Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MODES DE VIE

RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !

Île-de-France / mardi 27 janvier 2009 par Nicolas Beau
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Depuis lundi, la SNCF et la RATP, gestionnaires du RER, ont accepté enfin qu’un seul conducteur -et non plus trois- conduisent les rames des lignes A et B. Une révolution ferroviaire !

Les mauvaises langues qui prétendent que la France est incapable de se réformer feraient mieux de se taire. Passée hélas inaperçue, comme tous les grands bouleversements souterrains, une sorte de révolution s’est produite, hier lundi, sur les lignes A et B du RER. Mixtes, ces rames dépendent à la fois de la RATP et de la SNCF. Depuis toujours, les trains étaient conduits successivement par un agent de la SNCF, puis dans Paris par un salarié de la Ratp et en fin de parcours, à nouveau par un cheminot. Soit trois conducteurs pour le prix d’un !

Et bien, cette situation ubuesque appartient désormais au passé. En vingt cinq ans à peine, le Syndicat des Transports d’Ile de France, composé d’élus, a mis fin à ce cauchemar. Hier lundi, un seul conducteur était au commandes de chaque rame.

« Pas de couilles, pas d’embrouilles » .

Cette situation ubuesque donnait lieu, à chaque trajet, à deux changements de conducteurs, baptisés pompeusement « la relève de la garde ». Plus prosaïquement, ce casse-tête administratif s’explique pour une raison simple. Les conducteurs de la SNCF sont mieux payés et ceux de la RATP roulent moins longtemps. Les directions des deux grandes entreprises publiques ont toujours craint, dans le cas d’une fusion, qu’un statut commun s’inspire des salaires pour la SNCF et de la RATP pour les horaires. Ce qui, en gros, fut d’ailleurs en fin de compte négocié, avec en prime une formation de neuf mois pour chaque catégorie de personnel, afin que les agents s’acclimatent aux procédures de la partie adverse.

 - JPG - 95.6 ko
© Oliv’

« Pas de couilles, pas d’embrouilles », comme on dit dans le monde ferroviaire. Début 2004, la SNCF et la RATP, sans courage excessif, ont habilement botté en touche. Les deux entreprises publiques ont en effet mandaté le STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France), pour supprimer les « contraintes d’interconnexion ». Ce qui a été réalisé, quatre ans plus tard, et encore grâce à l’énergie et à l’autorité de la patronne du STIF, soutenue par les élus de la Région Ilede France, qui a menacé de couper les subventions (considérables) de la Région, si la SNCF, la RATP et leurs syndicats ne bougeaient toujours pas !

La faute à l’Etat, forcément !

Le 21 janvier, soit cinq jours après cette petite révolution, Pierre Mongin, le patron de la RATP présentait ses voeux au Stif. Peu importe, pour cet ancien collaborateur de Villepin, que les usagers de la ligne 13 vivent, chaque jour, un cauchemar ! Et tant pis si les accidents techniques se multiplient sur des lignes usagées dont la mise aux normes a été indéfiniment retardée ! « Les objectifs de production, explique Pierre Mongin ce jour là, ont été tenus en 2008, dans un contexte de forte hausse du trafic, avec trois milliards de voyageurs, soit 300000 voyageurs par jour. » Un voyageur est, à entendre monsieur Mongin,un « objectif de production ». Pauvre objectif !

Et le même, benoîtement, d’ajouter : « Il reste des difficultés à résoudre sur les lignes A et B et la ligne 13 du métro » (sur laquelle Bakchich reviendra dès mercredi). Et « ces difficultés », joli euphémisme, on les doit aux autres, a expliqué le patron de la RATP. A savoir les personnels insuffisants de la SNCF et les investissements déficitaires de l’Etat

Même son de cloche chez le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, un peu amnésique sur son glorieux passé à la SNCF depuis une vingtaine d’années lorsque, lui aussi, il rejette la responsabilité de la situation actuelle sur son principal actionnaire, l’Etat. Ce fut lui le principal adepte de la religion du TGV au sein de la maison ferroviaire, un aveuglement qui explique le retard considérable pris, ces dernières années, par les transports urbains, le fret, les corails et les jonctions régionales. Du genre à refuser, comme il le proclame, « les mythologies et les rituels » de la SNCF. Du genre surtout, à ignorer la vie des banlieusards.

Disons, en tout cas, que le petit pas accompli, lundi, par les conducteurs de la SNCF et de la RATP ne doit juste rien à Messieurs Pepy et Mongin.

Lire ou relire dans Bakchich :

