Vivement que la Fifa "labellise" la probité des matchs sur lesquels des paris sont mis. Voilà que la Liga espagnole est éclaboussée par un scandale de parties "arrangées", au plus haut niveau…
Comme en écho à la sympathique manifestation du 4 novembre à Oerlikon sur le thème de la force de frappe de la FIFA contre les matches truqués, le quotidien espagnol El Mundo a publié le 4 décembre 2008 le compte rendu d’une conversation téléphonique édifiante enregistrée le 18 juin 2007.
Les 2 pipelettes prises en flagrant délit seraient Inaki Descarga, l’ancien capitaine de l’équipe de Levante et le président du club, Julio Romero. Sur la bande, Descarga affirme que son équipe s’est laissée corrompre pour perdre le match qui l’opposait à l’Athletico Bilbao afin d’éviter la relégation du club basque. Rien n’indique d’après le quotidien espagnol, combien les joueurs ont perçu et d’où venaient les fonds.
D’après l’enregistrement, l’arrangement serait intervenu 2 mois avant le match et n’impliquerait pas l’ensemble de l’équipe de Levante. « Si tout le monde avait été dans le coup, ça n’aurait pas marché » affirme distinctement Descarga de sa voix virile.
Ceux qui ont entendu la conversation disent que les deux hommes étaient d’humeur joyeuse. « Si vous regardez le match, rien ne permet de soupçonner qu’il a été arrangé », ajoute même Descarga non sans fierté. Ce qui a mis le feu aux poudres en Espagne c’est que Angel Maria Villar Llona le président de la Fédération Espagnole aurait eu connaissance de l’arrangement. « Nous nous sommes assurés que Villar était au courant », affirme Romero, laissant entendre que Villar était parfaitement informé de ce qui s’est passé le 17 juin 2007, jour du match truqué, qui s’est soldé par une victoire de l’Athletico sur le score de 2 à zéro dont un but contre son camp par un joueur de Levante.
Le football espagnol se prépare des jours difficiles. Les rumeurs de matches truqués en Seconde et Troisième divisions tendent à se multiplier. Il y a quelques jours, El Mundo a publié une nouvelle transcription de conversation téléphonique enregistrée. Il s’agit cette fois d’une conversation entre l’ancien joueur de Tenerife Jesuli et la président du club de la Real Sociedad Inaki Badiola. Il révèle que Jesuli et ses partenaires ont accepté de l’argent pour perdre contre Malaga la saison dernière, permettant ainsi à Malaga de remonter en 1ère division aux dépens de la Real Sociedad. Selon El Mundo, Jesuli indique que les joueurs ont reçu 6000 euros comme « prime de défaite ». Si celles-ci deviennent d’un montant supérieur aux primes dites de « victoire » il y a en effet vraiment du souci à se faire…
Le 4 décembre, Romero a publié séance tenante un communiqué selon lequel il nie que le match contre l’Athletico ait été truqué et plus encore, s’en être entretenu téléphoniquement avec le Président Villar. Etrangement la Fédération espagnole a tardé à ouvrir une enquête.
Le Celta Vigo qui a fait les frais de l’issue vaguement trafiquée du match Real Sociedad contre Malaga, déclare sur son site internet qu’il exige l’ouverture d’une enquête formelle le plus rapidement possible. Du coup, la Ligue Espagnole de football (Liga de Futbol Profesional ) presse le gouvernement de se doter d’un arsenal législatif pour lutter contre les matches truqués et la corruption dans le football ibérique. Un empressement de nature à vraiment inquiéter les autorités espagnoles.
