Au foot, Seydoux joue les durs

S’il existait un attaché-case d’or du meilleur commercial, je serais le Lance Armstrong, le Michael Schumacher, que dis-je, le Michael Phelps du métier. Visez plutôt : j’ai vendu en quelques années pour soixante-trois millions d’euros de produits divers et avariés à l’Harpagon du football national, le très respecté Jean-Michel Aulas. Désormais, quand Jean-Michel s’écrie "Ma cassette ! Ma cassette !", c’est parce qu’il cherche la VHS de l’unique bon match de Kader Keita. Celle qu’il a regardée avant de le recruter. Seydoux-Keita, vous pensiez qu’il s’agissait d’un joueur du FC Barcelone ? Non, c’est le titre d’une étude de cas enseignée à HEC, option "négociation de l’extrême". Je suis tellement bon commercial que je tirerais un bon prix de la sextape de Joël Quiniou.

Seydoux, c’est neuf

Je viens du cinéma. La production de Cyrano de Bergerac, c’est moi. L’histoire d’un homme physiquement désavantagé qui souffle son texte à un neuneu, je n’imaginais pas à quel point ça m’aiderait à comprendre les relations entre Aulas et Thiriez. La politique aussi c’est mon dada. J’ai réussi à vendre à Martine Aubry l’idée d’avoir une grande équipe de millionnaires et à caser ça dans son programme municipal. Vous voulez d’autres preuves ? Il y a près de deux ans, j’ai parié avec mon frère qui travaille à l’OL que j’étais capable de vendre Sidney Govou à Jean-Michel Aulas. Bon, je suis un commercial de génie mais pas Jean-Marie Messier non plus. J’ai perdu.

Heureusement j’avais misé Claude Puel, qui a pris le TGV pour Lyon Part-Dieu dans la foulée. Garder un frère, ou perdre un client ? il faut savoir ce qu’on veut dans la vie. Comme quand Séguin est mort : Fillon a regretté d’avoir perdu un ami, mais Tibéri s’est réjoui de gagner un électeur. Question de priorités.

Seydoux, say me

À se demander pourquoi Sarkozy ne m’a pas confié les pourparlers sur le réchauffement climatique. Quand tu as réussi autant de négos avec Bernard Lacombe, le mec qui ne rigole qu’une fois tous les deux ans quand un de ses amis se fait opérer de la prostate, tu peux vendre n’importe quoi à Hu Jintao, que la femme de Gilles Veissière trouve très sympa d’ailleurs. On m’aurait envoyé à Copenhague, les Chinois et les Américains repartaient bras-dessus, bras-dessous en promettant de se chauffer au colza pendant deux cents ans.

Si j’ai connu des échecs ? Aucun. Certes, le stade de Lille met longtemps à sortir de terre. Mais essayez, vous, d’installer une chambre forte de 600 m2 sous la pelouse pour y entreposer votre fortune sans mettre en péril l’irrigation du gazon. C’est que la région ne se prête pas à l’ostentation. De toute façon en Nord-Pas-de-Calais, le signe extérieur de richesse le plus visible, c’est la Fiat Brava orange de Yohann Demont depuis qu’il est passé dans "Ch’Pimp eul’Ride", sur TéléBéthune.

Je suis tellement bon commercial, je vendrais de la mousse à raser à des talibans en leur faisant payer un supplément pour l’after-shave. Un jour j’ai même réussi à obtenir un truc gratuit de Marcel Desailly. C’était le numéro de téléphone du conseiller fiscal de Nicolas Anelka, griffonné sur un 20 Minutes avec un stylo publicitaire. Un OL Stylo bien sûr.

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A lire sur Bakchich.info :

Nord, la comédie des stades

Un stade à Lille que les supporters attendent depuis le début des années 2000. Un autre à Valenciennes à moitié construit mais qui a besoin d’un nouveau permis de… construire. Un vrai vaudeville.

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