Dans « Autobiographie d’une travailleuse du sexe » publié aux éditions Actes Sud, Nanili Jameela raconte son combat pour la dépénalisation du travail sexuel en Inde.
Esprits concupiscents s’abstenir. Pas question dans cette Autobiographie d’une travailleuse du sexe d’érotisme ou de confidences graveleuses. Au contraire, Nalini Jameela, aujourd’hui connue au-delà des frontières indiennes pour son combat en faveur des travailleuses du sexe, n’a de cesse d’exprimer les difficultés liées à la pratique d’un tel métier.
Elle revendique son exercice et réclame, militante, la « dépénalisation du travail sexuel » qui permettrait à ces « veshya » (littéralement « celle qui séduit ») de ne plus subir les violences et le racket sexuel qui constituent leur lot quotidien. Son ambition, affirmée dans la préface, était, avec cette deuxième édition, de corriger les imperfections contenues dans la première en raison d’un manque de temps et de faire de cet ouvrage une autobiographie qui « corresponde vraiment à [son] style, à ce [qu’elle est] vraiment ».
Le résultat laisse dubitatif. Alors que la fin du livre prend le ton d’un manifeste pour la liberté à disposer de son corps et contre l’hypocrisie d’une société qui refuse de protéger ces femmes, la majeure partie de l’ouvrage, retraçant les pérégrinations de son auteur, rate ses objectifs. On comprend que Nalini Jameela souhaite, en retraçant ses innombrables aventures, donner à comprendre la précarité extrême et les dangers auxquels elle a été amenée à faire face. Soit. Mais son récit, trop riche de détails inutiles, égare le lecteur et dessert son combat : « S’assurer qu’aucune loi ne vienne interdire à quiconque de vendre ou d’acheter une relation sexuelle s’il le désire ».
Ouais, ouais, travailleuse du sexe, quelle expression.
J’ai toujours beaucoup de mal à comprendre qu’une femme (ou un homme) livre son corps à tous, pour gagner sa vie. D’ailleurs, jamais je pourrai l’admettre.
Il y a une différence entre admettre la prostitution et affirmer qu’il ne faut pas discriminer une personne prostituée en profitant de ce que la société juge l’activité impure et légitime ainsi tous les abus.
Ceci dit, on peut aussi regarder chez nous. Vous avez déjà vu les condamnations pour viol de prostitué(e)s ?
"Travailleuse du sexe" ou Sexworker, l’expression peut surprendre mais elle a le mérite d’être parfaitement claire : "prostitué(e)" étant une forme passive, elle sous-entend que la personne dont on parle est "prostituée" par/pour autrui, et donc pas libre.
Un(e) Sexworker, ou une travaillEuse du sexe est une personne qui à choisi son métier, le revendique et lutte pour être reconnue et disposer de Droits. Dans tous les pays ou il existe un mouvement pour la reconnaissance ou tout simplement contre la repression des travailleusEs du sexe, c’est le terme choisi, pour bien faire le distingo avec la prostitution d’autrui, au bénéfice de proxenetes. Beaucoup d’associations ou d’instances internationnales de lutte contre le trafic humain refusent de considérer qu’il existe des "Sexworkers" car ils ont choisi de considérer TOUTE forme de prostitution comme une containte. Je suis un des milliers d’exemples qui prouve qu’ils se trompent.
Je suis une Travailleuse du Sexe, j’aime mon métier que j’ai choisi et qui me rend heureuse. J’aimerais juste pouvoir l’exercer librement et disposer des mêmes Droits que les autres citoyennes, sans qu’on me discrimine en raison de mon orientation professionnelle … la route est longue !
Maitresse Gilda
"Alors que la fin du livre prend le ton d’un manifeste pour la liberté à disposer de son corps". Pfff, la protistution comme expression de la liberté (à disposer de son corps). C’est pas vraiment libre une prostitué. C’est du fantasme ça.
J’étais contente, ça commençait bien, bon titre et puis… Bon titre quand même.
Vernonsullivan, vous dites : "Alors que la fin du livre prend le ton d’un manifeste pour la liberté à disposer de son corps". Pfff, la protistution comme expression de la liberté (à disposer de son corps). C’est pas vraiment libre une prostitué. C’est du fantasme ça.
Dans des sociétés pauvres, en voie de développement, la liberté évoquée ici n’est pas la liberté de prendre son pied en exercant la prostitution comme une vocation ou une aspiration artistique. Il est question de la liberté de faire ce métier légalement pour gagner du fric, qui servira peut-être à élever ses enfants ou s’occuper des ancêtres qu’on accueille parce que là-bas les maisons de retraite ca n’existe pas (d’ailleurs la retraite elle-même n’existe pas partout).
Ca ne serait pas une liberté avec un grand L, mais peut-être une légalité qui casserait quelque peu l’exploitation que peuvent mener des proxénètes.