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Réformes pour championnats en méforme

Playouf / dimanche 10 mai 2009 par Thibault Lecuyer, Lisa Dumont
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Des playoffs en L1 ? Une vraie mauvaise idée, comme prouve le délirant exemple belge… L’analyse des Cahiers du Foot.

La dernière édition de l’étude Football professionnel, finances et perspectives (FPFP), présentée en mars 2009 avait jeté un pavé dans la mare. Pour rendre la L1 « compétitive », il fallait envisager le passage à 16 clubs et instaurer des playoffs (pour le titre de champion et pour la descente). Avec des objectifs similaires (faire croître les droits télé, principalement) la Ligue belge a voté une réforme de ce type. À première vue, c’est une immense publicité pour le maintien en l’état de l’organisation de la L1.

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Comment passer de 18 à 16 ?

Ou comment supprimer deux places dans l’élite sans démotiver les équipes luttant pour monter ou ne pas descendre ? Il y a une solution simple, le championnat belge en a donc choisi une autre.

• Le 17e et le 18e de Jupiler Pro League (la D1) descendent en Exki League (la D2).

• Le champion de D2 monte en D1.

• Les équipes classées de la 2e à la 5e place de D2 jouent des barrages aller retour.

• Les deux équipes restantes disputent un tour final avec les 15e et 16e de D1, tour final dont le vainqueur gagne son ticket pour la D1. Les battus descendent (ou restent) en D2.

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Appliqué à la L1 ?

S’il s’agissait de passer de 20 à 18 clubs. Le Havre et Caen descendraient, Lens monterait. Nous aurions droit à des barrages A/R Metz-Tours et Strasbourg-Boulogne, dont les vainqueurs rencontreraient Nantes et Saint-Étienne. Un seul resterait en L1, les cinq perdants en L2. Organisé « à la Belge », Strasbourg et Metz n’auraient appris qu’en janvier 2009 que leurs chances de monter en L1 s’étaient considérablement réduites.

Le championnat 2009-2010

La phase classique : du premier août à la mi-mars

Les 16 équipes jouent un championnat de 30 journées qui se dérouleront toujours le weekend sauf deux, qui seront décalées au mercredi : les 23 septembre et 30 décembre. On jouera donc le 30 décembre mais aussi le 26 décembre, comme en Premier League. La trêve subira elle-aussi la crise et la réduction de son temps de travail : elle aura lieu du 31 décembre au 15 janvier, au lieu d’un mois complet jusqu’ici. 30 journées, c’est une réduction salutaire du nombre de matches. Mais voilà qu’arrivent les phases de playoff. Oui, « les » phases.

Les playoffs 1 : du 24 mars au 9 mai

• Ils concernent les équipes classées de la 1ère à la 6e place à l’issue de la phase classique et comportent donc 10 matches qui se joueront les mercredis et dimanches.

• Les points obtenus lors de la phase classique sont divisés par deux, avec arrondi à l’inférieur si la division donne un résultat à décimale. À ces points, seront ajoutés ceux obtenus lors des playoffs.

• Au terme des dix matchs, le premier est champion de Belgique 2009/2010 et obtient son ticket pour la Ligue des champions, tout comme le second. Le troisième est qualifié pour l’Europa League.

• Le 4e (ou le 5e si l’un des quatre premiers remporte la Coupe de Belgique et obtient de cette manière un ticket qualificatif pour l’Europa League) jouera sa qualification en Europa League au terme d’un barrage avec le vainqueur des Playoffs 2.

Appliqué à la L1 ?

Une première phase de playoffs à 8, dans laquelle Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Paris, Rennes et Nice rejoueraient deux matches les uns contre les autres, et dans laquelle Nice partirait avec 9 points de retard sur Marseille.

Les playoffs 2 : du 24 mars au 24 avril

• Ils concernent les équipes classées de la 7e à la 14e place. Elles seront réparties en deux poules de 4 équipes (poule 1 : 7-9-12-14 et poule 2 : 8-10-11-13), ce qui donnera donc 6 matches par poule.

• Les équipes repartent à zéro, sans tenir compte des points obtenus lors de la phase classique du championnat.

• Les vainqueurs des deux poules se rencontrent en barrage aller-retour (02/05 et 09/05/10).

• Le vainqueur du barrage joue un nouveau match la semaine suivante contre le 4e (ou 5e) des playoffs 1.

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Appliqué à la L1 ?

Deux poules de 4 (Lorient, Valenciennes Grenoble, Le Mans d’un côté, Auxerre, Monaco, Nancy et Sochaux de l’autre) jouent 12 matches + un barrage A/R pour obtenir le droit de disputer une qualification en C3 face au 5e ou 6e des playoffs 1.