Les excuses de Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, suite à la grève imprévue des cheminots de Saint-Lazare, s’inscrivent dans un plan de com’ bien en place, qui permet de ne jamais toucher au fonds du (…)
C’est Noël avant l’heure ! Comme le Père Noël glisserait un joli cadeau dans la chaussette pendue à la cheminée, une inconnue vient de déposer ce week-end son chaleureux message dans la boîte mail de millions de personnes : « Un grand MERCI à vous ». (…)
Hier, mercredi 15 octobre, la ligne 14, dite la « Météor », fêtait ses 10 ans. L’ethnologue Marc Augé vient de publier « Le Métro revisité », un espace très surveillé…
Un nouveau coup dur pour la SNCF. A la veille du week-end le plus noir de l’été, son site fétiche de réservation en ligne, voyages.sncf.com, a connu une panne qui s’est éternisée. Mais derrière les bugs en série du site, se cache une réalité plus (…)
En 2004, la RATP a voulu se donner des frissons. S’aventurer loin de la banlieue parisienne et répondre à des appels d’offres exotiques. Ce qui l’a conduit à exploiter des bus au Maroc. Résultat, selon un document interne à la Régie : un magnifique (…)
Pas la peine d’essayer d’acheter à un distributeur automatique de la RATP un billet à tarif réduit. « C’est pas prévu ! », répond un membre de la Régie.
Tous les jours, plus d’un demi million de Franciliens prennent la ligne 13 du métro parisien. Les wagons sont bondés, les quais aussi. Des conducteurs de métro tirent la sonnette d’alarme : l’accident n’est pas loin (…)
Au programme 2008 pour la RATP : gain de productivité et réduction du personnel. Suivez le guide dans une Régie plus vraiment « autonome » et de plus en plus « automatisée » !
Le Syndicat des Transports d’Ile-de-France veut cantonner la RATP à son rôle d’opérateur de transport, une vraie prise de pouvoir politique que « Bakchich » raconte. La guerre de la communication, qui se traduit même par le nouveau look des tickets de (…)

AFFICHER LES
10 MESSAGES
0 | 5

Forum

  • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
    le mardi 27 janvier 2009 à 23:02, sbl a dit :

    M ; Beau, votre papier est truffé d’inexactitudes, voire de désinformations.

    Quelles sont vos sources ?

    Il n’y a jamais eu trois conducteurs se succédant sur ces fameuses lignes A et B du RER.

    D’ailleurs, seule la ligne B "bénéficie" depuis le mois de juin dernier de l’interropérabilité entre les deux entreprises publiques. Depuis, les agents RATP et SNCF ne se relaient plus systématiquement en gare du nord, mais effectuent le trajet des diverses branches de la ligne B de bout en bout. Avec en prime neuf emplois de conducteurs en moins pour la partie SNCF… Cette évolution s’est faite de manière progressive depuis le mois de juin.

    La ligne A, elle, est toujours exploitée actuellement , et pour un bon moment encore, par un conducteur RATP sur sa partie Est et un autre SNCF sur sa partie Ouest, avec une relève en gare de Nanterre-Préfecture.

    J’espère que vous recouperz vos sources à l’avenir, dans ce but, je reste à votre disposition.

    • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
      le jeudi 29 janvier 2009 à 22:16
      Effectivement, Mr Beau, vous devriez prendre le RER pour comprendre comment ça marche (ou pas). Sur la ligne A, il n’y a qu’une relève à Nanterre Préfecture pour les trains allant vers Cergy ou Poissy (partie exploitée par la SNCF) ; il n’y en a pas pour les trains se dirigeant vers Saint Germain (en Laye, pas des Près) car c’est un tronçon RATP, comme la partie sous Paris et à l’Est. Lorsqu’il y a une grève (aujourd’hui par exemple), les RER provenant de Cergy son réorientés vers St Lazare : "l’interconnexion est suspendue" nous dit-on. Cela semble idiot certes, mais c’est peut être un peu plus compliqué que ce que suggère votre article (écrit dans le métro ?)
  • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
    le mardi 27 janvier 2009 à 22:23, delip a dit :
    Bravo pour le titre racoleur. En fait,ce n’est juste que de la gestion du personnel.Les conducteurs préfèrent surement conduire le train de bout en bout.
  • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
    le mardi 27 janvier 2009 à 20:18, saroumane a dit :
    Je ne sais pas comment ou vous avez trouvé les renseignements pour rédiger cet article, mais c’est inquiétant pour des sujets plus polémiques, quoique faire passer les cheminots et les agents de la RATP pour des feignants incapable d’évoluer relève maintenant plus du troll que de l’info. Alors pour moi qui ne suis pas journaliste mais simple cheminot et 30 sec sur wikipédia j’ai trouvé cela : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_Sceaux . Donc pour info, faite comme pour les verres de vins, deux conducteurs ça va, trois bonjour les dégâts … La partie sud de la ligne a toujours été exploitée par la RATP, il s’agit de l’ancienne ligne de Sceaux. Donc à ma connaissance il n’y a jamais eu 3 conducteurs pour mener la ligne de bout en bout. Allez sans rancune …
  • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
    le mardi 27 janvier 2009 à 19:46

    trois milliards de voyageurs, soit 300000 voyageurs par jour.

    Soit les années ont plus de 365 jours, soit il y a une erreur dans ces chiffres… Ou alors je dois réviser mes maths !

  • RER : un chauffeur, ça va, mais trois, bonjour les dégâts !
    le mardi 27 janvier 2009 à 19:25, 7541 a dit :

    Heuuu, je crois qu’il va falloir revoir cette article.

    Premièrement, la conduite de bout en bout n’est pas sur la ligne A mais que sur la ligne B pour le moment.

    Deuxièmement, la conduite de bout en bout sur la ligne B n’est actuellement que de 35 % des trains en période de pointe (80 trains par jour). La totalité n’est pas prévue pour tout de suite (peut être septembre 2009)

    Troisièmement, la relève : il n’y en a qu’une seule entre la RATP et la SNCF, elle est à Gare du Nord !!!!!!!! Il faut se rencarder un peu plus avant d’écrire un article monsieur le journaliste.

0 | 5
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte