Congo. Longtemps principal animateur du trop souvent oublié Club 89 (un club de réflexion politique lié à la Chiraquie) avec l’aide de Michel Aurillac (ex-ministre de la Coopération) et Robert Bourgi, Toubon a même joué les facteurs pour l’héritier des réseaux Foccart. Comme Bakchich l’avait raconté.
Ainsi, en 1995, dans un Congo-Brazzaville en proie à la guerre civile depuis 1992, le tout nouveau ministre de la Justice français, le sieur Toubon, envoie une missive datée du 7 juillet et émue au président congolais acculé Pascal Lissouba. « Vous savez que l’aide à l’Afrique constitue une priorité essentielle pour le Président Jacques Chirac. (…) Sachez Monsieur le Président que je reste votre ami fidèle et dévoué et n’hésitez pas à faire appel à moi chaque fois que vous le jugerez utile » peut-on y lire. C’est y pas mignon de la part d’un Garde des Sceaux dont le champ de compétence englobe bien entendu l’Afrique ? Preuve de sa grande amitié pour Lissouba, le petit Jacques T. charge leur « ami commun Robert Bourgi de vous faire tenir ce message ». Le tout avec en-tête du ministère de la Justice.
Pas bégueule, le Sassou. Il ne tient pas compte des liens de Toubon avec son ancien rival et le promeut tout de même observateur. Sans doute une preuve de la sincérité du scrutin… Ou de solidarité entre mal-logés. Enquiquiné dans la plainte pour bien mal-acquis, Sassou pourra toujours demander conseil à Toubon, qui avait vu sa mise en examen pour prise illégale d’intérêt dans l’achat d’une maison près de Perpignan annulé…
Quant à Patrick Gaubert, tout aussi député européen que Toubon mais lesté du titre de président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémistisme), l’homme a déjà fait ses preuves pour Denis Sassou Nguesso. Et son régime. Notamment pour gérer au mieux le fameux épisode du Beach.
En 1999, au sortir de la 3e guerre civile congolaise, Sassou Nguesso, beau vainqueur, assure que les réfugiés logés à Kinshasa peuvent rentrer sans souci à Brazzaville. 300 personnes disparaissent lors de leur arrivée sur la plage au moment même où les hommes du Cobra suprême débarquent…
Menaces de procès, mauvaise pub pour le régime, soupçons de crime contre l’humanité, ramdam des familles des disparus, l’affaire du Beach fait du bruit. Que Gaubert, ainsi que le narre Xavier Harel dans son livre Pillage à huis clos, tente de circonscrire.
Extraits.
« Le 2 juillet 2004, le président de la Licra se rend à Brazzaville à l’invitation de Sassou Nguesso. Sans prendre avis auprès de son organisation. A la sortie de son audience avec le président congolais, il demande aux associations et aux parents des victimes de fournir des preuves de cette affaire pour organiser un procès au Congo dès septembre. « Le président, explique-t-il, souhaite que cette affaire vienne sur la place publique d’une manière définitive et transparente ». (…) Patrick Gaubert explique qu’il faut en finir avec ce dossier qui « porte fortement préjudice à l’image de marque du Congo et l’empêche par conséquent de conclure certains accords tant au plan bilatéral que multilatéral ». (…) Huit mois plus tard, Patrick Gaubert reprend l’avion pour Brazzaville. Son président [ de l’association des parents des victimes], Jean Mbanza, en garde un souvenir amer : « Il nous a demandé si nous avions l’intention de reprendre le pouvoir. Nous avons répondu que notre seule préoccupation était de retrouver nos enfants et de pouvoir les enterrer dignement ». Patrick Gaubert rencontre une nouvelle fois le président congolais, qui lui annonce que le procès du Beach aura lieu en avril. « Le président Sassou Nguesso a réitéré que le procès serait transparent et équitable » et que « personne ne sera inquiété pour sa sécurité ».(…) Le procès, sans surprise, est une farce. »
A l’image du scrutin validé par deux eurodéputés français ? Cocorico !
A lire ou relire sur Bakchich.info
[1] Commission nationale des élections
sassou "mr 10%" nguesso.
le boucher de Brazzaville et ses ’amis’ de paris.
Mr 10% a lamentablement perdu les élections. moins de 10% signifient que même ceux qu’il arrose allègrement dans le pays ne sont pas allé voter en masse et certainement pas pour lui.
Le plus drôle de l’histoire est que dans Brazzaville des camion réquisitionnés par la présidence transportait des gens pour aller voter dans différents de votes. les journalistes de la presse internationale s’étonnait de repérer toujours les mêmes quelques têtes de la même tranche d’âge et tous de sexe masculin…
Les observateurs honnêtes déclaraient qu’il y avait plus d’observateur dans les bureau de vote que de votants…
La médiocrité n’a plus de limites avec "Mr 10%"
Je me pose la question de savoir ce que TOUBON, GAUBERT et autres font au Congo, alors que l’union européenne a refusé d’envoyer des observateurs car le scrutin n’était pas jugé crédible ?
En quelle qualité et aux frais de qui sont-ils allés au Congo ? du contribuable français ? ils devront rendre des comptes à leur retour en France. Nous exigerons qu’ils soient interpellés à l’assemblée nationale !
En réalité, ils tentent de sauver leur copain sassou, car ils lui sont redevables (financement de campagne…).
Alors que tous les observateurs sont unanimes sur la fraude et le faible taux de participation, ces tintins irresponsables affirment dans les médias que tout c’est bien passé, dans le but de rendre ce scrutin crédible. Alors que eux-mêmes ne sont pas crédibles du tout !
Ayez honte de vous MM. Toubon, Gaubert les congolais vous demanderont des comptes un Jour pour cette ingérence et le mépris que vous affichez face au réel verdict du peuple qui ne veut plus de ce dictateur que vous leur imposez.
30 ans de pouvoir de sassou, 30 ans de régression et de misère (pas d’eau, pas d’électricité, aucun médicament dans les hôpitaux, les élèves s’asseyent à même le sol dans les écoles) ça suffit ! TROP C’EST TROP