Le cas de Georges Frêche, le président du Languedoc Roussillon exclu du PS, continue à pourrir la vie du Parti. Et la date limite du dépôt des têtes de liste tombe ce lundi 14 septembre, rue de Solférino.
Que les mauvaises langues cessent de tourner, Bakchich a dégotté la preuve que le Parti socialiste n’est pas totalement et en permanence obnubilé par 2012. Ce lundi 14 septembre flotte même un parfum de régionales. Les dernière élections que les roses ont remportées. Ce beau jour marque en effet la date-limite du dépôt des candidatures pour être le « premier des socialistes » aux élections régionales de mars 2010.
Seule région où demeure une grosse inconnue, le chantant le Languedoc-Roussillon, dirigé par l’ex socialiste Georges Frêche, dont les liens avec les caciques du parti n’ont pas encore eux, atteint la date de péremption.
Mais, ô surprise, Martine « les belles urnes » Aubry s’est piquée de mettre George à la Frêche, en cherchant à mettre un candidat dans les pattes de l’ancien soutien de Royal aux régionales de 2010. Et souhaite le faire savoir ! Elle se dit « résolue à tout faire » pour que Frêche ne soit pas soutenu par le parti. Tremble, « l’Empereur de Septimanie », ton trône va devoir résister aux ruades de l’édile de Lille. Défense de rire, ou poliment alors…
« La détermination du Parti Socialiste n’a jamais été aussi forte » pour mettre à mal le système Frêche, confie à Bakchich Paul Allies, président de la Convention pour une VIe République (proche d’Arnaud Montebourg) et vieil opposant du potentat languedocien.
Le 9 septembre dernier, s’est même tenu un petit conseil de guerre autour d’Aubry et des quatre premiers secrétaires fédéraux de la région Languedoc-Roussillon. Changement de cap annoncé, haro sur les rapports doucereux entre Solférino et les réseaux restés fidèles à Frêche.
Et le plan de guerre comporte trois scénarii, afin de mettre en musique deux exigences contradictoires : la nécessité pour les socialistes de participer à la victoire aux régionales de 2010 dans cette riche et prospère région et l’exigence de ne pas dérouler un tapis rouge à Georges Frêche, « exclu définitivement » du Parti Socialiste en janvier 2007, suite à une série de déclarations publiques que Le Pen n’aurait pas reniées.
Le premier scénario, validé par le « système Frêche », a en vedette Fabien Bertrand, maire PS de Mande et premier secrétaire de la fédération de Lozère qui ne compte pas moins de… 190 cartes. Investi, le bonhomme cède vide le premier rôle et se désiste en faveur de Frêche, puis place à la fusion des listes.
« Veto », a tonné Martine. Sa ligne de conduite sur la question « est en rupture totale avec le système Hollande », assurent à Bakchich les concierges de Solférino. L’ancien premier secrétaire validait en effet toutes les combines du « système » du président de la Région Languedoc-Roussillon. On ne badine pas avec une fédé à 6000 cartes (votant comme un seul homme), quand on veut tenir un parti. Royal, elle l’avait bien compris, qui en échange du soutien de Frêche, lui avait fait miroiter sa réintégration.
Le second scénario, le préféré d’Aubry, repose sur une candidature d’Eric Andrieu, vice-président du conseil régional de Languedoc-Roussillon. Avec ses 3000 cartes, le patron des socialistes de l’Aude soutient la comparaison un candidat plus sérieux que celui de la Lozère. Eric Andrieu sera donc candidat le 1er octobre pour être le « premier des socialistes » lors des régionales. Contre Frêche ? Pas sûr, tant les rapports de forces locaux imposent des arrangements.
Le père Andrieu souhaite rassembler la gauche, et en premier lieu les partenaires naturels du PS : PC, Verts, Europe écologie, radicaux… qui ne veulent en aucun cas soutenir Frêche. Il a affirmé à ses amis, après sa rencontre avec Aubry, qu’il ne conduira pas sa liste sans prendre en compte l’avis de ses partenaires. Solution « intolérable » pour Frêche et ses amis, trop habitués à l’inféodation à leur système et qui ont « déclenché la batterie de pressions habituelles sur la fédération de l’Aude », sussurre à Bakchich un élu de ce département.
Pourtant, Eric Andrieu ne ferme pas la porte des négociations avec Frêche. Son objectif est en effet de rassembler « Toute la gauche », Frêche compris. Fin juillet, après une réunion des socialistes de l’Aude, le candidat potentiel a assuré que « Georges Frêche est le mieux placé pour conduire le rassemblement de la Gauche régionale ». Et souhaite aujourd’hui « négocier avec Frêche » les conditions d’une alliance au second tour. L’objectif de la direction du PS est « de passer devant Frêche, même si ce scénario a peu de chance de se réaliser », dit-on à Solférino. Sinon ? « Nous n’en sommes pas là, on procède par étapes. Dans un premier temps nous devons désigner le premier des socialistes ».
A ce rythme, ce sera bientôt le dernier des socialistes qu’il faudra trouver.
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le cas de freche est intéressant : c’est la preuve vivante de la vétusteté des institutions de ce parti, où tout le monde sait que freche est une honte, mais ou personne n’ose se le mettre à dos, tant son controle sur la fédé est grand (avec des moyens tout ce qu’il y a de loyaux il va s’en dire)
comment voulez vous désigner le meilleur candidat avec ce système ?? vous aurez juste celui qui le plus de soutien derrière lui, même s’il n’est soutenu que par des cadavres vérolés.
On croirait la défunte démocratie chrétienne en Italie
Votre analyse est tout à fait intéressante. En clair, lorsque la démocratie choisit celui qui ne nous plait pas, c’est "une honte soutenue par des cadavres vérolés". C’est ce joli principe qui a prévalu à Gaza et en Algérie en leur temps et on a vu le résultat.
Mince alors ! On nous mentirait ? Finalement, lorsqu’on voit ce qui s’est passé en Afghanistan depuis une vingtaine d’année, comment ne pas reconnaître que Marchais avait bougrement raison lorsqu’il affirmait que l’intervention militaire soviétique - à la demande du gouvernement légal afghan - était globalement positive …