Toute esseulée qu’elle soit, Ségolène Royal a peu de chance de perdre son fief du Poitou-Charentes lors des prochaines élections régionales. En reprenant les recettes de son succès de 2004.
Adieu veau, vache, cochon, couvée et… Ségolène Royal. La madone du Poitou-Charentes aurait perdu de son lustre politique et médiatique. Isolée au PS, l’ancienne candidate à la présidentielle ne fait plus franchement vibrer les tubes cathodiques. Sur France 2 mardi soir, deux heures durant, le magazine “Un jour, un destin” lui a consacré un portrait dont l’audimat (9,2%) arrive derrière les « Desperate Housewives » (15%). Tout un symbole. Difficile pour autant de parler de Berezina pour la « Zapatera ». En coulisses, Royal resserre les troupes pour les Régionales et rejoue ce qui avait déjà fait recette en 2004. Une campagne sans les ténors du parti, loin de Solferino, pour mieux tirer à elle les bénéfices d’une victoire politique avant les primaires socialistes.
La présidentielle de 2012 reste pour l’instant un fruit défendu dont il convient de ne pas trop manifester sa convoitise. Royal ne « sait pas » annone-elle, tout comme il y a un an elle « mettait au frigidaire » sa candidature aux primaires socialistes. Dernièrement, elle a décliné l’offre de Martine Aubry d’entrer dans les instances du Parti au motif qu’elle assume déjà "avec beaucoup d’énergie" la vice-présidence de l’Internationale socialiste. Vieille rengaine qui ne s’est pas dissipée avec les affres du temps.
En 2004 déjà, alors simple député des Deux-Sèvres, Royal préparait les ingrédients de sa recette politique et médiatique. La Région Poitou-Charentes sera son laboratoire. Le poste de Président de Région son tremplin. Alors qu’en face, Elisabeth Morin, candidate UMP demandait le soutien de Juppé, Sarkozy et Raffarin (ancien Président de Région), Royal boude les ténors à l’envie. Un proche de la candidate constate que « cela a toujours été une constante dans sa stratégie politique, dans le gouvernement Jospin comme en tant que député de vouloir sortir de la ligne du parti pour exister ».
Elle a ainsi refusé de rencontrer Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn en visite dans la Région à deux semaines du scrutin. Tout comme au dernier meeting de campagne le 18 mars 2004 ou une journaliste de France 3 remarquait déjà qu’il n’y « pas un seul ténor socialiste, elle a refusé leur soutien tout au long de la campagne ». L’intérêt était simple : devenir la femme politique qui boute la droite sur ses terres. Le message clairvoyant : incarner la figure providentielle de la gauche comme étendard dans les consciences du PS et de l’opinion. Le symbole millimétré : la « Zapatera » en écho au miracle espagnol de la victoire de Zapatero.
Faire de sa Région une vitrine à son action politique n’a donc en soi rien de bien innovant. Exister par elle et pour elle à coup de renforts médiatiques constitue sa singularité . Peu étonnant donc que Royal « assume en fait une part d’isolement de ne pas être enfermée dans l’appareil du parti » qu’elle vit dit-elle « comme l’affirmation de mon identité politique ». D’autant que la candidate a encore un tour dans son sac. Le non cumul des mandats qu’elle applique depuis 2007. Qu’elle compte bien utiliser au moment venu pour prouver que la rénovation du PS, elle se l’était appliquée à elle-même au lendemain de la présidentielle bien avant les envolées Rochelaise de la mairesse de Lille.
Seule différence pour l’instant, les Verts font cavalier seul au 1er tour de mars prochain. Un réel désavantage ? Aux vues des prévisions de l’UMP pour qui la Région « n’est pas gagnable » (la défaite du candidat Bussereau lui permettra de conserver son maroquin ministériel), la profondeur de l’épine verte est la seule entaille qui risque d’entamer la victoire de la dame du Poitou. Pas question donc de s’interroger s’il faut sauver le soldat Royal. Ni de lui faire écrire un remake de « cent ans de solitude ». A partir de mars prochain, l’ex-candidate roulera des mécaniques à l’assaut des primaires socialistes. Comme en 2004.
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C’est vrai qu’elle manque de punch dans la voix, et d’uppercut dans ses accents de révolte, mais elle est socialiste et femme debout contre tous les "potes" de Sarko qui sont au PS et roulent pour lui dans les coulisses. Ces vauriens sont incapables de grands destins, alors ils se contentent de leurs salaires de cumulards et nous jouent, comme de mauvais cabotins, les vierges effarouchées devant les folies quotidiennes du prince-président.
Ah, j’oublais .. Où dois-je classer cet article ?