Il reste aussi la possibilité à l’immense président Blatter de faire embaucher Villar, par ailleurs Vice-président de la FIFA et membre éminent de son Comité Exécutif, comme directeur commercial de « Early Warning System Gmbh » sensée vitrifier dans l’œuf toute velléité de trucage des matches. Villar, qui siège au sommet du football mondial en compagnie de collègues d’une probité indiscutable comme Jack Warner, Ricardo Texeira, Nicolas Leoz, Viacheslav Koloskov et Chuck Blazer, assistés du non moins vertueux Jérôme Valcke en charge de l’administration, ne demande sans doute pas mieux que de mettre ses modestes connaissances au service de la lutte mondiale contre les matches truqués…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Merci d’avoir pris le temps de me répondre.
Quand j’évoquais les primes de victoires dans ma précédente réaction, je parlais bien sûr du cas espagnol des "maletas" (si mes souvenir sont bons), unique en Europe à ma connaissance, où des clubs accordent des primes à des joueurs d’AUTRES équipes pour qu’ils effectuent un résultat contre des clubs en concurrence au classement avec le club "payeur". Pour résumer, un club paye les joueurs d’un autre club, ce qui constitue évidemment un problème éthique majeur. Avant d’évoquer "les primes de défaites", n’aurait-il as été judicieux d’aborder cette aberrante particularité espagnole que vous semblez ignorer ?
Je vous rejoins en revanche sur les dérives du foot-business (et l’absence de plainte de l’UEFA qui est révélatrice). N’aurait-il pas été également judicieux d’ajouter des liens vers les articles déjà parus dans Bakchich ? Quant à l’info principale de l’article, l’éventuelle complicité du Pdt de la fédé espagnole (qui, si elle est avérée, ferait office d’une bombe), pourquoi ne pas la présenter comme telle au lieu de la diluer dans l’article ?
Enfin, je trouve le titre de l’article plutôt limite puisque les "basques" tirent profit (bilbao)de ces matchs truqués mais en sont aussi victimes (eh oui, la real sociedad est un club de San Sebastien)…
Bien à vous…
Merci de nous renseigner sur l’actu du foot espagnol mais l’auteur s’emmêle un peu les pinceaux entre les différents clubs et matchs présumés truqués.
Si on suit bien 2 matchs sont douteux : levante-bilbao et tenerife-malaga (2d div). Que vient donc faire cette phrase : "Le Celta Vigo qui a fait les frais de l’issue vaguement trafiquée du match Real Sociedad contre Malaga" ???? La real sociedad a été victime de cet arrangement puisque encore dans la course à la montée contrairement au celta vigo…
En fait, si l’affaire est clairement exposée pour le match de 1 div, on ne comprend rien aux explications concernant le second volet de l’affaire : pourquoi Vigo porterait plainte alors que le résultat dun match arrangé ne déclenche aucun préjudice au classement pour ce club ? (voir : http://www.espnsoccernet.fr/tables ?league=esp.2&season=2007&seasonType=1&column=none&order=true). Merci de l’expliquer aux non-hispanisants.
Enfin, "de collègues d’une probité indiscutable comme Jack Warner, Ricardo Texeira, Nicolas Leoz, Viacheslav Koloskov et Chuck Blazer, assistés du non moins vertueux Jérôme Valcke en charge de l’administration" ??? Avant de balancer en pâture les noms de pontes du foot, ne serait il pas judicieux d’expliquer en quoi leur "probité" est discutable….
Exact, j’avais même pas relevé cette énorme erreur…
Cet article est finalement plein d’enseignements. Le premier : on ne peut prétendre écrire un article sur les aspects financiers, politiques…du foot sans connaitre un minimum les réalités du jeu et du terrain…Ça me rappelle les clichés qui ont circulé sur les groupes d’ultras après l’histoire des banderoles… Autres choses qui me dérangent, ce manque de finesse dans la critique du rôle de l’UEFA (qui joue un rôle néfaste mais pas seulement parce qu’ils font l’apologie du fric) ou encore l’évocation a demi mots des fameuses "primes de victoires" en Liga, qui posent un problème éthique majeur, et dont on devrait remettre l’existence en cause avant de s’offusquer sur des matchs truqués…
Curieux de connaitre l’avis du "journaliste" mis face à ses erreurs…