Pendant que les gendarmes marseillais enquêtent sur les malversations dans le marché des ordures, les flics convoquent les journalistes qui écrivent sur l’enquête.
En période électorale, "selon un règle non écrite" précise une vieille huile de la politique marseillaise, la justice évite de trop remuer les eaux du Vieux-Port. Pourtant fort troubles : instruction en cours sur les subventions détournées du Conseil régional et général ; information judiciaire menée par le juge Charles Duchaine pour "prise illégale d’intérêts, corruption etc…", notamment sur le marché des ordures de la Communauté urbaine et, toujours, du Conseil Général… Un brin visés, Jean-Noël Guérini, président socialiste du CG 13 et son frère Alexandre, membre influent de la fédération des Bouches-du-Rhône, victime de deux perquisitions sans être jamais auditionné.
Mais avec la nouvelle année et le scrutin régional à venir, les gendarmes chargés de l’enquête s’en sont retournés à l’épluchage des pièces saisies lors de leurs interventions. Et laisser la brigade criminelle de police judiciaire marseillaise s’amuser…avec les journalistes.
Agacé par les multiples articles qui ont pullulé à la fin de l’année, Alexandre Guérini a répliqué en déposant plainte pour "violation du secret de l’instruction" le 8 décembre dernier".
Après "les avoir bien fait rire", à en croire une petite souris du Palais, les magistrats du parquet ont décidé de gentiment instruire la plainte. Un premier journaliste, Denis Trossero, de la Provence a été convoqué le 22 février dernier. Une heure d’entretien et un statut de témoin. Pudiquement, le charmant garçon n’a pas fait état de sa convocation dans l’article qu’il a commis le 23 février dans le quotidien régional, sobrement titré "Affaire Guérini : enquête sur les violations du secret de l’instruction".
"Apparemment vous passez entre les gouttes judiciaires, s’étonne un poulet marseillais. La plainte ne cite même pas Bakchich quand vous avez sorti l’affaire".
Les prochaines prochaines plumes à être chatouillées par les flics : Yves Bordenave du Monde, et Hervé Gattegno du Point, qui avaient également commis des articles sur l’enquête…et oublié de citer Bakchich, à l’origine des révélations sur l’enquête judiciaire.
Bien mal écrit ne profite jamais…
A lire sur Bakchich.info :
A mon humble avis, l’évaluation du coût des recherches policières pour retrouver les journalistes de Bakchich détenus par leur rédaction, doivent coûter plus de 10 000 000 € !
C’est sans doute pour çà que vous n’êtes pas convoqués…