Des mineurs roumains se prostituent à Paris et la police ferme les yeux. Sur ce sujet et d’autres, Myriam El Khomri, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la protection de l’enfance, participe au Bakchat à 17h ce mercredi 3 juin.
Des cheveux grisonnants aux tempes qu’une teinture marron délavée n’est pas parvenue à couvrir, une casquette à longue visière, des lunettes de soleil fumées qui laissent entrevoir les yeux, un long pardessus couleur crème et des baskets blanches. Sans se cacher, l’homme d’une soixantaine d’années au parfait look de prédateur marche droit devant lui et se dirige vers deux jeunes roumains qui stationnent au soleil depuis un moment sur le parvis de la Gare du Nord. L’échange dure seulement quelques minutes et voilà qu’il sort un billet que le plus jeune s’empresse de fourrer dans sa poche.
Dix minutes ne se sont pas écoulées et c’est au tour d’un trentenaire, visage blafard et parka en cuir, d’avancer d’un pas rapide sur le parvis, les yeux rivés au sol. Il s’arrête devant deux autres jeunes roumains qui se grillent une cigarette. Ils doivent se connaître car, après deux courtes phrases, les jeunes le suivent au pas de course. La Gare du Nord, en plein après-midi, est ainsi devenue depuis plusieurs mois un « lieu » pour qui veut « se payer du bon temps » avec des jeunes Rroms, sans que personne ne vienne perturber ce business.
Pour juger de la situation, Olivier Peyroux, le directeur adjoint de « Hors la rue », une association qui fait du repérage de mineurs isolés roumains dans les rues de Paris et qui les aide ensuite à accéder à leurs droits, propose d’aller au premier étage du Quick, dont les fenêtres donnent sur le parvis. Sous nos yeux, deux passes viennent de se négocier en moins de quinze minutes. Et quand les flics de la circulation passent, l’attroupement se disperse, puis se reforme quelques minutes après, en toute tranquillité.
« Cette prostitution des jeunes mineurs roumains a commencé au mois de juin dernier. On en a repéré une cinquantaine mais il n’y en a jamais plus de 20 en même temps à la gare. Pour l’instant, malgré nos signalements à la police, personne n’intervient. Alors que ces jeunes ont entre 12 et 18 ans », explique Olivier Peyroux. La pédophilie se porte bien dans la capitale. La preuve ? Même les clients réguliers repérés par les associations ne craignent pas la répression.
« La police intervient par contre pour réprimer les mineurs roumains qui s’exercent au vol ou à la mendicité, mais laisse faire la prostitution. C’est très étonnant ! », remarque le responsable de « Hors la Rue ». Vol, mendicité, prostitution… La vie des Roumains en France se limite-t-elle à ces horreurs ? « Non, surtout pas, attention à la stigmatisation de l’ensemble des migrants roumains. En Europe, ils représentent moins de 5% de l’ensemble », insiste Olivier Peyroux dans un document d’analyse, où il explique comment la libéralisation de la Roumanie en 2002 a rendu des populations (dont les Rroms) très vulnérables à l’exploitation.
Le piège le plus efficace pour contraindre les familles à accepter la prostitution de leurs enfants s’appelle « la Kamata ». Un système de dettes qui fonctionne sur des taux d’intérêt exponentiels (la dette double tous les mois) et sur le choix de familles mal informées et voulant migrer. Très rapidement, celles-ci se retrouvent dans l’incapacité de rembourser. En fait, dès qu’elles réalisent que l’eldorado en Italie ou en France n’existe pas. « Quand les familles réalisent que la prostitution est plus rentable et beaucoup moins risquée que les autres activités, elles décident de fermer les yeux sur ce que font leurs enfants pour ramener de l’argent ».
Aujourd’hui toutes les autorités détournent le regard et les jeunes roumains continuent de vendre leurs corps pour une poignée d’euros et parfois seulement pour dormir au chaud.
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C’est dommage j’ai loupé le chat.
J’aurais bien aimé savoir ce que pense Myriam El Khomri de cette récente interview d’Arielle Dombasle sur Têtu Radio qui est diffusée sur le net.
http://www.purepeople.com/article/rachida-dati-segolene-royal-isabelle-huppert-britney-arielle-dombasle-dit-qui-est-glamour-et-qui-ne-l-est-pas-du-tout-ecoutez_a32370/1
Il faut aller jusqu’au bout de l’extrait radio