La Française des Jeux et le PMU font leurs choux gras de leurs nouvelles licences. Mais ne se vantent pas d’escroqueries par des bars tabacs tenus par des chinois.
En attendant de s’attaquer aux jeux en ligne, le service course et jeux de la direction centrale de la police judiciaire empile les affaires pour préserver les bastions sacrés du jeu français. Début avril, les charmants flics de Nanterre s’en sont allés cueillir des escrocs ayant traficoté le site de la Française des jeux (FDJ).
Des malotrus piquaient des codes de cartes bleues, s’inscrivaient sur le site de la FDJ, cotisaient, puis soldaient leur compte et transféraient l’argent vers un établissement bancaire tiers. Un million d’euros de butin avant que la société se rende compte de l’astuce des margoulins. « Et encore, on a eu les plus grandes peines du monde à les faire se porter partie civile, décrit un enquêteur. Ils avaient peur de la mauvaise pub pour la sécurité informatique de leur système. » Sans blague !
L’honneur de la Française sauvé, place à l’autre joyau (et heureux monopole) des jeux de hasard tricolores, le PMU… dont les licences seraient attribuées avec un chouia de nonchalance.
Dans le texte, une licence PMU est accordée après une procédure limpide. D’abord le cafetier s’en va quérir l’agence régionale PMU, qui l’aide à constituer le dossier à présenter au ministère de l’Intérieur. Avec notamment une attestation d’apport de fonds (quand il s’agit du rachat d’un café), histoire d’éviter de vilaines opérations de blanchiment. Alors seulement est délivré le précieux sésame autorisant le proprio à grossir les « 9992 points de vente » PMU.
Seul petit souci, pas franchement récent, les attestations d’apport de fonds étaient rarement contrôlées. Ces dernières années, avec le rachat massif de bar-tabac-PMU parisiens par la communauté chinoise ont pullulé des attestations écrites en mandarin venues d’une étude notariale dont le siège est situé dans l’empire du Milieu. Prétendument. Après de menues recherches, la police des jeux n’a trouvé aucune trace de ce complaisant notaire. Suffisant pour lancer une enquête préliminaire.
« C’est la fin d’une hypocrisie, glisse-t-on anonymement du côté du PMU, qui s’est également fait forcer la main pour se porter partie civile. On risque d’avoir quelques soucis… Avant, personne ne regardait vraiment les dossiers. » Les bars réalisent 92 % du chiffre d’affaires du PMU, soit la bagatelle de 9,3 milliards d’euros en 2009. L’amour du jeu, aussi, rend aveugle.
A lire sur Bakchich.info :
http://www.lepoint.fr/societe/legislation-sur-les-jeux-le-fils-de-l-ex-garde-des-sceaux-albin-chalandon-en-garde-a-vue-30-06-2010-471741_23.php
LÉGISLATION SUR LES JEUX - Le fils de l’ex-garde des Sceaux Albin Chalandon en garde à vue
Par Armel Méhani
LÉGISLATION SUR LES JEUX - Le fils de l’ex-garde des Sceaux Albin Chalandon en garde à vue
Fabien Chalandon, fils de l’ancien garde des Sceaux Albin Chalandon, est actuellement en garde à vue : il est entendu par la Brigade de répression du banditisme (BRB), à Paris dans le cadre d’une enquête pour "infraction à la législation sur les jeux". Fabien Chalandon est consultant technique pour Visionex, société créée en 2007 qui fabrique des bornes Internet du même nom. Le gérant de cette structure, Olivier Sigoignet, a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi dernier dans le cadre de la même affaire.
La semaine dernière, le préfet Michel Delpuech, en exercice en région Picardie, et ancien directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie à Beauvau, a été également entendu dans le cadre de cette même affaire. Il a été interrogé par la BRB sur le contenu d’un courrier écrit par ses soins.
La BRB, dans le cadre de ses missions, diligente depuis plusieurs mois des investigations relatives aux infractions sur les jeux qui l’ont conduit lors de ses opérations à saisir dans différents débits de boissons des machines à sous, des vidéos poker ainsi que des bornes Internet de marque Visionex.