Air France devrait mieux surveiller son système informatique. Plusieurs employés de son siège sont poursuivis pour "recel d’images pédophiles".
De même que les cordonniers ont la réputation d’avoir les chaussures trouées, l’information judiciaire discrètement ouverte pour « recel d’images pédophiles » et qui vise plusieurs employés d’Air France, risque d’entacher quelque peu l’image de notre champion national du transport aérien qui communique régulièrement sur les méfaits du tourisme sexuel.
Depuis plus de 10 ans, Air France est ainsi partenaire de l’ECPAT (End Child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes), une association qui lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme. Et le transporteur diffuse régulièrement sur ses vols longs courriers des films à l’attention des passagers leur rappelant que certains actes sont susceptibles de les conduire en prison.
Mais en 2007, c’est une autre association de protection de l’enfance, italienne celle-là, qui saisit la gendarmerie française pour lui signaler un trafic d’images pédophile sur Internet via une société française. La section spécialisée des gendarmes de Rosny-sous-Bois ne met guère de temps à identifier l’entreprise en question : le siège d’Air France !
Dérapage individuel ? Pas exactement, puisque l’enquête conduite par la gendarmerie du transport aérien (GTA) met alors en évidence un flux considérable de fichiers pornos parmi lesquels des images au caractère pédophile difficilement supportable comme Bakchich a pu le constater.
Selon les éléments aujourd’hui en possession du juge Marc Sommerer du tribunal de Bobigny, pas moins de 450 000 fichiers pornos ont transité depuis 1998 par l’ordinateur d’un employé du service immobilier de la Compagnie. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. L’enquête met aussi en évidence que, loin d’être un acte isolé, ce détournement du matériel informatique d’Air France a profité à nombre d’employés et que ces fichiers étaient ensuite redistribués via l’intranet (informatique interne) au gré des affinités des uns et des autres.
Bref, l’envoi de fichiers pornos au sein d’Air France était considéré comme « une tradition d’échange de fichiers de cette nature » selon l’expression utilisée par l’un des mis en cause.
Mieux ou plus inquiétant, plusieurs cadres responsables de la sécurité d’Air France sont entendus dans le cadre de l’enquête. S’ils nient le visionnage d’images à caractère pédophile, ils sont contraints d’admettre l’échange de fichiers pornos « traditionnels ».
Parmi eux, un responsable opérationnel de la sécurité, un chef de service à la sécurité d’Air France et jusqu’à un responsable du bureau de la sécurité du Président…
Une enquête interne a été ouverte par Air France mais ses conclusions saisies par les gendarmes n’ont pas encore été versées au dossier d’instruction, ce qui ne permet pas de confirmer la rumeur qui circule en interne faisant état cette fois d’images à caractère « zoophile ».
Bref une chouette ambiance !
Parmi les détails significatifs d’un certain « relâchement » de la sécurité, on relèvera encore que lors de son arrestation l’un des mis en examen a été arrêté en possession d’un pistolet Beretta 22 long rifle. Sans permis de port d’armes bien entendu. Il expliquera avoir acheté cette arme « auprès d’un vigile » et la porter sur son lieu de travail « parce que cela le rassurait ».
Au-delà de l’appétence d’employés d’Air France pour une gaudriole très particulière et passible des tribunaux, cette affaire, selon le rapport des experts commis dans ce dossier, met surtout en évidence une absence totale de sécurité des services informatiques d’Air France. Ainsi pendant des années, depuis 1998, des centaines de milliers de fichiers illégaux ont circulé sur l’informatique sans qu’aucun « fire wall » ( système de protection informatique) n’en interdise l’accès. En clair, cela signifie, que n’importe qui pouvait s’introduire et y faire transiter n’importe quoi sur les ordinateurs de l’une des premières compagnies aériennes du monde.
A l’heure du 11 septembre, et tandis que cette même compagnie interdit à ses passagers d’embarquer munis d’un simple coupe ongle ou d’un quart de Vittel entamé, voilà qui est assez inquiétant. Dans un premier temps Air France faisait part de son intention de se porter partie civile. Un souhait qui ne s’est pas encore concrétisé.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Un fichier pédophile ça veut rien dire.
C’était quoi qu’il y avait dans ces fichiers : des textes ? des dessins ? des photos ? Parce que tout ça ça a pas la même gravité.
Les textes décrivant des scènes de pédophilie sont évidemment légaux. Sinon, il faudrait commencer à interdire certains de nos auteurs les plus connus. Les dessins mettant en jeu des scènes de pédophilie sont eux aussi légaux, on peut d’ailleurs en voir à la FNAC… Même les films de fiction de cinéma ou une scène montre ou évoque de la pédophilie sont légaux aussi il me semble (à vérifier)
Il n’y a guère que les photos ou films "réels" qui sont condamnables et condamnés.
Votre article est tellement racoleur pour ce qui est des explications techniques :
Vous titrez "des fichiers pédophiles sur les ordinateurs d’air france" mais on apprend qu’ils n’ont fait que transiter sans y être stockés et la direction d’ air france affirme que des fichiers auraient été trouvés seulement sur l’ordinateur PERSONNEL d’un employé en 2007 mais pas sur les ordinateurs d’air france (le figaro).
d’après vous le firewall aurait du empêcher d’envoyer des fichiers, à l’extérieur de l’entreprise (ou bloquer des photos ou des dossiers ZIP par exemple) ? pourquoi cela ? On peut envoyer des photos par mail depuis la plupart des entreprises.
Vous affirmez que n’importe qui pouvait se connecter aux ordinateurs d’air france pour y copier ou télécharger des fichiers pornos : c’est ridicule ! Il faut déja avoir accès à un ordinateur d’air france donc ça limite l’accès au personnel d’air france seulement, ce que vous ne signalez pas.
Au contraire, vous laissez entendre que n’importe quel personne pouvait se connecter pour télécharger des fichiers pédophiles, voire y inscrire des fichiers. Ca ne tient pas debout ! Mais ça alimente la peur des lecteurs et ça c’est bien ! Et si jamais Al Qaeda… ???
Seul le personnel autorisé à accès aux ordinateurs (et il y en a sûrement des milliers voire dizaines de milliers). Ces personnes peuvent très bien pour beaucoup d’entre eux copier des fichiers sur leur poste de travail depuis une clé usb ou télécharger des fichiers depuis internet. Ou alors c’est que plus personne ne peut travailler, ni communiquer…
Cette situation est la même dans toutes les entreprises !!!
Alors pitié ne revenez pas à la charge avec le 11 septembre ! Car un journaliste qui ne sait pas à quoi s’en tenir, aujourd’hui en 2008, sur le 11 septembre, n’est pas digne d’être journaliste.
Aziz