Le bas de tableau

• Le 15e dispute un tour final avec le 2e, 3e et 4e de D2. Problème : avec cette formule magique, il termine le championnat classique le 14 mars et disputera ce tour final à la fin du championnat classique de D2, soit à la mi-mai. Il y en a pour deux mois de footing.

• Le 16e descend en D2 et sera en vacances sportives du 14 mars à la mi-août, quand la D2 reprend le chemin des terrains.

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Petite histoire d’une grande réforme

Selon le président de la Ligue, qui cumule sa fonction avec la présidence de La Gantoise, il fallait absolument faire évoluer le championnat pour le rendre plus compétitif. En augmentant le nombre de matchs et le rythme des rencontres, les équipes belges seront « mieux préparées » aux joutes européennes. Cette réforme aurait permis, par sa « formule attractive », de négocier des droits TV plus intéressants (actuellement 44,7 millions d’euros, payés par Belgacom - équivalent d’Orange -, pour l’intégralité des matches en direct. Soit autant que les droits TV glanés par le champion de L1 à lui tout seul, ou par le 20e de Premier League).

Pros & Cons

La lutte a été âpre entre les partisans et les opposants à la réforme. Anderlecht en avait fait son cheval de bataille, allant même jusqu’à céder une partie de ses droits télé à certains clubs, afin d’obtenir vote favorable, obtenant ainsi le soutien de Genk, Gand (le club du président de la Ligue), Charleroi et plus mollement du FC Bruges. En tête des opposants, le Standard de Liège, dont la direction ne voyait vraiment pas l’intérêt de multiplier le nombre de matchs et qui préférait se focaliser sur une « meilleure » distribution des droits TV.

Les arguments des « pour »

• Multiplication des matches « au sommet » censés augmenter la fréquentation des stades.

• Dynamisation de la compétition et réduction du ventre mou du championnat.

• Nécessité de moderniser les infrastructures en imposant progressivement les terrains chauffés pour pouvoir jouer à Noël (à l’heure actuelle, seuls Westerlo, Genk et le Standard en possèdent un, c’est commandé à Anderlecht).

Les arguments des « contre »

• Multiplication des matchs et réduction de la trêve, donc obligation d’étoffer les effectifs et de réaménager les terrains, des mesures coûteuses.

• L’intérêt incertain des playoffs 2.

• Le 14e du championnat classique pourrait décrocher une place européenne au détriment du 5e.

• Une fin de championnat très précoce pour les candidats à la descente.

• Calculs possibles dans la tête des clubs candidats à l’Europe qui préféreront peut-être privilégier les Playoffs 2 aux 1 (puisque le 6e ne sera jamais européen alors que le 7e lui, le pourrait).

• Accès restreint à la D1 pour les clubs de D2.

• Réduction du nombre d’équipes en D1 se répercutant en cascade sur les divisions inférieures.

Affiches à répétition

La réforme a fini par être votée en 2009, pour application dès la fin de la saison. Elle est représentative des contorsions ahurissantes dont sont capables des dirigeants pour faire rentrer quelques euros de plus dans les caisses, au mépris des supporters qui pourraient se lasser de se voir offrir encore et encore les mêmes affiches. Appliquée à la L1, ce genre de réforme offrirait a minima quatre rencontre entre le PSG et l’OM (sans compter les coupes nationales – une opposition en C3 semblant hors de portée). Quelle valeur donner à un événement qui se déroule si souvent ? Dans un championnat où Lyon, Bordeaux, Paris et Marseille se disputeraient la première place, ce sont pas moins de 16 rencontres entre prétendants qui auraient lieu tout au long de l’année.

Plus de matches, plus de dates

On s’aperçoit que la réforme concoctée par la Ligue belge, sous couvert de resserrement de l’élite et de multiplication des matches à enjeux, atteint des résultats contraires à l’intention de départ. Si le total des matches dans l’année passe de 306 (9x34 journées) à 282, le nombre de dates nécessaires à l’organisation de la compétition passe de 34 à 44 (30 pour le championnat, 10 pour les playoffs, 4 pour les barrages). L’idée géniale consiste à lancer cette nouvelle formule une année de Coupe du monde, les championnats nationaux devant se terminer avant le 15 mai 2010.

Surtout, les équipes de tête – les plus à même de jouer une coupe d’Europe – voient leur nombre de matches augmenter significativement. 40 matches pour les 6 premiers, et même 42 matches pour le 4e des playoffs 1. Le 15e jouera 32 matches (deux matches en moins) et le 16e seulement 30. On voudrait concentrer toutes les ressources sur une poignée de clubs essorés jusqu’à la moelle qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Retrouvez cet article sur le site des Cahiers du Football.

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